La Russie

Le Mémorial des Combattants Russes tombés dans la Résistance Française, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, est inauguré solennellement le 3 mai 2005 au cimetière du Père Lachaise (division 84). C’est l’occasion du 60e anniversaire de la victoire sur le nazisme. Celle-ci rappelle opportunément que la Russie et le Père Lachaise ont une histoire commune depuis longtemps.

Ce monument a été réalisé à Moscou par le sculpteur Vladimir Sourovtsev et avec l’architecte Viktor Passenko. Il représente un maquisard de bronze en action, placé sur un piédestal de marbre.

Le premier contact avec la Russie avait toutefois eu lieu dans un contexte d’hostilité. En 1814, les troupes russes qui investissent Paris avec les autres armées alliées contre Napoléon (autrichiens, prussiens, etc.) livrent dans le Père Lachaise de violents combats contre les élèves français de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort qui défendent la colline de Charonne, secteur romantique du Père Lachaise. Vainqueurs, les soldats russes installent alors leur bivouac dans le Père Lachaise. Le froid étant très vif, ils coupent pour se réchauffer avec du feu tous les peupliers de l’avenue des peupliers. Celle ci devient l’allée des marronniers après une nouvelle plantation ; c’est aujourd’hui l’allée transversale n°1.

Sans rancune, le cimetière accueille des militaires russes morts aux combat dont un officier qui est le premier fidèle de confession orthodoxe inhumé au Père Lachaise. En effet, le cimetière ne compte alors que des catholiques, des protestants, des israélites et des athées.

En avril 1818, alors que l’armée russe occupe encore Paris, suite à Waterloo, le comte DEMIDOFF fait enterrer son épouse, née baronne Elisabeth STROGONOFF, dans un superbe mausolée, petit temple de style antique avec un sarcophage en marbre de Carrare, dû à l’architecte Jaunet, au sommet du cimetière, près du maréchal Masséna. Vers 1840, son fils, le prince DEMIDOFF et époux de la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III, fait déplacer ce tombeau. Il l’installe sur un énorme ouvrage de soubassement en pierre. Celui-ci  permet ainsi de consolider la « falaise de Charonne » en bordure du chemin du Dragon. C’est l’architecte Danjoy qui conçoit ce soubassement. Il y fait sculpter des marteaux de batteur d’or, des zibelines et de têtes de loup. Cet immense monument est le plus imposant du Père Lachaise en même temps qu’un des plus beaux. Il est aussi l’objet d’une légende. Le visiteur qui réussirait à passer un an dans le tombeau hériterait de la fortune des DEMIDOFF, autrefois propriétaires de mines d’or en Russie.

Par la suite, d’autres magnifiques tombeaux de russes célèbres sont construits. C’est, par exemple, la chapelle de la princesse Zénaïde DOLGOROUKY, vicomtesse de CHATILOFF. C’est une chapelle ouverte surmontée d’un clocher orthodoxe russe, avec à l’intérieur, une piéta sculptée dans le marbre. Citons aussi la chapelle de la famille YAKOLEV, formant une basilique élevée par le peintre Soltykoff, petit-fils du prince YAKOLEV, avec des peintures de Fédoroff (division 82), et le beau gisant de marbre, par Antonio Rossetti (1857), de la danseuse Hélène ANDRIANOFF.

Par ailleurs, le monument russo-arménien de la famille GOUSSASSOW (division 97) se remarque par une Descente de croix par le sculpteur Akop Gurdjan.

Après 1917, le cimetière reçoit un certain nombre de tombes russes disséminées dans les divisions. Elles sont reconnaissables à leur croix particulière orthodoxe. La plus récente est celle de l’écrivain Alexandre GINSBURG, grande croix orthodoxe en granit (division 89).

Liste des sépultures russes ayant une notice sur le site de l’APPL.

Sources : Conservation du cimetière.  Date de création : 2006-02-16.

Photos

Le Père Lachaise

Date de la dernière mise à jour : 10 octobre 2022