MARJOLIN Jean Nicolas (1780-1850)
France

Jean Nicolas Marjolin nait le 6 décembre 1780, à Ray-sur-Saône (Haute-Saône). Son oncle étant professeur au séminaire de Toul (Meurthe-et-Moselle), c’est dans cet établissement qu’il entreprend ses études. Puis il entre dans une étude notariale. Après un bref passage dans le métier militaire, il s’attache à un médecin, ami de la famille qui lui permet de fréquenter l’hôpital en qualité d’élève.

C’est en 1800, qu’il arrive à Paris, avec une recommandation pour Alexis Boyer, professeur adjoint de Desault, pour la première chaire de clinique chirurgicale. Jean Nicolas Marjolin est l’un de ses auditeurs en même temps qu’il s’inscrit à un cours privé de dissections anatomiques.

Au concours de l’Internat, en avril 1803, il obtient la troisième place devant François Magendie qui n’est classé que septième. Ce succès le fait remarquer de Guillaume Dupuytren qui lui propose la direction de son amphithéâtre, poste qu’il accepte. Aide d’anatomie en 1805, prosecteur en avril 1806, il soutient sa thèse le 27 août 1808 sur Propositions sur quelques points de chirurgie et de médecine.

Il s’agit d’une série d’observations allant de l’érysipèle aux parotidites en passant par les phlébites. Depuis 1796, coexistent l’enseignement de l’École de Santé et un enseignement privé. Ce dernier a pris beaucoup d’importance sous l’influence de François Xavier Bichat.

En 1810, Jean Nicolas Marjolin ouvre un amphithéâtre rue des rats (aujourd’hui rue Colbert) qui compte bientôt plus de 200 élèves : son amphithéâtre devient vite trop étroit et il le transporte Rue Saint-Julien le Pauvre. En 1811, à la suite du décès de Raphaël Bienvenu Sabatier, la chaire est mise au concours. Le succès de son enseignement le pousse à briguer ce poste et il s’inscrit au concours, dont le jury est composé de Pelletan, Dubois, Pierre François Percy et Richerand.

C’est Guillaume Dupuytren qui devient à l’unanimité professeur de médecine opératoire, le 10 février 1812. Mais Jean Nicolas Marjolin n’en conserve aucune amertume tant un nombre de plus en plus important d’étudiants suit ses cours de chirurgie et d’anatomie. Il publie, en 1815, un Manuel d’Anatomie qui pose les bases des dissections du corps humain.

En 1816, il passe chirurgien en second à l’Hôtel-Dieu, le chef de service étant Guillaume Dupuytren. Il supporte pendant sept années le dédain de son « patron » ; on a parlé de jalousie, mais c’est essentiellement leurs caractères qui opposent les deux hommes. Le 13 novembre 1818, il est nommé professeur de pathologie externe devant Philibert Joseph Roux, Dominique Larrey, Antoine Petit…

Pendant trente-deux ans, il occupe la chaire de pathologie externe. Il a une nombreuse clientèle qui lui fait quitter le quartier du Marais pour celui plus brillant de la Bourse (89, rue de Richelieu) :

« ce que sa clientèle appréciait en lui, c’est l’exactitude de son diagnostic tout autant que son sens des relations humaines, on ne décidait rien de grave à Paris sans l’avoir adjoint au médecin de famille, c’est le plus grand consultant que la Faculté ait eu depuis Antoine Dubois ».

Membre de l’Académie de Médecine en 1820, il devient chirurgien consultant de Louis-Philippe en 1830. Marié en 1810 avec Marie née Duval, il a deux fils, Georges et René, qui deviendra chirurgien comme son père.

Sur la fin de sa vie, Jean-Nicolas Marjolin se retire dans sa propriété de Clichy où sa passion des fleurs et des arbres occupe la plus grande partie de ses journées. Il s’éteint le 4 mars 1850, à Paris. Ses obsèques ont lieu en l’église de la Madeleine.

Il repose avec son beau-frère, Jacques René Duval (1758-1854), chirurgien-dentiste, sa femme et son fils, Nicolas René Marjolin (1812-1895), chirurgien.

Publications : 

  • Manuel d’Anatomie (1815), destiné aux élèves qui suivent son enseignement afin de les guider dans leurs dissections ;
  • Nouveau Dictionnaire Médical (1821) dont il rédige plus d’une trentaine d’articles ;
  • Cours de Pathologie Chirurgicale (1837), dont seul le premier tome parait.

Distinctions : chevalier (1825, sans précision dans son dossier), officier (1840) de la Légion d’honneur.

Sources : Rochard (J.) Histoire de la Chirurgie Française au XIX° siècle Paris, Baillère, 1875, ppp.170-172 ; Corlieu (A.) Centenaire de la Faculté de Médecine de Paris (1794-1894) Paris, Masson, 1896 ; Genty (M.) Les Biographies médicales, n° 7, juillet 1934, Paris ; de Fourmestraux (I.) Histoire de la chirurgie française de 1790 à 1920, Paris, 1934, pp.46-47 ; Le Progrès Médical, 1942, n° 9-10, p.135 ; Base Léonore (Légion d’honneur).  Date de création : 2008-10-19.

Monument

Inscriptions : Familles, DUVAL et MARJOLIN

Ci git le corps de, Jean Nicolas MARJOLIN, né à Ray-sur-Saône (Haute-Saône), le 6 décembre 1780, docteur et professeur de la faculté de médecine de Paris, chirurgien à l’Hôtel-Dieu de Paris et et l’hôpital Beaujon, chirurgien du 5ème dispensaire de la société philanthropique, membre de l’académie de médecine et de sociétés de médecine, officier de l’ordre de la légion d’honneur, officier de l’ordre de Léopold de Belgique, mort à Paris le 4 mars 1850. Affecté d’une longue et douloureuse maladie, il répétait souvent Mon Dieu ayez pitié de moi, […] lui même et reçut les sacrements de l’église. Il fut aimé et fut respecté. Priez pour lui.

Nicolas René MARJOLIN, docteur en médecine, chirurgien des hôpitaux, membre de l’académie de médecine, fondateur de la société de chirurgie, président de la société protectrice de l’enfance, chevalier d la légion d’honneur, né à Paris le […], décédé à […] le 7 mars 1895. Priez pour lui. […] Tout le monde l’aimait […] le regrette.

Marie DUVAL, veuve du professeur, MARJOLIN, […] 1790, décédée à Paris, le 8 février 1885. Priez pour elle.

Jacques René DUVAL, docteur, membre de l’académie, royale de médecine, de Paris, Il expira le 18 mai 1884, en disant In manus tuas domini, commendo spiritum meum.
(Latin : Entre tes mains, seigneur, je remets mon esprit).

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Date de la dernière mise à jour : 2 mars 2023