CLESINGER Jean-Baptiste, dit Auguste (1814-1883)
France

photo par Nadar - BNF-Gallica
Sculpteur, auteur de « la femme mordue par le serpent » (Musée d’Orsay) ...

Jean-Baptiste Clesinger, dit Auguste, est né à Besançon en septembre 1814. Son père, Georges Philippe, est lui-même sculpteur. C’est lui qui fait l’éducation artistique de son fils. Le jeune Clesinger débute au Salon de Paris en 1843 avec un buste du vicomte Jules de Valdahon. On lui doit des bustes de la grande tragédienne Rachel et de Théophile Gautier, entre autres. Il est aussi l’auteur de la statue de Louise de Savoie que l’on peut voir au Jardin du Luxembourg.

Au Salon de 1847, il fait scandale avec son œuvre La Femme mordue par un serpent. Scandale orchestré par Théophile Gautier, qui répand la rumeur selon laquelle la fonte pour la statue a été prise de la vie. Son modèle est Apollonie Sabatier que Charles Baudelaire qualifie de « fille qui rit trop ».

Cette œuvre exerce une influence durable, les sculpteurs commencent alors à rendre le corps féminin plus réaliste et proche de la nature. Delacroix, dans son journal du 7 mai 1847, décrit cette œuvre comme un «« Daguerréotype de la sculpture ».

Cependant, la marée montante du réalisme de la nudité trouve son apogée avec des sculptures telles que Après l’automne de Delplanche et La Jeune Tarentine de Schoenewerk. Il faut attendre la Bacchante de Mathurin Moreau pour renouer avec cette exigence.

On lui doit aussi de nombreuses sculptures en marbre représentant des animaux, telle «le Combat de Taureaux romains» (Italie 1856). Ces créations lui valent de multiples éloges. On lui doit également le monument de Gustave Flaubert au Jardin du Luxembourg.

La même année, il épouse Solange, fille de George Sand, deuxième enfant de l’auteur de la Petite Fadette. De cette union naît en 1849, une petite fille, Jeanne, à laquelle George Sand voue une grande adoration. Mais, très rapidement, les choses s’enveniment entre la mère et la fille, et c’est la rupture dont fait les frais Frédéric Chopin, partisan et soutient de Solange.

Sa liaison avec l’écrivain tourne court. Clesinger et son épouse se séparent violemment, leur petite fille en sera exclue de leur vie et mourra de la scarlatine en pension en 1855. Solange entame alors une vie dissolue allant d’aventure en aventure avec de riches amants qui l’entretiennent.

Clesinger a une liaison célèbre avec Berthe de Courrière, aventurière et illuminée notoire. Rémy de Gourmont lui succède dans les faveurs de la dame, qui sera leur légataire universelle à tous deux. Cet état de chose aura pour effet de les réunir tous les trois dans la même sépulture.

Auguste Clesinger fait sa dernière exposition en 1864. Il meurt à Paris, en janvier 1883. Il repose avec sa compagne et modèle, Caroline Louise Victoire, dite Berthe de Courrière (1852-1916) et l’amant de celle ci après sa mort, l’écrivain, Rémy de Gourmont (1858-1915).

Œuvres au Père Lachaise :

Œuvres :

  • Femme piquée par un serpent (1847) ;
  • Buste de George Sand (1852) ;
  • Statues équestres de François Ier et Napoléon (1852) ;
  • La Dame aux roses (1867) ;
  • La Jeunesse de Bacchus (1869) ;
  • Néréide (1876) …

Distinctions : chevalier (17 mai 1849), officier de la Légion d’honneur (9 août 1864).

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-03-31.

Photos

Monument

La concession à perpétuité est entretenue gratuitement par la ville de Paris.

Inscriptions :

CLESINGER, sculpteur, 1814-1883.
Rémy de GOURMONT, écrivain, 1858-1915.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 8 mars 2023