Alexandre (Nikolaïevitch) Potressoff voit le jour le 1er septembre 1869 à Moscou (Russie), dans une famille de la basse noblesse. Il obtient, en 1891, un diplôme en sciences naturelles à l’université de Saint-Pétersbourg (Russie). Puis, entre 1891 et 1893, il étudie le droit.
Pendant cette période, il fréquente des cercles étudiants qui s’intéressent au marxisme. A l’automne 1892, il profite d’un voyage en Suisse pour introduire en Russie des écrits du Groupe Libération du Travail et d’autres groupes socialistes allemands et français.
En 1895, il fonde avec Lénine et Martov l’Union de lutte pour la libération de la classe ouvrière. Arrêté, il est déporté dans la province de Viatka, en 1898. Il correspond alors avec Lénine et Martov qui sont déportés en Sibérie.
Libéré, en avril 1900 il se rend en Europe pour discuter avec le Groupe Libération du Travail et avec les socialistes allemands de la création d’un journal marxiste russe. Cela débouche sur la création de l’Iskra en décembre, avec Plékhanov, Vera Zassoulitch, Lénine, Martov et Axelrod. Le journal se fixe pour but de construire la social-démocratie sur une base marxiste. Alexandre Potressoff est l’une des deux sources principales de financement du journal.
Tandis que les rédacteurs plus âgés vivent en Suisse, le groupe des jeunes s’installe à Munich jusqu’à avril 1902, puis à Londres, où les relations entre eux se dégradent. Potressoff, souvent malade, perd contact avec la rédaction de l’Iskra, où le rôle de Lénine s’affirme.
Comme il est menchévik et minoritaire, Lénine l’écarte de la rédaction de l’Iskra. Alexandre Potressoff, adversaire déterminé de Lénine, publie en 1904-1905 une série d’articles critiquant sévèrement Que Faire ?.
Au 4e Congrès du POSDR, à Stockholm en avril 1906, c’est l’un des auteurs du nouveau journal du parti, Sotsial-Demokrat.
Après la révolution de 1905, il fait partie des « liquidateurs » qui veulent cesser toute activité clandestine du parti. De 1910 à 1914, il dirige un des principaux bastions menchévik autour de la revue théorique Nashe Zaria à Saint-Pétersbourg.
Pendant la guerre de 1914-1918, il considère que les Empires centraux sont une menace, et qu’il faut soutenir le camp « plus démocratique » de la France et du Royaume-Uni. Il adopte alors une position « défensiste », tout poursuivant la lutte contre le tsarisme. Il se trouve alors parmi les plus à droite des menchéviks, à droite même de Plékhanov.
Sa position devient celle du « défensisme révolutionnaire » après février 191, pour défendre le gouvernement provisoire dans la guerre. Il publie ses vues dans son journal, Den. Son influence dans le parti menchévik s’accroit à mesure que celle de la gauche internationaliste s’effondre.
Pendant la crise politique de l’été, il critique durement les internationalistes autour de Martov, qu’il accuse d’être des agitateurs dangereux. Il encense la Conférence d’État de Moscou (organisée par le gouvernement provisoire) comme un triomphe de la révolution bourgeoise sur les extrémistes de gauche et de droite.
Après le coup d’état manqué de Kornilov, les internationalistes lui reprochent sa collaboration avec la bourgeoisie. En pleine crise du parti, à la veille de la Révolution d’Octobre, il tente en vain de présenter avec ses partisans une liste aux élections à l’Assemblée constituante.
Après la révolution d’Octobre, le pouvoir bolchevik censure Den, son journal de Potressoff, comme un journal contre-révolutionnaire.
Lors du congrès extraordinaire du parti menchévik, un mois après la révolution, il soutient que les bolcheviks ne sont plus des sociaux-démocrates et qu’ils conduisent une contre-révolution à l’aide de l’armée et non des ouvriers. Il soutient qu’aucun accord n’est possible avec eux, et qu’il faut faire front avec les libéraux bourgeois.
Au printemps 1918, il approuve les mesures de capitalisme d’état de Lénine. Fin 1918, il quitte le parti menchévik. En 1925, il part en exil, et ne collabore plus avec les groupes menchéviks. Il meurt le 11 juillet 1934, à Paris.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2023-04-12.