HAYMAN Laure (1851-1940)
Chili

Laure Hayman voit le jour le 12 juin 1851, à Valparaíso (Chili). C’est la fille naturelle de François Bernard Marie Hayman, négociant, et de Julie Augustine Clairet. Tous deux se marient à Montrouge (Hauts-de-Seine), en 1858, légitimant ainsi leur fille.

Après une enfance assez libre, elle doit gagner sa vie à la mort de son père. Elle devient alors une courtisane, encouragée par sa mère. Quelques réussites spectaculaires la lancent.

Parmi ses amants figureraient le duc d’Orléans, Charles de La Rochefoucauld duc d’Estrées, le roi de Grèce, Charles-Egon IV de Fürstenberg, Louis Weil (grand-oncle maternel de Marcel Proust) et Adrien Proust, le père de Marcel.

Le seul qu’elle aime vraiment aurait été le prince Alexis Karageorgevich , prétendant au trône de Serbie. Selon Eugénie Buffet, elle passe

« une bonne partie de son temps et de ses loisirs à se fâcher et à se raccommoder avec son plus fervent adorateur ».

Elle vit des libéralités du financier Raphaël Bischoffsheim. Ses fréquentations lui valent le surnom de « déniaiseuse des ducs ». Elle a également une relation avec Mimi Pegère (une Haïtienne surnommée « la comtesse noire »), avec laquelle elle vit un temps.

En 1869, elle donne naissance chez elle, 5 rue Treilhard, à Paris, à un fils, né de père non dénommé et baptisé Joseph Edmond Romaric. L’année suivante, sa mère la reconnait officiellement. Une semaine plus tard, Albert Jean Baptiste Edmond Romaric David, lieutenant au 2e régiment de voltigeurs de la Garde impériale, le reconnaît à son tour.

En octobre 1871, avec son concubin, établis à la même adresse, ils ont un second fils hors mariage, Jean Baptiste Albert Henri. L’enfant meurt à l’âge de 13 mois, au domicile d’un scieur de long de Nogent-l’Artaud (Aisne) chez qui il vivait.

En 1873, elle fait l’objet d’une fiche dans un registre de la préfecture de police de Paris, recensant les « dames galantes » de la capitale. Sous le nom de Laure Eymann, elle est ainsi décrite par les inspecteurs de la brigade des mœurs :

« Elle demeure rue du Faubourg-Saint-Honoré, 85, au 5e étage. C’est une assez jolie femme, grande, mince, et très élégante. Elle a un petit garçon âgé de 5 ans. Son entreteneur en titre est Monsieur de Pansey député. Elle était aux dernières courses du Havre avec lui, Blanche Bertin et le duc Hamilton. On prétend qu’elle n’est pas sans faire des infidélités à M. de Pansey, et qu’elle chercherait même à avoir des relations intimes avec le duc Hamilton, afin d’obtenir de lui une somme assez importante dont elle aurait besoin. »

Son salon se situe dans un petit hôtel particulier parisien au 4 rue La Pérouse, à Paris (16ème). C’est l’un des plus brillants de l’époque. Il est fréquenté, entre autres, par Marcel Proust, Paul Bourget et Jacques Émile Blanche. Elle déménage ensuite au 34 avenue du Président Wilson, à Paris (16ème).

Elle rencontre Marcel Proust en 1888 (il a 17 ans). L’écrivain restera un ami intime et un familier de son salon. Elle le surnommera d’ailleurs « son petit Saxe psychologique ». Dans À la recherche du temps perdu, Marcel Proust se serait inspiré d’elle pour et Mademoiselle Sacripant.

Paul Bourget – dont elle fut sans doute la maîtresse – la prend pour modèle dans une nouvelle, sous le nom de Gladys Harvey. En octobre 1888, elle en donne un exemplaire à Marcel Proust, relié avec la soie d’un de ses jupons et dédicacé d’une mise en garde : « Ne rencontrez jamais une Gladys Harvey ».

Elle meurt le 22 avril 1940, à Paris (8ème).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2025-07-17.

Photos

Monument

Inscriptions :

Julie HAYMAN, 1831-1871. Priez
Romaric DAVID, 1869-1900.

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Date de la dernière mise à jour : 20 août 2025