VOLINE, Vsevolod EICHENBAUM, dit (1882-1945)
Russie

photo anonyme 1919

Vsevolod (Mikhaïlovitch) Eichenbaum, dit Voline, voit le jour le 11 août 1882 à Voronej (Russie), dans une famille aisée : son père et sa mère sont médecins. Voline fait des études de droit à Saint-Pétersbourg. Il prend une part active à la Révolution de 1905, en participant à la fondation du soviet de Saint-Pétersbourg. La police l’arrête. Emprisonné, il s’évade et gagne la France en 1907. À Paris, il fréquente les milieux anarchistes russes.

En 1913, il devient membre du Comité d’action internationale et fait de la propagande contre la guerre qui approche. En 1915, menacé d’emprisonnement par le gouvernement français, il s’enfuit vers les États-Unis. Là, il rencontre Trotski qui lui déclare qu’il l’arrêterait s’ils se retrouvaient à Moscou (ce qui se vérifiera par la suite en 1920). Il est accueilli par la Fédération des Unions d’ouvriers russes aux États-Unis et au Canada pour laquelle il participe à la revue Goloss Trouda (La Voix du Travail).

Il entame aussitôt une activité de propagandiste et de publiciste au sein de la revue. En 1917, la rédaction part en Russie. Il devient rédacteur en chef de la revue qui est l’organe de l’Union de propagande anarcho-syndicaliste de Petrograd. Après les accords de Brest-Litovsk, il quitte la revue et se rend à Brobov dans le sud de la Russie, où il est chargé de l’éducation des masses populaires. Il participe au quotidien Nabate (Le Tocsin). Il participe à la Conférence de Koursk.

Voline est notamment chargé de rédiger une synthèse anarchiste qui puisse être un programme pour toutes les tendances anarchistes de Russie. La réaction bolchevique l’oblige à quitter ses fonctions. Il rentre alors en contact avec le mouvement makhnoviste. Puis il prend la tête de la section de culture et d’éducation de l’armée insurrectionnelle. En 1919, l’armée l’élit président du Conseil militaire insurrectionnel. Mais l’Armée rouge (sous le commandement de Trotski) l’arrête six mois plus tard et le remet entre les mains de la Tcheka.

Il est libéré en octobre 1920 suite à un accord entre Makhno et les bolcheviques. Il part alors pour Kharkov pour préparer le congrès anarchiste du 25 décembre, mais les bolcheviques (sous les ordres de Trotski) l’arrêtent à la veille du congrès, avec tous les anarchistes ayant combattu avec Makhno. Emprisonné et torturé,  une intervention de syndicalistes européens venus participer à un Congrès du Profintern le fait libérer.

Mais il doit quitter la Russie soviétique à jamais. Il se réfugie en Allemagne, où il milite au sein de l’Union ouvrière libre. Il participe avec A. Gorielik et A. Komoff à la rédaction de la brochure La persécution contre l’anarchisme en Russie Soviétique (traduction française : Répression de l’Anarchisme en Russie soviétique, 1923), et traduit le livre de Pierre Archinoff, Histoire du Mouvement makhnoviste. Il crée l’hebdomadaire de langue russe, L’ouvrier anarchiste.

Sébastien Faure l’invite en France, où il séjourne successivement à Paris et à Nîmes, pour participer à la rédaction de l’Encyclopédie anarchiste. À la demande de la CNT espagnole, il rédige son journal de langue française, L’Espagne antifasciste. Au moment de la déclaration de guerre, il est à Marseille où il fait la connaissance d’Émile Danoën. Ce dernier décide Gaby Neumann, directrice intérimaire des éditions du Sagittaire, à lui donner un travail mieux rémunéré que celui qui consiste à tenir le guichet du poulailler à la caisse du théâtre du Gymnase.

Durant son séjour marseillais, il termine l’écriture de sa grande œuvre La Révolution inconnue. Les privations, et les dangers de la vie clandestine qu’il doit mener durant cette période ont raison de sa santé. Voline meurt de tuberculose le 18 septembre 1945, à l’hôpital Laennec à Paris.

Sources : -. Date de création : 2009-09-14.

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Date de la dernière mise à jour : 21 octobre 2023