ROSSIGNOL Raymond (1897-1934)
France

phototypie anonyme dans Le Journal, 8 février 1934
Militant d'extrême droite, victime des émeutes du 6 février 1934

Raymond Rossignol, 37 ans, industriel, ancien combattant, officier de réserve de cavalerie, marié, père d’un enfant de 12 ans, est tué d’une balle de revolver en pleine tête, devant le pont de la Concorde, le 6 février 1934. La manifestation antiparlementaire à laquelle il participe a tourné à l’émeute place de la Concorde, faisant des morts et plus de 2 200 blessés.

André Rossignol est membre des Jeunesses Patriotes. Celles ci sont une ligue d’extrême droite créée en 1924 par le député bonapartiste Pierre Taittinger. Celle ci se situe dans la continuité de la Ligue des patriotes fondée en 1882 par Paul Déroulède.

Depuis les premiers jours de janvier 1934, le nom de Stavisky, escroc de haut vol, occupe les manchettes des journaux. Il a des commensaux, des complices peut-être, dans les milieux politiques. Les ligues d’extrême droite exploitent à fond « le scandale ». L’Action française de Charles Maurras et Léon Daudet, les Jeunesses Patriotes de Taittinger, les Croix de feu du colonel de la Rocque, organisent chaque jour, aux cris de « À bas les voleurs ! », de vigoureuses manifestations.

Le 27 janvier, le ministère Chautemps, éclaboussé, s’effondre. Le gouvernement Daladier qui lui succède, le 4 février, écarte le préfet de police de Paris, Jean Chiappe. Or les ligues le considèrent comme leur allié. À la Chambre, les interpellations pleuvent.

Elles sont discutées le mardi 6 février. Ce jour-là, aussi, les ligues appellent à manifester, mais devant le Palais-Bourbon. Parmi les principales ligues nationalistes présentes le 6 février, on compte l’Action française et ses Camelots du Roi, les Jeunesses patriotes, la Solidarité française et le Françisme de Marcel Bucard.

Sont aussi présents les Croix-de-feu et la Fédération des contribuables, dont les dirigeants ont des objectifs politiques proches de ceux des ligues. S’y ajoutent des associations d’anciens combattants : l’Union nationale des combattants et l’Association républicaine des anciens combattants, satellite officieux du Parti Communiste.

C’est une journée d’émeutes, presque de guerre civile. Manifestants d’extrême droite et contre-manifestants de gauche se heurtent durement aux forces de l’ordre. En fin d’après-midi, la fusillade éclate devant le pont de la Concorde, puis s’étend rue Royale, le long des Tuileries.

Les salves des agents se mêlent aux coups de revolver des ligueurs. Les charges de la garde à cheval, dans les hurlements, créent la confusion. Un autobus brûle en bas des Champs-Élysées. Le soir, on compte 16 morts et 655 blessés dans la foule, 1 tué et 1 664 blessés dans le service d’ordre.

Sources : « Ce qu’est le 6 février 1934 » in Le Monde (26/09/1970). Date de création : 2016-02-06.

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Monument

Inscriptions : FAMILLE ROSSIGNOL

MME DEPERRAZ née Eugénie FOIVILLE 1843†1910.
Jean DEPERRAZ 1840†1912.

Ci-gît un bon français RAYMOND ROSSIGNOL tombe place de la Concorde LE 6 FEVRIER 1934 à l’âge de 37 ans.

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Date de la dernière mise à jour : 6 juin 2022