Pierre Rougé voit le jour le 1er mars 1911, à Paris. C’est le fils d’un ingénieur en chef du Génie maritime. En 1930, il entre à Saint-Cyr (promotion Joffre). Il en sort en très bon rang, en 1932, et choisit de servir dans l’Infanterie coloniale.
Affecté au 8e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, à Toulon, il part pour l’Indochine, en mai 1933. Il y séjourne trois ans. D’abord chef du poste Le Rolland en pays Moï au Cambodge, il devient lieutenant, en octobre 1934. Puis il commande le poste Deshayes, toujours en pays Moï.
De retour en France, il rejoint le 23e Régiment d’Infanterie Coloniale, dans la région parisienne avec le grade de lieutenant, comme chef de section de mitrailleuses puis comme commandant de compagnie d’accompagnement.
Très bien noté par ses supérieurs, il part pour le Tchad, en mai 1938. On l’affecte alors affecté au Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad comme commandant du poste de Moussoro.
On l’affecte au Bataillon de renfort n° 4, destiné à combattre sur le sol français. Il est donc dirigé sur Pointe Noire (aujourd’hui au Congo) afin d’embarquer pour la France. Mais le gouvernement a signé l’armistice et il rejoint finalement Brazzaville (aujourd’hui au Congo), au début du mois d’août.
A Brazzaville, le 28 août 1940, avec le commandant Delange, c’est l’un des artisans actifs du ralliement à la France libre. Il participe à l’arrestation du gouverneur général Husson.
Son bataillon prend le nom de Bataillon de Marche n° 1. Le commandant Delange le dirige. Pierre Rougé, promu capitaine, reçoit le commandement de la 2e compagnie. Il participe, en tête de sa compagnie à la campagne de ralliement du Gabon à la France libre, en novembre 1940.
De retour à Brazzaville, en janvier 1941, il quitte le Congo avec son unité à destination du Moyen-Orient. Il arrive à Qastina, en Palestine, le 1er mai 1941 après un long voyage à travers l’Oubangui, le Tchad et le Soudan anglo-égyptien.
Le tribunal militaire de Clermont-Ferrand le condamne à mort par contumace. Il prend une part active à la campagne de Syrie, à partir du 8 juin 1941.
Le 19 juin, au Djebel-Kelb, à la veille de l’entrée des Forces françaises libres dans Damas (Syrie), une balle l’atteint au cœur en plein assaut. Inhumé d’abord à Damas, son corps est rapatrié en France après la guerre.
Distinctions : compagnon de la Libération (à titre posthume, 9 septembre 1942) ; croix de guerre des TOE avec palme ; médaille coloniale avec agrafe « Indochine » ; médaille de la résistance avec rosette ; médaille des Services Volontaires dans la France Libre.
Sources : https://www.ordredelaliberation.fr. Date de création : 2022-03-24.
