SEVIN Constant (1821-1888)
France

(Louis) Constant Sévin voit le jour le 15 février 1821, à Versailles (Yvelines). C’est l’enfant naturel d’une mère artiste, Marie Victoire Coralie Sévin, et d’un père comédien ambulant.

En 1834, à treize ans, il entre en apprentissage chez le sculpteur Antoine André Marneuf, à Paris. C’est là qu’il apprend le dessin. En 1839, il quitte cet atelier pour celui d’un ancien ouvrier de Marneuf, spécialisé dans la fabrication d’objets en bronze.

Puis il entre comme ouvrier chez Chabrot, un autre fabricant de bronzes. Là, il fait la connaissance de Joyau et Eugène Phénix. Ensemble, ils décident de quitter Chabrot pour s’associer. Dans cette association, Constant Sévin occupe le poste de dessinateur et de compositeur de modèles.

Ils réalisent ensemble de nombreux modèles pour des fabricants parisiens, notamment Denière, Froment-Meurice et Graux-Marly et acquièrent une grande réputation. En 1843, Constant Sévin se marie. Après la Révolution de 1848, il choisit de quitter Paris pour s’installer à Londres.

Constant Sévin rejoint ainsi une communauté d’artistes émigrés dont Albert Ernest Carrier-Belleuse, et son ancien associé Joyau. Il travaille pour un autre émigré, le bijoutier et orfèvre Léonard Morel. Ce dernier dispose d’un important magasin sur New Burlington Street.

Là, il collabore avec l’ébéniste Henri Auguste Fourdinois (1830-1907) et le ciseleur Désiré Attarge. Ils présentent, en 1849, à l’exposition de Paris, un grand surtout de table en argent massif, commandé par le prince Radziwill, avec une scène de chasse.

A l’Exposition universelle de 1851, leur pièce la plus remarquée est la coupe commandée par Henry Thomas Hope. Le corps de la coupe, en lapis-lazuli, est en forme de coquille de nautile. Le pied de la coupe, en or émaillé, représente Andromède attachée à son rocher prête à être dévorée par un monstre marin. L’anse, en or émaillée, figure Persée à cheval levant le bras pour frapper le monstre.

En 1850, Constant Sévin décide de rentrer à Paris. Il travaille auprès d’Alexandre Georges Fourdinois (1799-1871), ébéniste et fabricant de meubles. Puis, Léopold Dubois, fondateur avec Hippolyte Jouhanneaud de la fabrique de céramique Jouhanneaud-Dubois, lui propose de venir à Limoges.

Là, il compose des modèles de porcelaines, de vases et d’assiettes. Il créée aussi une aiguière monumentale en porcelaine et une paire d’aiguières florentines, en biscuit de porcelaine, aujourd’hui au musée national de la porcelaine Adrien Dubouché.

Après l’exposition universelle de 1855, il décide de revenir à Paris. Là, sa rencontre avec Ferdinand Barbedienne débouche sur une collaboration de plus de trente ans. Le succès de la maison Barbedienne dans le domaine du bronze d’ameublement est dû aux modèles imaginés par Sévin.

Constant Sévin, comme chef décorateur, supervise toute la chaîne de production après avoir imaginé les modèles. Il collabore avec le ciseleur Désiré Attarge et le sculpteur Carrier-Belleuse. Il jouit d’une assez grande liberté dans la conception. Barbedienne lui fournit les matières premières les plus chères (onyx, marbres ou encore essences de bois précieux) nécessaires à leur exécution.

Barbedienne augmente progressivement son salaire pour l’associer finalement à ses bénéfices.

Ainsi, à l’Exposition universelle de 1867, Ferdinand Barbedienne, rapporteur du jury international, rend hommage aux qualités artistiques de Constant Sévin :

« On peut dire de M. Constant Sévin, sculpteur ornemaniste, que l’histoire future du travail mentionnera ses compositions. L’art grec est la base de ses croyances et la règle première de ses études ; et, lorsqu’il se laisse aller à d’autres inspirations, soit dans le genre Renaissance, soit dans le genre Louis XVI, son style reste sobre et pur. Sa connaissance de toutes les ornementations antiques et modernes est profonde. Il a pu mener à bonne fin des compositions chinoises, hindoues, persanes, byzantines, mauresques, gothiques, au point que des connaisseurs se méprennent sur leur origine. »

Pour l’Exposition universelle de 1878, il conçoit pour Barbedienne une horloge en bronze de style néo-Renaissance, de près de quatre mètres de hauteur, qui obtient un Grand Prix du jury.

Il estime avoir réalisé chez Barbedienne plus de deux mille modèles. Parmi ces réalisations, figurent les bronzes du tombeau du prince Albert à Frogmore, les candélabres du Kremlin de Moscou, les portes du tombeau de Nicolas Ier à Odessa ou encore les bronzes de l’hôtel de la Païva …

Constant Sévin meurt à son domicile de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), le 5 novembre 1888.

Prix : médailles d’or à l’exposition universelle de 1867 et de 1878. Distinctions : chevalier (12 aout 1868), officier (20 octobre 1878) de la légion d’honneur.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2016-04-26.

Photos

Monument

La stèle est ornée d’un bas-relief en pierre avec une couronne mortuaire et une grande palme. Elle est coiffée d’un buste signé par Tony Noel.

Inscriptions :

Constant SEVIN, 1821-1888.

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Date de la dernière mise à jour : 22 novembre 2022