WADDINGTON William Henry (1826-1894)
France

photo par Eugène Pirou, 1883 - BNF-Gallica

William Henry Waddington voit le jour le 11 décembre 1826, à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir). C‘est le fils d’un filateur écossais établi en France. Il se fait naturaliser français. En 1849, il représente Cambridge dans la Boat Race, course d’aviron qui oppose chaque année cette université à celle d’Oxford.

En 1861-1862, il voyage en Syrie en compagnie de Melchior de Vogüé, notamment à Hauran où il recopie nombre d’inscriptions grecques et latines qui sont à la base du premier recueil d’inscriptions pour cette région. Il entre, en 1865, à l’Académie des inscriptions et belles-lettres. En 1868, c’est l’un des fondateurs de l’École pratique des hautes études.

En 1879, le président du Conseil, Jules Dufaure, a 81 ans et décide de démissionner. Pour le remplacer, le président Grévy ne veut pas nommer Gambetta, héros de la république, qui lui ferait trop d’ombre, ni son partisan, Jules Ferry, trop protectionniste pour cette majorité libérale.

Il lui préfère William Henry Waddington, une personnalité de second plan, ministre des Affaires étrangères du gouvernement précédent. Waddington forme donc son gouvernement. Conservant le ministère des Affaires étrangères, il confirme dans leurs fonctions : le général Gresley à la Guerre, Léon Jean-Baptiste Say aux Finances, Freycinet aux Travaux publics et Émile de Marcère à l’Intérieur et aux Cultes. Pour le reste, il nomme, à l’Instruction, Jules Ferry et à la Justice, Le Royer.

A la mi-février, la Chambre adopte, sans la voter, La Marseillaise, comme hymne national officiel. En effet, en 1795, la Convention avait fait de ce chant le « chant national » par une loi tombée alors en désuétude. Les députés ne font que la confirmer.

Waddington fait adopter par la Chambre une loi d’amnistie partielle concernant les Communards. Par ces deux lois rapidement adoptées, Waddington stupéfie l’opinion et transforme son cabinet de transition en gouvernement durable.

Mais le ministre de l’Intérieur, Émile de Marcère, est accusé de pression administrative pour protéger un préfet et doit démissionner. Pour le remplacer, Waddington nomme le ministre de l’Agriculture, Charles Lepère.

Fin mars, le ministre des Finances, Léon Say, impliqué dans un vaste délit d’initié, est prêt à démissionner. Mais ceci entraînerait la chute de Waddington. Gambetta affirme alors qu’il souhaite que Waddington reste en place et réussit à sauver Say. Fin mai, Waddington entend continuer son train de réformes. Il demande donc au parlement de modifier la constitution afin de permettre le retour de la Chambre des députés à Paris. En effet, celle-ci se trouve toujours à Versailles depuis la Commune, mais le Sénat refuse et Waddington doit s’incliner.

Le 1er juin, le prince Napoléon, engagé dans l’armée britannique, lors d’une patrouille en Afrique australe, est tué par des Zoulous. La mort de ce prince jeune, intelligent et populaire, réduit les chances de restauration impériale.

A la mi-juin, Waddington joue son va-tout. Il menace le Sénat de démissionner si la Chambre des députés ne revient pas à Paris. Le Sénat s’incline et accepte. Dans les jours qui suivent, la Chambre adopte le projet de loi présenté par Jules Ferry qui interdit l’enseignement aux congrégations non-autorisées. Rapidement, le parlement affecte le Palais du Luxembourg au Sénat et le Palais Bourbon à la Chambre.

Fin juillet, la Chambre adopte une loi interdisant l’entrée dans les conseils d’administration des hospices à toute personne occupant des fonctions dans le clergé. Le 2 décembre, l’extrême-gauche radicale, menée par Clemenceau, attaque violement Waddington et demande un vote pour ou contre le gouvernement.

Clemenceau espère que la droite arrêtera de s’abstenir systématiquement comme elle le fait depuis deux ans et qu’elle votera avec les radicaux contre le gouvernement. Mais la droite reste neutre : votes pour Waddington 221 voix, contre 97. Clemenceau récidive le 16 décembre et cette fois, la droite se range derrière lui : votes pour Waddington 250 voix, contre 175.

Waddington l’emporte donc à nouveau mais il entrevoie le moment où il sera désavoué par la Chambre. Il préfère donc démissionner. Le président Grévy doit donc le remplacer et veut changer de stratégie. Son principal but est d’empêcher Gambetta d’arriver au pouvoir, et il sait qu’il n’aura pas deux fois la chance qu’il a eu avec Waddington.

Il décide donc de mettre à la tête du gouvernement un homme populaire, compétent et expérimenté, le ministre des Travaux publics, Charles de Freycinet. Waddington meurt des suites d’une albuminurie dont il souffrait depuis longtemps et qui s’est subitement aggravée. Il décède le 13 janvier 1894 à Paris. Il repose avec son beau-père, le journaliste et évangéliste Ascan Henry Théodore Lutteroth (1802-1889).

Sources : -. Date de création : 2011-08-24.

Monument

Inscriptions :

William Henry, WADDINGTON, 1826-1894.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 17 avril 2023