Charles Walewski voit le jour le 4 juin 1848. C’est le fils d’Alexandre Colonna, comte Walewski, fils naturel de la comtesse Maria Walewska et de Napoléon Ier, qui est ministre sous Napoléon III. Le comte Charles Walewski est l’un des officiers supérieurs qu’admire Marcel Proust lors de son service militaire. Il le prend pour modèle pour le Prince de Borodino, dans A la recherche du temps perdu.
Le bruit court que sa mère a été la maîtresse Napoléon III, d’où la double hérédité résumée dans Le Côté de Guermantes :
« C’est avec, dans la voix, la vivacité du premier empereur qu’il adressait un reproche à un brigadier, avec la mélancolie du second qu’il exhalait la fumée d’une cigarette ».
Charles Walewski décède le 25 octobre 1916 à Villers-Cotterêts (Aisne), à soixante-huit ans. Il repose avec son père, le sénateur Alexandre Florian Joseph Colonna, comte Walewski (1810-1868).
Extrait (du Le Figaro du 26 octobre 1916) :
« Fils de feu le comte Walewski, ancien ambassadeur, ministre des affaires étrangères de S. M. Napoléon III, et de la comtesse Walewska, également décédée, il avait débuté dans la diplomatie. Quand éclata la guerre de 1870, il prit du service dans l’armée active et y fournit une brillante carrière qu’il termina avec le grade de lieutenant-colonel. Rentré ensuite dans la vie civile, il fut nommé successivement sous-directeur puis directeur du personnel du Crédit Lyonnais.
Au début de la guerre actuelle, il demanda à partir pour le front, et après une courte étape à Versailles, fut désigné pour le commandement d’un régiment de territoriale dans la zone de guerre. C’est là qu’après plusieurs mois d’actif labeur il prit le germe de l’affection de poitrine à laquelle il vient de succomber. Il avait épousé Mlle Douay, fille du général Douay, dont il n’eut pas d’enfant, et était le frère de la comtesse de Bourqueney et de la comtesse Mathéus, décédée.
C’était, en même temps qu’un ardent patriote, un homme de commerce charmant, dont le souvenir sera fidèlement gardé par tous ceux qui aimaient à rechercher ses qualités d’esprit et de cœur et qui regretteront durablement sa disparition. »
Sources : Le Figaro (26 octobre 1916). Date de création : 2016-10-02.