(Barthélemy Pierre Joseph) Charles Dunoyer (de Segonzac) voit le jour le 20 mai 1786 à Carennac (Lot). C’est le fils de Jean Jacques Philippe Dunoyer, seigneur de Segonzac, et d’Henriette de la Grange de Rouffilac. En 1803, il vient à Paris pour étudier le droit. Il cofonde, en 1814, avec Charles Comte le journal libéral Le Censeur. Il contribue aussi à plusieurs revues, dont la Revue encyclopédique et Le journal des économistes.
Sceptique vis-à-vis du régime napoléonien et de la restauration, il crée Le censeur européen en 1817 pour lutter contre le régime. Après la révolution de Juillet, espérant un régime plus libéral, il participe à la vie politique et devient préfet de la Somme. Il sera préfet à trois reprises.
En 1832, il entre à l’Académie des sciences morales et politiques. Il est brièvement directeur de la Bibliothèque royale entre le 22 février et le 28 juin 1839. Il devient conseiller d’état en 1838. Membre de l’école libérale française, il s’inscrit dans la lignée de la pensée de Jean-Baptiste Say.
Charles Dunoyer a une grande influence sur l’économiste Frédéric Bastiat. C’est le père d’Anatole Dunoyer et le grand-père de Charles Dunoyer et de Louis Dunoyer. Il décède le 4 décembre 1862, à Paris. Il repose avec sa femme, née Clarisse Ghiselain, et quelques-uns de ses enfants et petits-enfants, dont Pierre Anatole Dunoyer (1829-1908), conseiller d’état.
Publications :
- L’Industrie et la morale considérées dans leurs rapports avec la liberté (1825) ;
- Nouveau traité d’économie sociale, ou Simple exposition des causes sous l’influence desquelles les hommes parviennent à user de leurs forces avec le plus de liberté, c’est-à-dire avec le plus de facilité et de puissance (2 vol, 1830) ;
- De la liberté d’enseignement (1844) ;
- De la liberté du travail, ou Simple exposé des conditions dans lesquelles les forces humaines s’exercent avec le plus de puissance (1845) ;
- La Révolution du 24 février (1848) ;
- Rapport fait au nom de la section de morale sur le concours concernant les rapports de la morale et de l’économie politique (1860) ;
- Le Second Empire et une nouvelle restauration (1864) ;
- Œuvres de Dunoyer, revues sur les manuscrits de l’auteur (2 vol, 1870).
Citation :
« L’État, très capable de nuire, l’est très peu de faire le bien. Quand l’État fait le bien, il le fait mal, quand il fait le mal il le fait bien. »
Sources : Leroux (Robert) Aux fondements de l’industrialisme : Comte, Dunoyer et la pensée libérale en France, Paris, Hermann, 2015 ; Raico (Ralph) Les libéraux du XIXe siècle : Une œuvre injustement oubliée ; Léonard P. Liggio, Charles Dunoyer and French classical liberalism, in Journal of Libertarian Studies, Pergamon Press, vol. 1, no 3, 1977, p. 153-178 ; Romain George-Perrin. Date de création : 2016-04-04.