1918-1940 – Entre deux guerres

Entrée principale du cimetière – Carte postale ancienne

Les heures sombres qui s’abattent sur la France marque indéniablement la fin des insouciances de la Belle-Epoque dont les dernières égéries, telles Jane Avril ou Yvette Guilbert, viennent rejoindre le cimetière. Le temps des tombeaux bourgeois du Père Lachaise est révolu. Celui des simples croix de bois des cimetières militaires, exilés loin de la capitale, le remplace.

Certains inhumés du cimetière témoignent, chacun à leur manière, de la violence de l’actualité de l’époque. Il en est ainsi de la meurtrière du directeur du Figaro, Henriette Caillaux, le poète Guillaume Apollinaire, l’escroc Serge Alexandre Stavisky,  et l’homme politique Louis Barthou. Le compositeur Henri Duparc meurt fou, l’écrivain Raymond Radiguet meurt jeune, le cinéaste Georges Méliès pauvre et oublié : le manque d’aisance de cette époque s’illustre dans des tombes beaucoup plus modestes même si, ça-et-là, il y a quelques belles sépultures. Les années 30 viennent remplir progressivement les parties modernes du Père Lachaise. Pourtant, on devine déjà l’avenir : le columbarium se couvre de plaques fraiches, et la crémation commence à gagner ses galons.

Cette période est aussi celle des commémorations qui attirent de grandes foules : armistice, avec les anciens combattants ou premier mai, avec toute la gauche et l’extrême gauche.

En 1919 suivent la cantatrice Adelina Patti et Camille Erlanger, alors que les cendres de Marie van Zandt vont rejoindre le columbarium. En 1920 c’est l’inhumation du peintre Amedeo Modigliani et, en 1921, du clown Georges Footit. 1922 voit l’inhumation de l’écrivain Marcel Proust et du créateur du Pari Mutuel, Joseph Oller, et l’envoi des cendres du fondateur du Parti Ouvrier, Jules Guesde, au Columbarium.

La foule se presse à la chapelle et au monument du souvenir, 01/11/1921 – Photo anonyme, BNF

En 1923, on enterre la tragédienne Sarah Bernhardt, dans son cercueil en bois de rose, et l’écrivain Raymond Radiguet. 1924 voit l’inhumation du peintre Jean-François Raffaëlli et 1925 celle de l’auteur de chansons Ernest Pacra. En 1926 est inhumé le spirite Gabriel Delanne. En 1927, les cendres de la danseuse Isadora Duncan vont au columbarium. On inhume alors le chansonnier Polin, le général arménien Ozanian Antranik et l’académicien Robert de Flers. En 1928, on place les cendres de la danseuse Loïe Fuller au columbarium. On inhume aussi Albert Bartholomé devant sa création, le Monument aux morts du cimetière.

En 1929, on inhume l’auteur de comédies Georges Courteline et, en 1931, le pionnier de l’automobile Alexandre Darracq. 1933 voit l’inhumation du compositeur Henri Duparc et la poétesse Anna de Noailles. Puis 1934 voit celle de l’escroc Serge Alexandre Stavisky, et du ministre Louis Barthou , ainsi que la crémation de l’anarchiste Nestor Makhno dont on place les cendres dans le columbarium. En 1935 sont inhumés Henri Barbusse et le peintre Paul Signac et les cendres du compositeur Paul Dukas rejoignent le columbarium.

En 1936 parait « L’Histoire du Père-Lachaise ou recueil de dessins… des principaux monuments de ce cimetière » par N. Paul-Albert et voit l’inhumation du créateur du métro Fulgence Bienvenüe, du peintre Eugène Dabit, de la cantatrice Felia Litvinne et de l’homme de lettres Henri de Régnier et les cendres de la femme de lettres Karen Bramson sont placées au columbarium. 1937 voit l’inhumation du compositeur Gabriel Pierné, du père de Babar, Jean de Brunhoff, le journaliste Henri Duvernois et Paul Vaillant-Couturier.

En 1937 parait Histoire du Cimetière du Père Lachaise, Vieilles tombes, Vieux souvenirs, par Paul-Albert. Puis, en 1938, on inhume le cinéaste Georges Méliès, alors que les cendres du créateur de dessins animés Emile Cohl vont au columbarium. En 1940, les rejoint  le pionnier de la radio Edouard Branly.

Pour voir la liste de tous les personnages de l’entre deux guerres.

Sources : Philippe Landru. Date de création : 2006-01-06.

Photos

Le Père Lachaise

Date de la dernière mise à jour : 20 mars 2024