BARROT Odilon (1791-1873)
France

Président du Conseil des Ministres de Louis Napoléon Bonaparte

(Camille Hyacinthe) Odilon Barrot voit le jour le 19 juillet 1791, à Villefort (Lozère). Son père, Jean André Barrot (1753-1845), juge toulousain, est un ancien conventionnel régicide. C’est le frère de Théodore Adolphe Barrot (1803-1870), diplomate, et de Ferdinand Victorin Barrot 1806-1883), ministre.

Il envisage un temps une carrière militaire. Barrot entre au lycée Bonaparte de la ville, avant de se décider pour une carrière d’avocat. Il fait donc ses études de droit à Paris, qu’il achève en 1811.

Maître Jean Mailhé, ancien conventionnel et ami de la famille, l’emploie. Rallié à la Restauration, le jeune magistrat succède à ce dernier dans sa charge au Conseil d’Etat, puis à la Cour de Cassation. Odilon Barrot fréquente l’entourage du marquis de La Fayette dont il épouse bientôt les idées et théories libérales. Il est favorable à une monarchie constitutionnelle, pratiquée dans le respect de la Charte de 1814.

Rapidement, il adhère à la société « Aide-toi, le Ciel t’aidera », fondée au mois d’août 1827 par François Guizot et destinée à la formation politique des électeurs. Il préside également un banquet organisé afin d’honorer les 221, ce groupe de députés, qui le 18 mars 1830, a publié une Adresse transmise au vieux Roi Charles X, dénonçant la pratique autoritaire du pouvoir par son gouvernement.

Odilon Barrot devient ainsi un des principaux représentants du parti libéral. La Révolution éclate, pendant les Trois Glorieuses, il rejoint la Garde Nationale. Il prend une part active à la chute des Bourbons. Il devient secrétaire de la commission municipale de l’Hôtel-de-Ville où il se retrouve face aux républicains, et au cœur de toutes les tractations qui amènent Louis Philippe d’Orléans au trône.

Odilon Barrot est l’un des plus fervents partisans du prince. En compagnie de deux de ses collègues, il accompagne le roi déchu, Charles X, sur le chemin de l’exil. De retour à Paris, il devient conseiller d’état. Il occupe le poste de préfet de la Seine pendant quelques mois. On le destitue après l’émeute anticléricale de Saint-Germain-l’Auxerrois, à Paris le 14 février 1831.

Dès lors, il ne cache plus son hostilité vis-à-vis de l’évolution conservatrice de la Monarchie de Juillet. Il se fait élire député de l’Eure, il siège à la chambre et dirige l’opposition dynastique, le parti du « Mouvement », face au parti de la « Résistance ». Odilon Barrot est le propriétaire du journal Le Siècle, lancé le 1er juillet 1836 par Armand Dutacq. Ce titre est le plus fort tirage de la presse de cette époque.

Mais depuis les Trois Glorieuses, le régime qui en est né se détériore. Le pouvoir est aux mains de François Guizot et des conservateurs depuis 1840. Ils se refusent à tout élargissement de la base électorale. L’opposition la plus présente est la campagne des banquets, organisée avec le soutien de la presse, à l’initiative entre autres d’Odilon Barrot. Le gouvernement interdit ces réunions.

Cette campagne prend alors une importance extraordinaire. On organise plus de soixante-dix banquets dans toute la France, réunissant plus de 22000 souscripteurs, issus pour la plupart de la bourgeoisie libérale. La première réunion a lieu à Paris le 18 juillet 1847. Mais bien vite, des dissensions apparaissent et très rapidement les réformistes modérés, Odilon Barrot et Prosper Duvergier de Hauranne sont totalement dépassés.

Montent alors en audience la gauche républicaine représentée par François Arago ou Alexandre Ledru-Rollin. Le 7 novembre 1847, Ledru-Rollin réclame le suffrage universel. En 1848, le gouvernement interdit un nouveau banquet dans le XIIe arrondissement. C’est aussitôt l’insurrection, le 19 février 1848. Après une violente fusillade, le soulèvement est général. La Garde Nationale met la crosse en l’air, le pouvoir est dans la rue.

Guizot démissionne, Louis-Philippe fait alors appel à Barrot pour former un nouveau gouvernement, mais, il est trop tard. Un gouvernement provisoire se forme avec Alphonse de Lamartine à sa tête, favorable à la République. Au mois d’avril suivant, Barrot se fait réélire à l’Assemblée Constituante et il redevient président du Conseil Général de l’Aisne.

Bientôt, il adhère au Parti de l’Ordre, cercle influent de royalistes qui compte dans ses rangs Alexis de Tocqueville ou le comte de Falloux. Ce parti soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République. Elu triomphalement le 10 décembre 1848, il confie à Odilon Barrot la présidence du Conseil des ministres, ainsi que le portefeuille de la justice, postes qu’il occupera jusqu’au 30 octobre 1849.

Il est élu à l’assemblée législative, où il siège parmi les monarchistes. Odilon Barrot est hostile au coup d’état du 2 décembre 1851. Il fait partie des 220 députés chassés de la chambre par les armes. Ce groupe se réunit avant d’être interrompu par la troupe, dans la mairie du Xe arrondissement.

Il est arrêté et emprisonné quelques jours. L’Empire rétabli, Odilon Barrot se retire de la vie politique, avant de devenir membre de l’Institut en 1855. A la proclamation de la République en 1871, Adolphe Thiers le place à la tête de la présidence du Conseil d’Etat.

Odilon Barrot s’éteint le 6 août 1873, à Bougival (Yvelines). Ses Mémoires sont publiées quelques années après sa mort, en 1875. Il est le beau-frère de Juliette Dodu, héroïne de la guerre de 1870. Il repose avec son père Jean André Barrot (1753-1845), juge et député, et son beau-père, le député Guillaume Xavier Labbey de Pompières (1751-1831).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2006-04-16.

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Date de la dernière mise à jour : 15 août 2023