VAUX Clotilde de, née MARIE (1815-1846)
France

Portrait par Louis Jules Etex
Grande prêtresse du Positivisme

Clothilde (Marie Charlotte) Marie voit le jour à Paris, le 3 avril 1815. Son père Joseph Simon Marie est un soldat de la révolution et de l’empire et sa mère, Henriette Joséphine de Ficquelmont, vient de la noblesse lorraine. Son oncle est le successeur de Metternich au poste de premier ministre de l’empereur d’Autriche.

En 1835, Clotilde cède aux avances d’Amédée de Vaux et devient son épouse. Mais le bougre est joueur et il s’enfuit après s’être ruiné et endetté. La jeune femme se retrouve seule avec une législation française qui ne l’autorise pas à divorcer.

Son drame personnel lui inspire une nouvelle qu’elle publie dans Le National, en 1845. A la même époque, elle rencontre le professeur de son frère, Auguste Comte. Cette occurrence fait naître l’expression « année sans pareille » qui subsiste encore aujourd’hui dans la mythologie de la religion de l’humanité. Le célèbre philosophe vient d’achever son gigantesque Cours de philosophie positive et la procédure de liquidation de son régime matrimonial.

Pour le moraliste, cette rencontre à la fois foudroyante et déterminante influera sa théorie vers plus de mysticisme. En dépit de la vénération que lui témoigne son adorateur, Clotilde n’adhérera jamais aux propositions d’appariements sensuels auxquels le penseur songe pourtant avec aspiration.

Le mécontentement de l’amant platonique se transforme alors en une passion éthérée. Il vit désormais sous son emprise et s’efforcera de la rendre purement spirituelle.

«Supérieures par l’amour, mieux disposées à toujours subordonner au sentiment, l’intelligence et l’activité, les femmes constituent spontanément des êtres intermédiaires entre l’humanité et les hommes».

Primauté de la sensibilité chez les femmes, Auguste Comte va les associer, par l’intermédiaire de Clotilde, à son grand projet de renaissance morale, sous la forme d’un roman «Wilhelmine» qu’elle rédige avec une excessive agitation.

Mais, le 5 avril 1846, Clotilde, malgré les possibles succès littéraires futurs, s’en va rejoindre l’éternité subjective dans les bras d’Auguste Comte qui accompagne les ultimes instants et les dernières paroles de la nymphe de la religion de l’humanité :

« Comte, souviens-toi que je souffre sans l’avoir mérité ! ».

Le maître de la philosophie comtienne, rendu inconsolable par le décès de son égérie, se rendra chaque jour au cimetière et seule sa propre mort parviendra à mettre un terme à cette ivresse cultuelle.

Clotilde de Vaux repose dans la sépulture de la famille Marie de Ficquelmont.

Sources : -. Date de création : 2005-10-12.

Monument

La sépulture ancienne a fait place récemment à un monument de facture moderne d’un goût discutable, mais qui a le mérite de préserver une tombe historique du Père Lachaise.

Sur la tombe ancienne se trouvait un livre ouvert, en marbre blanc, avec l’inscription «À Clotilde de Vaux, sa mère spirituelle. L’église positiviste du Brésil».

Ce livre se retrouve, comme par hasard, sur la tombe d’Auguste Comte, déposé par des mains qui devraient s’occuper de leurs affaires. Un constat a été déposé à la Conservation du cimetière.

Inscriptions :

Marie, de FICQUELMONT

Photos


Date de la dernière mise à jour : 7 février 2023