TINAN Jean de (1874-1898)
France

photo anonyme dédicacée à André Lebey

Jean de Tinan voit le jour à Paris le 19 janvier 1874. Romancier et chroniqueur, Jean de Tinan ne vit que vingt-quatre années. C’est un lointain descendant d’Antoine Merlin de Thionville, un des artisans de la chute de Robespierre. « Le beau ténébreux », c’est ainsi que Rachilde présente Jean de Tinan.

Extrait ( de Portraits d’hommes par Rachilde, 1929) :

« Drapé dans une cape 1830, dont un pan se rejette sur l’épaule pour mieux montrer sa doublure de satin, coiffé d’un feutre souple, dont un bord peut se relever fièrement comme suivant l’ondulation d’une plume, ce jeune homme paraissait descendre d’un cadre et l’on cherchait, derrière lui, le jardin où rêve Elvire, car le fond naturel de ces silhouettes-là, c’est la légende amoureuse, fatalement tragique. »

Sa photo prise par Pierre Louÿs (et que Jean-Paul Goujon inclut dans sa biographie augmentée de l’auteur d’ «Aphrodite» chez Fayard) correspond bien à ce portrait : un grand gaillard assez maigre qui semble défier le temps de son regard expressif, alors même qu’il n’aura vécu que vingt-quatre ans, et qui, s’il demeure un petit maître, n’en est pas moins une des personnalités les plus attachantes de la Belle Epoque.

Ce qui frappe peut-être le plus chez Tinan, c’est l’abondance des textes qu’il a écrits en une demi-douzaine d’années à peine : quatre romans, un essai, des fantaisies, des contes, des dizaines d’articles et de chroniques…. Certains seront réunis en 1921 par Francis Carco et baptisés «Noctambulismes».

Tinan a en outre tenu un copieux journal intime (resté inédit à ce jour), rédigé des centaines de lettres (notamment à Pierre Louÿs, son « meilleur ami »), esquissé de nombreux projets romanesques ou journalistiques. Tinan a toujours attiré les amateurs et les curieux, et c’est une des principales raisons pour lesquelles les éditions originales de ses livres atteignent souvent des prix soutenus.

La plus recherchée reste «L’Exemple de Ninon de Lenclos amoureuse» dont la couverture est une lithographie de Toulouse-Lautrec, « à la fois ferme et spirituelle » et exprimant « à merveille l’esprit du livre », selon Jean-Paul Goujon dans sa biographie de l’auteur (Plon, 1991).

Jean de Tinan décède en 1898. Il repose avec un de ses ascendants, le député Antoine Christophe Merlin, dit Merlin de Thionville (1762-1833).

Œuvres :

  • L’impuissance d’aimer (1894) ;
  • L’Art indépendant (1894) ;
  • Penses-tu réussir ! Mercure de France (1897) ;
  • L’Exemple de Ninon de Lenclos amoureuse, Mercure de France (1898) ;
  • Aimienne ou le détournement de mineure, Mercure de France (1899) ;
  • Cirques, cabarets et concerts, Mercure de France (1897 et 1898) ;
  • Maîtresse d’esthètes, Simonis Empis (1897) ;
  • Un vilain monsieur, Simonis Empis (1898).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2007-02-10.

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Inscriptions : Aucune le concernant.

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Date de la dernière mise à jour : 7 août 2023