BARTHE Félix (1795-1863)
France

Ministre de l'instruction publique et des cultes (1830) puis de la justice (1837-1839)

Félix Barthe voit le jour à Narbonne (Aude), le 27 juillet 1795. C’est le fil de Michel Barthe (1758-1820), député au conseil des cinq cents et de Marie-Anne Valette (1762-1830). Il fait ses études au Collège Saint-Rémi de Toulouse (Haute-Garonne) puis à la faculté de droit de cette ville. Il vient faire son stage à Paris et s’inscrit comme avocat au barreau de la capitale.

Félix Barthe épouse, le 8 août 1820, Célestine Victoire Thomas (1801-1875) dont il aura une fille. Très jeune, il s’engage dans la charbonnerie et devient l’un des hommes en vue du parti libéral, se faisant remarquer à la fois par son talent d’avocat et par son opposition à la Restauration.

Il se signale notamment par le discours qu’il prononce aux funérailles du jeune Nicolas Lallemand. Ce dernier a été tué par un garde royal en juin 1820 en criant « Vive la Charte ! », lors d’une émeute sur la place de la Concorde. Félix Barthe tente de faire citer l’assassin devant le Conseil de guerre. Il adresse aussi aux journaux une protestation mais la censure l’arrête.

Dès lors, il plaide dans de nombreux procès politiques. Il fait acquitter devant la Chambre des pairs le lieutenant-colonel Caron, accusé d’avoir participé à une conspiration en août 1820. Il défend à Colmar trois des accusés de la conspiration découverte à Belfort en 1821.

En juillet 1823, il plaide pour le député du Haut-Rhin Jean-Jacques Koechlin qui publie une brochure sur le complot de Colmar. On le suspend pendant un mois pour la vivacité de sa plaidoirie. Il défend également les quatre sergents de La Rochelle.

Devant la Chambre des députés, il plaide pour le Journal du Commerce, poursuivi pour avoir parlé légèrement des élections, et qui est condamné à la peine minimale. En 1830, Barthe est l’un des artisans des Trois Glorieuses. Il participe à la protestation des journalistes contre les ordonnances de Saint-Cloud et aux travaux de la commission municipale provisoire. Il devient procureur du roi près le tribunal civil de la Seine.

Félix Barthe se fait élire député le 21 octobre 1830 à Paris contre Nicolas Bavoux. Le 27 novembre 1830, il succède à Joseph Mérilhou comme ministre de l’Instruction publique et des Cultes et ministre-président le Conseil d’État dans le gouvernement de Jacques Laffitte.

Le 13 mars 1831, il devient ministre de la Justice dans le gouvernement de Casimir Perier, tout en gardant la présidence du Conseil d’État. Il conserve ces fonctions dans le premier gouvernement Soult jusqu’au 4 avril 1834. Il attache son nom à l’un des monuments législatifs du règne : la loi du 28 avril 1832 modifiant le Code pénal et le Code d’instruction criminelle. La caricature du 18 juillet 1833 en fait le portrait suivant :

« À ces yeux louches, à ce sourire faux, à cette tournure épaisse, à cette figure outrecuidante, vous devinez que ce ministre est Barthe. Il n’y a guère qu’à l’administration de la justice en France, que vous auriez de la peine à reconnaître l’ex-carbonaro de la Restauration ; mais que voulez-vous ? C’est comme ça que la monarchie les aime. »

Il se fait réélire député le 5 juillet 1832 à Paris contre Boulay de la Meurthe). En 1834, il présente la loi sur la censure et les associations politiques.

Nommé pair de France, c’est le premier président de la Cour des comptes, en 1834. Dans le deuxième ministère Molé du 15 avril 1837 au 31 mars 1839, il devient ministre de la Justice. Il retrouve alors la première présidence de la Cour des comptes. Il est révoqué de ses fonctions de premier président en 1848 puis réintégré en 1849. Le 31 décembre 1852, il devient sénateur du second empire.

Il se montre alors discret et professe des opinions beaucoup plus conservatrices que dans sa jeunesse. C’est aussi un membre de l’Institut de France. Il décède à Paris le 27 janvier 1863.

Distinctions : grand-croix de la Légion d’honneur (19 avril 1846).

Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2013-01-29.

Monument

Inscriptions :

Félix BARTHE, sénateur, premier président de la cour des comptes, membre de l’Institut, et du conseil de la fonction publique, grand-croix de la Légion d’honneur, ancien avocat à la cour de Paris, ancien vice-président de la chambre des pairs, né à Narbonne le 27 juillet 1795, mot à Paris le 27 janvier 1863.
Madame Célestine Victoire THOMAS, veuve de monsieur Félix BARTHE, ancien ministre, premier président de la cour des comptes, décédée à l’âge de 73 ans le 24 avril 1875.

Marie POIRIER, née COMAR, 1932-2008.
Jean-Pierre POIRIER, 1929-2019.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 17 février 2023