RADIGUET Raymond (1903-1923)
France

Ecrivain, auteur de « Le diable au corps »

Raymond Radiguet voit le jour au Parc de Saint Maur (Val-de-Marne), le 18 juin 1903. Son père, Maurice Radiguet est un dessinateur caricaturiste bien connu. Le jeune Raymond est l’aîné de sept enfants. Il commence sa scolarité à l’école communale de Saint Maur, il est bon élève. Il entre ensuite au lycée Charlemagne à Paris, en tant que boursier, où il lit énormément et compose ses premiers poèmes.

Le 13 juillet 1913, il assiste à la crise de démence et au suicide de la servante employée dans la maison voisine de celle de ses parents, à Saint-Maur. Cet épisode le marque profondément et il s’en servira dans le Diable au corps. Mais, en 1914, ses résultats scolaires sont navrants. Il fait l’école buissonnière. Par contre, il dévore tous les livres de la bibliothèque familiale.

En 1917, Raymond Radiguet rencontre Alice, une voisine de sa famille à Saint-Maur, qui vient de se marier avec Gaston, un soldat, à l’occasion d’une permission. La liaison du jeune Raymond, alors âgé de quatorze ans, avec Alice, et le mari soldat seront les éléments que l’on retrouve dans le «Diable au corps».

En portant les dessins de son père au journal «l’Intransigeant», il rencontre le poète André Salmon à qui il soumet quelques vers, qu’il signe alors du nom de Raymond Rajky. Il rencontre en 1918, Max Jacob et surtout Jean Cocteau. Il devient journaliste pour le journal «l’Eveil et l’Heure» et secrétaire pour «le Rire». Le jeune Radiguet fréquente les milieux de Montparnasse. Il s’éloigne de plus en plus d’Alice.

Ensuite, en 1919, il collabore aux revues «Dada» de Tristan Tzara et Littérature d’ André Breton. Le 8 juin, il lit un poème lors de la matinée poétique organisée à la mémoire de Guillaume Apollinaire, décédé l’année précédente. C’est Jean Cocteau qui l’introduit dans de nombreux cercles parisiens, où il rencontre Paul Morand et Erik Satie entre autres.

C’est en fin d’année 1919 qu’il commence l’écriture du Diable au corps. En mai 1920, il fonde en compagnie de Cocteau, Georges Auric, Francis Poulenc et Erik Satie, la revue Le Coq qui ne paraîtra que jusqu’en novembre. Radiguet écrit une comédie loufoque, intitulée «les Pélicans». Il écrit avec Cocteau le livret de Paul et Virginie, un opéra-comique. La mort de Satie anéanti ce projet.

La même année, il publie un recueil de poèmes, Les Joues en feu, illustré par Jean Hugo. Il entretient une liaison avec le modèle de Modigliani, Béatrice Hastings, elle durera deux ans. Il abandonne alors la vie déréglée qu’il mène depuis quelques années et s’impose une discipline de fer. Radiguet écrit une nouvelle en 1922, Denise.

En mai de cette année-là, Cocteau, Radiguet et Poulenc, présentent «le Gendarme incompris», parodie de Stéphane Mallarmé, et «les Pélicans». Le 3 mars 1922, Jean Cocteau lit à l’éditeur Bernard Grasset, les premières pages du «Diable au corps». Le 15 mars, le contrat est signé, mais Radiguet doit remanier sa copie. Cocteau l’y aidera.

En novembre, en compagnie de Cocteau, il assiste aux funérailles de Marcel Proust. En 1923, il achève la version définitive du Diable au corps et la remet à l’éditeur. L’ouvrage reçoit une forte poussée médiatique. L’éditeur expédie une lettre à des personnalités parisiennes où il compare Radiguet à Rimbaud et où il réfute l’accusation d’immoralité et de cynisme du roman.

Le roman sort le 10 mars accompagné d’un article de l’auteur dans Les nouvelles littéraires. Le livre se vend bien, en un mois plus de trente articles paraissent sur ce sujet. Le roman obtient le prix du Nouveau-Monde le 15 mai 1923. Quelques jours auparavant, Jean Cocteau, dans un discours au Collège de France, rend hommage à Raymond Radiguet.

Pendant l’été, il travaille au Bal du comte d’Orgel, classe ses poèmes et rédige une préface en vue d’une nouvelle publication. Au mois d’octobre, malade, il doit s’aliter. On s’aperçoit beaucoup trop tard qu’il est atteint de la fièvre typhoïde. Transporté d’urgence dans une clinique, il meurt prématurément, à 20 ans, le 12 décembre 1923.

Jean Cocteau évoque la mort de son jeune amant :

« Ecoutez, me dit-il le 9 décembre, écoutez une chose terrible. Dans trois jours je vais être fusillé par les soldats de Dieu » Comme j’étouffais de larmes, que j’inventais des renseignements contradictoires : « Vos renseignements, continua-t-il, sont moins bons que les miens. L’ordre est donné. J’ai entendu l’ordre ».

Sources : -. Date de création : 2005-12-20.

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Monument

Inscriptions : RADIGUET CORDONIER

Raymond RADIGUET, Poète et Romancier, 1903 – 1923.

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Date de la dernière mise à jour : 13 avril 2022