BARRAULT Emile (1799-1869)
France

gravure par Auguste Vallet de Viriville, 1834 - Château de Versailles

Emile Barrault voit le jour le 17 mars 1799, à Paris. Il débute dans l’enseignement comme professeur de lettres au collège de Sorèze. Très épris des idées saint-simoniennes, il prend une grande part à la prédication de la doctrine. Il compte parmi les conférenciers de la salle Taitbout. Le journal le Globe est abandonné après juillet 1830 par ses rédacteurs, appelés pour la plupart à des fonctions publiques. Le groupe des saint-simoniens l’achète en 1831. Emile Barrault devient un des principaux écrivains de cette feuille qui est l’organe de l’église nouvelle.

De juillet 1831 à avril 1832, chaque numéro du Globe numéro porte cette déclaration : « La publication du Globe n’est pas une spéculation c’est une œuvre d’apostolat. L’enseignement politique renfermé dans ce journal est distribué aux mêmes conditions que les autres enseignements de la religion saint-simonienne, c’est-à-dire gratuitement. Le membre du collège directeur du Globe l’adresse ainsi à des personnes choisies par lui ou par lui acceptées ».

Il se trouve, comme. « prédicateur », à la salle Taitbout, le 22 janvier 1832, lorsque M. Desmortiers, procureur du roi, et M. Zangiacomi, juge d’instruction, suivis de deux commissaires de police et escortés de gardes municipaux et de troupes de ligne, se présentent pour signifier aux assistants que la prédication n’aura pas lieu et pour leur enjoindre de se séparer.

Les agents de l’autorité judiciaire sont porteurs de mandats d’amener contre les « pères » Enfantin et Olinde Rodrigues. Ils mettent les scellés à la salle Taitbout, tandis que Barrault exhorte au calme la « famille saint-simonienne ». A la suite du procès qui met fin à la propagande des disciples de Saint-Simon, Emile Barrault parcourt l’Orient avec ses amis et coreligionnaires, le père Enfantin, Félicien David et M. Talabot.

A son retour, il s’occupe plus spécialement de travaux politiques et historiques. Propriétaire à l’Arba, il est, le 13 mai 1849, élu par l’Algérie, comme républicain modéré, à l’Assemblée législative de 1849. Barrault siège à gauche. Il vote, avec la minorité démocratique de l’Assemblée, contre les projets de lois régressifs et restrictifs de la liberté présentés par les ministres de Louis-Napoléon.

Il vote notamment pour l’abolition de la peine de mort, contre le cautionnement et l’impôt du timbre, pour la gratuité des écoles Polytechnique et de Saint-Cyr, contre la loi du 31 mai 1850 portant atteinte au suffrage universel, et contre la loi organique sur l’enseignement. Le 2 décembre 1851 le trouve parmi les adversaires du coup d’Etat, et le rend à la vie privée.

Il s’occupe, sous le second Empire, à peu près exclusivement de littérature, d’économie politique et d’affaires. Il publie plusieurs études sur les chemins de fer du Nord de l’Espagne, les chemins de fer russes, etc. On lui doit encore un grand nombre d’articles de journaux, dans le Globe, le Propagateur, la Patrie, le Courrier Français, et quelques écrits sur l’Orient.

Lors de la réapparition du National, en 1869, sous la direction de M. J. Rousset, Emile Barrault fait quelque temps partie de la rédaction. Il décède le 2 juillet 1869 à Paris.

Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891. Date de création : 2016-02-21.

Monument

La tombe est surmontée d’un buste signé par Charles Lebourg et daté de 1870.

Inscriptions : Emile BARRAULT 1799-1869.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 1 septembre 2021