1918-1940 – Entre deux guerres

Entrée principale du cimetière – Carte postale ancienne
Les heures sombres qui s’abattent sur la France marque indéniablement la fin des insouciances de la Belle-Epoque dont les dernières égéries, telles Avril ou Guilbert, viennent rejoindre le cimetière. Le temps des tombeaux bourgeois du Père Lachaise est révolu, remplacé par celui des simples croix de bois des cimetières militaires, exilés loin de la capitale.
Certains inhumés du cimetière témoignent, chacun à leur manière, de la violence de l’actualité de l’époque. Il en est ainsi d’Henriette Caillaux, Apollinaire, Stavisky, Barthou ou Drumont. Duparc meurt fou, Radiguet meurt jeune, Méliès pauvre et oublié : le manque d’aisance de cette époque s’illustre dans des tombes beaucoup plus modestes même si, ça-et-là, il y a quelques belles sépultures. Les années 30 viennent remplir progressivement les parties modernes du Père Lachaise. Pourtant, on devine bien déjà l’avenir du funéraire : le columbarium se couvre de plaques fraiches, et la crémation commence à gagner ses galons.
En 1914, on inhume Alphonse Bertillon et en 1915 on met les cendres de Camille Pelletan au columbarium. 1916 voit les inhumations des occultistes Berthe de Courrière et Papus puis 1917 celle d’Edouard Drumont. La Grosse Bertha provoque quelques dégâts. En 1918, on inhume Charles Lecoq et Guillaume Apollinaire, victime de la grippe espagnole. En 1919 suivent la cantatrice Adelina Patti et Camille Erlanger, alors que les cendres de Marie Van Zandt vont rejoindre le columbarium. En 1920 est inhumation Amedeo Modigliani et en 1921 le clown Georges Footit. 1922 voit l’inhumation de Marcel Proust et de Joseph Oller et la crémation de Jules Guesde dont on place les cendres au columbarium.

La foule se presse à la chapelle et au monument du souvenir, 01/11/1921 – Photo anonyme, BNF
En 1923, on enterre Sarah Bernhardt, dans son cercueil en bois de rose, et Raymond Radiguet. 1924 voit l’inhumation du peintre Jean-François Raffaëlli et 1925 celle d’Ernest Pacra. En 1926 est inhumé le spirite Gabriel Delanne. En 1927, les cendres d’Isadora Duncan vont au columbarium. On inhume alors le chansonnier Polin, le général arménien Antranik et Robert de Flers. En 1928, on place les cendres de Loïe Fuller au columbarium. On inhume aussi Albert Bartholomé devant sa création, le Monument aux Morts du cimetière.
En 1929, on inhume Georges Courteline et, en 1931, Alexandre Darracq. 1933 voit l’inhumation d’Henri Duparc et d’Anna de Noailles. Puis 1934 voit celle d’Alexandre Stavisky et du ministre Louis Barthou, ainsi que la crémation de l’anarchiste Nestor Makhno dont on place les cendres dans le columbarium. En 1935 sont inhumés Henri Barbusse et Paul Signac et les cendres de Paul Dukas rejoignent le columbarium.
En 1936 parait « L’Histoire du Père-Lachaise ou recueil de dessins… des principaux monuments de ce cimetière » par N. Paul-Albert et voit l’inhumation de Fulgence Bienvenüe, d’Eugène Dabit, de la cantatrice Felia Litvinne et de Henri de Régnier et les cendres de Karen Bramson sont placées au columbarium. 1937 voit l’inhumation de Gabriel Pierné, Jean de Brunhoff, Jean Duvernois et Paul Vaillant-Couturier. Puis, en 1938, on inhume Georges Méliès, alors que les cendres d’Emile Cohl vont au columbarium. En 1940, on inhume Edouard Branly.
Sources : Philippe Landru. Date de création : 2006-01-06.