TAILLIS, Adrien Jean-Baptiste Amable RAMOND DU BOSC, comte du (1760-1847)
France

Adrien Jean-Baptiste Amable Ramond du Bosc, comte du Taillis,  voit le jour à Nangis (Seine-et-Marne), le 12 novembre 1760. Il devient élève du génie, en 1778. Entré cadet gentilhomme dans le corps de Nassau-Siegen, en février 1779, il est présent aux affaires de Jersey et de Cuncale.

On le réforme, avec ce corps, et on le nomme, en août 1789, capitaine-aide-major du bataillon des Filles-Saint-Thomas. Nommé capitaine au 112e bataillon d’infanterie légère, le 3 août 1791, M. du Taillis fait avec sa compagnie les campagnes de Champagne et de Belgique. Il combat à Jemmapes et à Verviers, et est blessé en mars 1793.

Destitué l’année suivante, comme noble et royaliste, on le réintègre après la terreur. Il devient ensuite aide-de-camp de Louis Berthier, son ancien ami, tout juste nommé chef d’état-major des armées des Alpes et d’Italie, en avril 1795. Il fait avec lui la campagne de Gènes puis celle d’Italie. On l’envoie à Pavie où les insurgés le font prisonnier.

C’est à sa fermeté et à sa présence d’esprit que lui et les autres prisonniers doivent leur délivrance. Après la bataille de Castiglione, Bonaparte l’envoie à Paris pour y porter les drapeaux pris sur l’ennemi dans cette bataille. Il y reçoit, du directoire exécutif, des pistolets d’honneur, et passe chef de bataillon.

Après avoir rejoint l’armée, il a un cheval tué sous lui, à Rivoli puis à Arcole. Après le passage du Tagliamento, il porte au général Joubert, qui commandait dans le Tyrol, l’ordre d’attaquer Bolzano et Brixen. Il se trouve à ces deux attaques, qui sont glorieuses pour les armées françaises. Comme on l’a chargé de venir sur-le-champ rendre compte du résultat, il part aussitôt pour annoncer leur succès.

Un corps de Tyroliens, attaquant les derrières de l’armée, ferme le passage et vient de repousser 50 hommes commandés par un officier, qui a eu 3 hommes tués et plusieurs blessés. Instruit de ces faits par l’officier lui-même, du Taillis prend le cheval du postillon qui le conduit. Il réunit quatre militaires et les deux dragons d’escorte et il entreprend de forcer le passage. Il perd quatre hommes, mais, réussissant, il arrive à Bolzano avec son cheval et ses vêtements criblés de balles.

Nommé colonel, le 13 novembre 1797, il fait la campagne de Marengo, où il a un cheval tué sous lui. Après la paix, il devient adjudant-général, et est employé près du ministre et au dépôt de la guerre. Lors de la formation des camps sur les côtes pour l’expédition projetée contre l’Angleterre, il devient général de brigade, le 29 août 1803, et chef de l’état-major-général du camp de Montreuil, commandé par le maréchal Ney.

Ce camp, lors de la formation de la grande- armée, en devient le 6e corps. M. du Taillis est présent à toutes les batailles et actions auxquelles ce corps prend part, et entre autres à celles d’Elchingen, d’Ulm, d’Iéna, etc. Il reçoit, le 8 novembre 1806, la capitulation de Magdebourg, où 5000 ennemis bien armés, bien approvisionnés et pourvus de 800 pièces de canon, se rendent au 6e corps, composé de moins de 14,000 hommes, et n’ayant que deux pièces de siège.

Le général du Taillis fait la campagne de Prusse, en 1807. Il a un cheval tué sous lui à la bataille d’Eylau, le 8 février, et le bras droit emporté à Gudstutt, le 9 juin, en désignant, au commandant de l’artillerie, le placement d’une batterie. Le 29 du même mois, il passe  général de division. Aussitôt après la guérison de sa blessure, il retourne à l’armée et est successivement gouverneur à Munich, Erfurt, Varsovie et Torgau, dont la belle défense est honorable pour lui.

En 1814, étant prisonnier de guerre à Berlin, le général du Taillis dépose sa soumission au roi Louis XVIII, entre les mains du gouverneur-général, le prince Repine. A sa rentrée en France, et, par suite de ses blessures, il est mis à la retraite. Le général du Taillis s’éteint à Paris, le 4 février 1847.

Titres : Pair de France (19 juillet 1815). Distinctions : chevalier (16 octobre 1803), commandeur (14 juin 1804), grand-officier (29 avril 1834) de la Légion d’honneur ; grand-cordon de l’ordre du Mérite militaire de Bavière ; chevalier de la couronne de Fer ;  chevalier de Saint-Louis (1815). Hommages : Son nom est gravé sur l’Arc de triomphe.

Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2008-06-08.

Monument

La porte de la chapelle est ornée d’une chauve-souris, moulée dans la fonte.

Inscriptions : SEPULTURE DE LA FAMILLE BAUDELOT ET DU TAILLIS

Ici repose le général de division comte du TAILLIS grand-croix de l’ordre impérial de la Légion d’honneur et du mérite militaire de Bavière, ancien pair de France, etc. décédé le 4 février 1847, dans sa 92ème année.
Il laisse d’éternels regrets.
Son nom reste gravé sur l’arc de triomphe de la grande armée et dans la mémoire de tous ceux qui l’ont connu et chéri.
Priez pour lui.

Ici repose notre fils chéri Jacques DU TAILLIS décédé le 10 mars 1843 à l’âge de 2 ans.
Priez pour lui.
Ici repose […] DU TAILLIS chevalier de St Louis décédé le 6 septembre […] à l’âge de 77 ans.
Priez pour lui.
Ici repose […] épouse […].
Ici repose notre fils chéri Gustave DU TAILLIS décédé le 23 septembre 18[…] à l’âge de 9 ans.
Priez pour lui.
Ici repose […] BAUDELOT […] décédée le 8 octobre 1828 […].
Priez pour lui.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 13 avril 2022