PICARD Louis Joseph Ernest (1821-1877)
France

Louis Joseph Ernest Picard voit le jour à Paris, le 24 décembre 1821. C’est le frère d’Arthur Eugène Picard, dit Picard d’Ambésys (1825-1898), député des Basses-Alpes (1876-1885). Avocat au barreau de Paris, il se fait une clientèle importante grâce à sa facilité de parole lors des audiences.

Il se fait élire député de la Seine, en 1858. Dans ses discours, il s’attache à traiter spécialement des questions financières et administratives. Appelé « le spirituel député de la Seine », il se fait remarquer à l’Assemblée par sa verve.

En 1860, il épouse Sophie Liouville (1839-1923), sœur d’Henri Liouville et tante de Jacques Liouville. Ils auront un fils, Paul Ernest-Picard (1868-1948). Réélu en 1863, il s’élève avec force contre le rattachement de la banlieue à Paris et mène d’ardentes campagnes contre le préfet Georges Eugène Haussmann.

Réélu en 1869, dans la Seine et dans l’Hérault, il opte pour ce département afin de réserver l’élection à Paris à un membre de l’opposition. Il devient à l’Assemblée le chef de la « gauche ouverte », admettant la possibilité de s’accommoder avec le Second Empire. Mais il vote contre la déclaration de guerre à la Prusse.

Devenu, le 4 septembre 1870, membre du gouvernement de la défense nationale et ministre des finances, il contresigne à ce titre l’abolition de l’impôt du timbre sur les journaux tout en s’élevant contre les mesures grevant les finances. Le 25 janvier 1871, il accompagne Jules Favre à Versailles pour traiter de la capitulation face à Bismarck. Puis il négocie auprès des banquiers parisiens les 200 millions de la contribution de guerre réclamée par le chancelier prussien.

Au scrutin de 1871 pour l’Assemblée nationale, il échoue à Paris, mais il se fait élire en Seine-et-Oise et dans la Meuse. Il opte pour la Meuse et se rend à Bordeaux pour donner sa démission de ministre. Mais Adolphe Thiers le rappelle aussitôt pour prendre le portefeuille de l’intérieur dans le nouveau cabinet.

Picard y procède à un remaniement préfectoral important. Puis il prend une part active aux mesures contre la Commune de Paris et contre les soulèvements de plusieurs villes de province. Attaqué par les républicains comme par les royalistes, il doit démissionner après la défaite de la Commune.

Adolphe Thiers lui propose de devenir gouverneur de la Banque de France, mais Picard préfère le poste d’ambassadeur à Bruxelles, qu’il cumule avec son siège de député. L’Assemblée le nomme sénateur inamovible en 1875. Il décède à Paris le 13 mai 1877. Il repose avec son frère, le député Arthur Eugène Picard (1825-1898).

Hommages : Une rue Paul et Ernest Picard au Mesnil-Saint-Denis (Yvelines) rappelle son souvenir et celui de son fils.

Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891 ; Jouin (Henry) La sculpture dans les cimetières de Paris, Nouvelles archives de l’art français, 1898 ; Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922, p.278 ; Wikimedia. Date de création : 2016-04-12.

Monument

Son tombeau est orné d’un médaillon en marbre le représentant, œuvre de Chapu, non signée ni datée.

Inscriptions :

Ici reposent :
Louis André Henri PICARD, 1780-1845, sa veuve et ses enfants.
Louise Galathée COUGOUILHE, Vve de Louis André Henri PICARD, 1802-1876, Ses deux fils reconnaissants.
Louis Joseph Ernest PICARD, l’un dès cinq, Avocat – Député, Membre du gouvernement de la défense nationale, Ministre des finances, Ministre de l’intérieur, Ambassadeur – Sénateur 1821-1877, A sa mémoire, sa veuve, ses fils, son frère.
Eugène Arthur PICARD, Avocat – S-Préfet, Rédacteur en chef de l’électeur-libre, Conseiller général – Maire, Député.
Maurice Eugène André Ernest PICARD, Avocat à la cour d’appel, Décédé à l’age de 27 ans 1864-1892

Photos


Date de la dernière mise à jour : 3 mars 2024