Sur l’un des manuscrits du Général de Gaulle conservés dans les archives de la librairie Plon, se trouvent tracés en marge d’un feuillet ces mots « qui est Valence ? » de la main du maréchal Pétain, à qui il l’avait soumis. Le maréchal est excusable. (Régis Dufour Forrestier).
Cyrus, comte de Timbrune de Thiembronne de Valence est l’amant de Mme de Montesson, gendre de sa nièce Mme de Genlis, et mari de la fameuse Péki. Homme fort à la mode sous l’ancien régime, il est colonel du régiment de Chartres-Dragons, puis général de la Révolution, qu’il finit par abandonner en désertant en 1793, en compagnie du duc de Chartres (futur Louis-Philippe) et de Dumouriez.
Emigré, il est ensuite sénateur puis servit Napoléon, d’abord en Espagne, puis en Russie où son état de santé l’obligea à quitter l’armée avant l’entrée à Moscou. Il est devenu obèse, tenant difficilement sur un cheval où il « roulait comme un muid». Après Waterloo, il poursuivit une carrière riche et féconde en qualité de négociateur auprès des Alliés.
Grâce au beau livre que lui a consacré Gabriel de Broglie, on connaît mieux cet homme attirant que l’on croise souvent dans les récits de cette époque si riche de notre histoire. Le général comte de Valence est l’archétype de ces dernières années de l’ancien régime, tout en finesse et en harmonie, où l’insouciance est de mise.
Homme de grande culture et de grand air, il est sans conteste le digne représentant de cette société de plaisir qui allait se retrouver toute étonnée sur les marches de l’échafaud de Samson. Dans le cercle de Mme de Montesson, dont il est l’amant, il fait figure d’homme à la mode, recherché pour ses manières exquises et son esprit. Bien des femmes sont sensibles à ses charmes. A l’insolence de ses contemporains, il oppose une courtoisie et une bienséance peu communes.
Le général de Valence est élevé en 1821 à la dignité suprême de souverain commandeur ad vitam pour la France de l’ordre maçonnique du rite écossais auquel il apporta une rénovation. Il préside encore le 28 juin 1821 la fête funèbre donnée par les loges maçonniques en l’honneur des maréchaux Kellermann, Masséna, Lefebvre, Pérignon et du marquis de Beurnonville.
En 1821, l’état du général de Valence s’aggrave, il ne quitte plus Paris et Mme de Genlis reste près de lui. Malgré tout, il continue à sortir, va dîner chez Lacepède, donne à la fin du mois de mai un grand dîner chez lui et se rend régulièrement à la chambre des Pairs. Mme de Genlis, en vieillissant, est devenue dévote et tente de ramener Valence dans le chemin de la religion.
A la fin de 1821, l’état de Valence empire, la gangrène le prend et gagne toutes les parties de son corps. Le 4 février1822, il demande à voir le confesseur de Mme de Genlis, M. Gavoile, se confesse à lui pendant trois quarts d’heure et expire pendant l’extrême onction. Les funérailles ont lieu le 7 février 1822 à Notre Dame de Lorette.
Titres : Pair de France (4 juin 1814).
Sources : -. Date de création : 2005-11-05.