CARNOT Hippolyte (1801-1888)
France

Fils de Lazare Carnot, fondateur de l'Ecole d'Administration, ministre de l'Instruction Publique en 1848

Hippolyte (Lazare) Carnot voit le jour en 1801. C’est le fils cadet de Lazare Carnot, dit le Grand Carnot. En août 1807, Lazare Carnot, rendu à la vie privée par la suppression du Tribunat, décide de s’occuper lui-même de l’éducation de ses deux fils. Comme son frère, Hippolyte acquière, une solide formation morale, une excellente éducation classique et des connaissances en mathématiques, physique et mécanique.

En octobre 1815, après la défaite de Napoléon, Lazare Carnot s’exile en Belgique, puis en Pologne. Enfin il s’installe définitivement à Magdebourg (Allemagne), en novembre 1816. Là, son jeune fils Hippolyte vivra ainsi plusieurs années auprès de son père exilé. En 1822, on exempte Hippolyte du contingent en raison de l’activité militaire de son frère et à la suite de l’intervention de celui-ci auprès de la mairie du 8e arrondissement.

Après la mort de Lazare, il vient rejoindre Sadi à Paris et partage avec lui l’héritage paternel. Au début de son séjour dans la capitale, il loge rue du Parc-Royal. Il se met à fréquenter de jeunes avocats ou journalistes de tendance libérale. Plus enthousiaste que son frère malgré une froideur apparente, Hippolyte fréquente grâce à ses relations chez les jeunes avocats tous ceux qui aspirent à renverser les Bourbons et à améliorer l’ordre social.

Animé par l’idéal républicain transmis par son père, il s’emploie à diffuser les thèses libérales. Doté d’un solide bon sens, il répugne à l’action violente, car il sent qu’elle provoquerait de sévères mesures de répression. Le 13 décembre 1824, il se fait admettre à la «Société de la Morale Chrétienne», fondée en 1821 par Guizot pour faire pièce à la Congrégation. Dès 1826 il y fait partie du Comité des prisons et du Comité de charité et de bienfaisance.

Il s’exerce à l’art de bien dire à la Société de Littérature et de Morale. Celle ci groupe surtout de jeunes avocats dans ses réunions rue des Poitevins. Là, il fait la connaissance de Laurent de l’Ardèche. En avril 1826, il suit les trois premiers cours de philosophie positive qu’Auguste Comte donne en son appartement de la rue du Faubourg-Montmartre, mais qu’il doit interrompre à la suite d’une crise de délire général et qui sera interné dans la maison du docteur aliéniste Esquirol et qui accueillera plus tard son frère Sadi.

Le rétablissement de la censure par Villèle le 24 juin 1827 amène les rédacteurs du Globe à créer une organisation qui pourra suppléer au silence des journaux par l’édition de brochures. Cette organisation, c’est la «société Aide-toi, le ciel t’aidera», présidée par Guizot dès sa fondation en août 1827 et à laquelle Hippolyte adhère. En 1828, il entre au comité de la société lorsque le groupe du Globe se retire.

Entraîné par Laurent chez les saint-simoniens, Hippolyte en reçoit quelques-uns dans son appartement 26, rue des Saints Pères. Il s’enthousiasme pour la nouvelle doctrine et collabore à la rédaction de son exposition. Il collabore pendant plusieurs années au journal Le Producteur, avec le Père Enfantin, principal propagateur de cette doctrine. A la loge des Trinosophes, il rencontre le littérateur Hippolyte Auger, qui obtient son appui financier pour faire imprimer sur les presses d’Honoré de Balzac une revue, Le Gymnase, recueil de morale et de littérature, dont le premier cahier paraît le 8 mai 1828.

Ministre de l’Instruction publique en 1848, Carnot fonde l’École d’administration destinée à préparer les administrateurs gouvernementaux. Elle est de courte durée mais on en reprend l’idée pour l’École Nationale d’Administration. Il introduit la méthode de Lancastre dans beaucoup d’écoles (cours du soir, supports d’adultes et petites bibliothèques). Il accroit les salaires des professeurs des écoles, auxquels il demande « d’enseigner aux enfants les vertus de la République démocratique. »

Hippolyte Carnot est par ailleurs franc-maçon et est initié dans la loge «Les Incorruptibles» en 1840.

Il soumet son projet de loi le plus célèbre à l’Assemblée le 30 juin. Supplantées par la loi Falloux de 1850, plusieurs de ses propositions sont néanmoins reprises postérieurement. Le premier, il rend obligatoire et gratuite l’instruction primaire pour les deux sexes « de sorte que les citoyens puissent correctement exercer le suffrage universel et supprimer les distinctions entre riches et dans les établissements publics. »

Les professeurs reçoivent trois ans de formation dans une école normale gratuite. Mais, en contrepartie, ils doivent enseigner pendant dix ans, avec un salaire minimum garanti de 600 à 1 200 francs pour les hommes et de 500 à 1 000 francs pour des femmes. Défait aux sénatoriales de 1849, Hippolyte Carnot regagne son siège dans une élection partielle en 1850. C’est l’un des députés qui s’oppose au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851. Il démissionne après avoir refusé le serment de fidélité à Louis-Napoléon.

De nouveau sénateur en 1875, il devient membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1881. Hippolyte Carnot est l’auteur de nombreux ouvrages. Il s’éteint à Paris, en 1888. Il repose avec son fils, Adolphe Carnot (1839-1920), chimiste et directeur de l’école des mines.

Sources : -. Date de création : 2008-02-18.

Monument

Inscriptions : Famille DUPONT et CARNOT

J.B.F.C. Charles DUPONT, décédé le 8 juin, 1822, âgé de 18 ans.
Marinette NIBAUD, Vve du colonel, DUPONT, décédée le 1er mars, 1866, âgée de 85 ans.
Adolphe DUPONT, ancien inspecteur, général des Haras, décédé le 10 mai, 1875, dans sa 71e année.
Louis Ernest CARNOT, né le 18 avril, décédé le 3 mai, 1875.
Hipte CARNOT, ancien député, ancien ministre, sénateur, membre de l’Institut, 1801+1888.
Mme Adolphe CARNOT, née Mathilde, CHERON-DURIEU, 24 avril 1842, 24 mars 1891.
Adolphe CARNOT, ancien inspecteur, général des mines, 27 janvier 1839, 20 juin 1920.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 22 mars 2023