NOAILLES Anna, comtesse de, née princesse BIBESCO BASSARABA de BRANCOVAN (1876-1933)
Roumanie

portrait par Philip Alexius de Lazlo - Musée d'Orsay, Paris
Auteure des « Eblouissements »

Anna (Élisabeth), princesse Bibesco Bassaraba de Brancovan, voit le jour à Paris, le 15 novembre 1876. C’est la fille du prince Grégoire Bibesco de Bassaraba, lui-même fils du prince valaque Georges Dimitri Bibesco et de la princesse Zoé de Brancovan.

Sa mère est la pianiste Raluka Musurus à qui Paderewski dédie plusieurs de ses compositions. Sa tante, la princesse Hélène Bibesco, joue un rôle actif dans la vie artistique parisienne à la fin du 19ème siècle. Anna est la cousine germaine des princes Emmanuel et Antoine Bibesco, amis intimes de Marcel Proust. En 1897, Anna, âgée de 19 ans, épouse le comte Mathieu de Noailles (1873-1942), quatrième fils du septième duc de Noailles.

Le couple, qui fait partie de la haute société parisienne de l’époque, a un fils, le comte Anne Jules (1900-1979). Nonobstant, Anna de Noailles entretient une liaison avec Henri Franck, poète patriote proche de Maurice Barrès. Frère de Lisette de Brinon, il meurt de tuberculose à 24 ans, en 1912. En 1904, avec d’autres femmes telles que Julia Daudet (1844-1940) et Judith Gautier, fille de Théophile Gautier, Anna de Noailles crée le prix « Vie Heureuse », issu de la revue du même nom, qui deviendra plus tard le prix Fémina, récompensant la meilleure œuvre française écrite en prose ou en poésie.

C’est aussi la première femme reçue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.  Colette et Cocteau lui succéderont. Anna de Noailles écrit trois romans, une autobiographie et un grand nombre de poèmes. Son lyrisme passionné s’exalte dans son œuvre avec les grands thèmes de l’amour, de la nature et de la mort.

Au début du XXe siècle, son salon de l’avenue Hoche attire l’élite intellectuelle, littéraire et artistique de l’époque. On y rencontre Edmond Rostand, Francis Jammes, Paul Claudel, Sidonie Gabrielle Colette (1873-1954), André Gide, Maurice Barrès, René Benjamin, Frédéric Mistral, Robert de Montesquiou, Paul Valéry, Jean Cocteau, Alphonse Daudet (1840-1897), Pierre Loti, Paul Hervieu, l’abbé Mugnier ou encore Max Jacob.

C’est également une amie proche de Clemenceau. Plusieurs peintres de renom de l’époque font son portrait : Antonio de la Gandara (1861-1917), Kees van Dongen, Jacques-Émile Blanche, Ignacio Zuloaga et Philip Alexius de Laszlo. En 1906, elle est le modèle d’un buste en marbre par Auguste Rodin. Celui ci est aujourd’hui exposé au Metropolitan Museum à New York. Le modèle en terre est exposé au Musée Rodin à Paris.

Elle meurt le 30 avril 1933, dans son appartement de la rue Scheffer (Paris 16ème). Son cœur repose au cimetière d’Amphion-les-Bains (Haute-Savoie). Son corps repose, entre autres, avec sa mère, la pianiste Raluka Musurus (1847-1923), et son grand-père, le prince Georges Dimitri Bibesco, prince de Valachie (1802-1873).

Distinctions : chevalier (25 septembre1920), officier (14 janvier 1925), première femme commandeur de la Légion d’honneur (11 janvier 1931).

Hommages : L’Académie Française nomme un prix en son honneur.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-03-14.

Photos

Monument

La chapelle est ornée de fresques avec une frise verticale de têtes d’angelots alternant avec des croix, une sainte méditant sur la mort signée par Leloir et une Assomption, malheureusement peu visibles (ce qui les protège du soleil, par ailleurs).

Inscriptions : Sépulture du prince de Valachie, Georges D. BIBESCO et de la princesse BIBESCO

(Devant l’autel, sur un rectangle en marbre posé sur le marchepied) Anna de BRANCOVAN, comtesse de NOAILLES.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 24 novembre 2024