Marie Van Zandt a un descendant en la personne d’Eric Van Zandt, auteur d’une biographie de la cantatrice. Suite à plusieurs mois de recherches, il parvient à localiser la case du columbarium où repose depuis 1919, son ancêtre. Il obtient en 2001, de la conservation, une autorisation de travaux lui permettant de faire poser une plaque sur la case 5890. (Régis Dufour Forrestier)
Marie Van Zandt voit le jour le 8 octobre 1858, probablement au Texas (Etats-Unis) dans une famille aisée d’origine hollandaise. Elle possède une merveilleuse voix de soprano. Marie suit des cours de chant en 1879 à Milan (Italie), avec le professeur Prieto Lampertini. Elle fait ses débuts sur une scène de Turin dans le rôle de «Zerline» de «Cosi fan tutte». Mais pour arriver au sommet de la gloire, il faut absolument se produire à Paris. Sa mère, Jennie van Zandt, connaissant un peu la capitale, où elle compte quelques amis au faubourg Saint-Germain, présente sa fille à Léon Carvalho directeur de l’opéra-comique à cette époque.
Marie, très jolie, n’a que 19 ans et un regard de feu. Mais, très jalousée, son cœur bat fort au lever du rideau. Au baisser du rideau, la diva a conquis Paris en interprétant «Mignon», une partition d’Ambroise Thomas. Elle crée en 1883, à l’Opéra, le rôle-titre de «Lakmé», de Léo Delibes. Un petit matin, Marie souffrante prévient Carvalho qu’elle ne pourra pas jouer le soir. Deux semaines plus tard, de nouveau absente, il se dit qu’on a aperçu la diva défaillante à une réception mondaine, place Favard à Paris.
Surnommée depuis « miss fauvette » ou « miss caprice », par les parisiens, elle chantera par la suite «Le Pardon de Ploërmel» et «Les Noces de Figaro», mais lorsqu’elle interprète pour la première fois en français, et en première séance «Le Barbier de Séville» de Rossini, à cause de son accent américain, tous ses détracteurs rancuniers la sifflent. Prise de panique, Marie devient aphone et c’est le scandale car la diva doit se retirer devant une salle comble.
Sous les coups de sifflets, sa doublure Melle Mézeray, présente dans la salle, la remplace. Cette dernière est ovationnée, mais ce succès n’aura aucune influence sur sa future carrière de cantatrice. Après plusieurs mois de silence, Marie Van Zandt reposée et rétablie, est rappelée par Carvalho pour interpréter «Lakmé». La publicité aidant, la salle pleine, mais remplie de rancune, à l’heure du spectacle, un petit groupe organisé de braillards, chante des chansons de beuverie et crient « Carvalho démission »…
Marie désespérée crie en larmes, au directeur de l’opéra-comique : « Monsieur Carvalho c’est fini… ». Elle se retire à Cannes, où elle possède une villa, et mènera une vie paisible pour s’éteindre à l’âge de 59 ans, le 31 décembre 1919.
Sources : Van Zandt (Eric) La trace de nos pères : histoire des Van Zandt, Paris, Christian, 2001, 139 p. Date de création : 2007-02-13.