SELLIER Henri (1848-1899)
France

photo par Benque dans Paris Artiste, 11 octobre 1884 - BNF-Gallica
Ténor

(François Alfred Alexandre) Henri Sellier voit le jour à Châtel-Censoir, le 26 mars 1848. Issu d’une famille nombreuse et très pauvre, il doit, tout jeune, venir à Paris pour y chercher des moyens d’existence. Durant le siège de Paris, il est incorporé au 5e bataillon au Fort d’Ivry.

Peu après, son père meurt et son frère ainé le rejoint à Paris. Ce dernier a l’idée d’exploiter le don vocal de son jeune frère. Sa belle et forte voix naturelle séduit Pierre François Villaret, ténor à l’Opéra de Paris, rencontré par hasard sur le boulevard et qui obtient une audition auprès d’Ambroise Thomas.

En 1872, il entre au Conservatoire. Halanzier, le directeur de l’Opéra de Paris lui alloue une subvention pour lui permettre de vivre. Il obtient, en 1876, le premier prix de chant et le second prix d’Opéra. Il est engagé d’office la même année à l’Académie nationale de musique.

Après des études musicales, Henri Sellier se produit à l’Opéra, dès la saison 1878, et obtient de nombreux succès. Il gagne alors soixante-douze mille francs par an et fait venir toute sa famille à Paris.

Sellier est le ténor de prédilection de Gounod et de Verdi. Il chante dans Guillaume Tell, Polyeucte, le Prophète, les Huguenots, Faust, Le Freischütz, la Juive, Henri VIII, La Muette de Portici, Salammbô, etc. Il crée le rôle en français de Radamir d’Aïda à l’Opéra, Manuel du Tribut de Zamora et Paolo de Françoise de Rimini. On se souvient de lui surtout pour sa création de Sigurd, d’Ernest Reyer, dont il fait, une inimitable incarnation.

Extrait (de sa  Nécrologie », Le Monde artiste, , par A. Maretheux) :

« Il y était admirable par l’ampleur et le moelleux de l’organe, la résonance des notes ordinairement sourdes et voilées, la portée caressante d’une voix fraîche, légère, brillante, éclatante même sans dureté et consistante sans empâtements ».

En 1890, Sellier crée au Théâtre de la Monnaie le rôle de Mathô, dans Salammbô d’Ernest Reyer.

En 1888, un accident de chasse, un coup de fusil, lui traverse l’avant-bras. Celui-ci le tient quelque temps éloigné de la scène puis l’embonpoint survient, et avec l’embonpoint l’emphysème. Sellier ne peut plus subir la fatigue d’un opéra entier. Atteint d’une cirrhose du foie, il meurt le 27 juin 1899, à Paris 2ème.

A l’origine du développement de Pornichet (Loire-Atlantique)

Son ami Jean Lassalle, baryton à l’Opéra de Paris, vient régulièrement séjourner à Pornichet, à la belle saison. Il décide, en 1879, de faire construire directement sur la plage de Pornichet, un hôtel luxueux et s’associe, en 1881, avec Henri Sellier, Maxime Boucheron et à d’autres financiers.

En 1882, on inaugure le Grand Hôtel de l’Océan et du Casino. Leurs amis, membres de l’Opéra de Paris, de l’Opéra-Comique et du Conservatoire de Paris, s’y précipitent et la plupart, conquis, font construire leurs villas de vacances à Pornichet.

La station devient très en vogue et on peut y apercevoir : Victor Warot et Jean de Reszke, Marguerite Carré, Gabriel Pierné, Ernest Reyer, sans oublier Sarah Bernhardt. Mais les directeurs associés sont avant tout des artistes et de piètres gestionnaires. En 1887, ils sont contraints de vendre l’établissement.

En 1888, Sellier fait construire la villa Sigurd à Pornichet où il fait venir bon nombre de ses amis dont Sarah Bernhardt et le compositeur Ernest Reyer. Jugeant la villa Sigurd trop petite pour accueillir famille et amis, il fait construire, en 1890, à quelques pas de là, la villa Salammbô.

Distinctions : médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement (Médaille des sauveteurs) (1884) ; grande médaille de la Société d’Encouragement Au Bien (SEAB) (1879).

Hommage : Une rue de Pornichet (Loire-Atlantique) porte son nom.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-09-16.

Monument

La sépulture est ornée d’une belle jardinière en fonte.

Inscriptions : Familles SELLIER et GAUTHIER

[…] décédé […]
[…] décédé […]
Mme Vve GAUTHIER […], décédée […]<
[…] GAUTHIER décédée […] à l’âge de 75 ans.
[…] SELLIER, décédé le […] 1889, à l’âge de 42 ans.
Charles Marie François SELLIER, décédé le 18 mai 1892 à l’âge de 37 ans.
Jean-Baptiste GAUTHIER, […] janvier 1897 […].
[…] SELLIER […] officier d’académie, décédé le […] 1899 […] à l’âge de 51 ans.
[…] Léon SELLIER, né le […], décédé le […] 18 […] 1908.
Mme Vve GAUTHIER née Henriette Rose GAUTHIER, décédée le 13 mars 1901.
Julie Henriette GAUTHIER, Vve SELLIER, 1835-1909.
Emile Amand GAUTHIER, décédé le […] septembre 19[..], à l’âge de 86 ans.
Mr Louis Edmond GAUTHIER, décédé le 25 janvier 1921, à l’âge de 63 ans.
Mme Vve GAUTHIER, née Mélanie Constance ALAPHILIPPPE, décédée le 20 mars 1945, à l’âge de 82 ans.

Henriette STENNING, née GAUTHIER, 1903-1997.
Emilienne GAUTHIER, née DESJARDINS, 1898-1989.

Vve GAUTHIER, 1863-1957.
Jean Adolphe GAUTHIER, 21 mars 1895-7 décembre 1954.

Edmond GAUTHIER, 1896-1985.
Michel STENNING, 1932-1984.
Vve COUSIER, ne Julia GAUTHIER, 1885-1964.

(Sur un livre en marbre) A notre ami, Michel

Photos


Date de la dernière mise à jour : 27 octobre 2022