ROBIN Albert (1847-1928)
France

photo par Alphonse Liebert - Musée d'Orsay (Paris)

Albert Robin voit le jour le 19 septembre 1847, à Dijon (Côte-d’Or). Son père est négociant. Il fait ses études supérieures à la faculté des sciences de Dijon, dont il devient le préparateur en chimie en 1864. Puis il va à Paris pour des études de médecine. En 1866, il est élève et préparateur de Paul Thénard (1819-1884).

Lors de la guerre de 1870, il s’engage dans la cavalerie et devient sous-lieutenant. Il est médecin aide-major au 57e régiment de ligne à la citadelle de Verdun (Meuse).

En 1872, il est reçu premier au concours de l’internat des hôpitaux de Paris. Il devient docteur en médecine en 1877 puis agrégé de médecine en 1883.

Il commence sa carrière comme chef des travaux chimiques du laboratoire de la Charité de 1877 à 1884, où il donne des conférences de chimie pathologique. En 1885, il est médecin des hôpitaux, chef de service attaché aux Petits-Ménages à Issy (Hauts-de-Seine).

De 1891 à 1903, il donne des leçons de thérapeutique médicale à la Pitié, puis à Beaujon de 1904 à 1913. À Beaujon même, il fonde le dispensaire antituberculeux Jacques Siegfried Albert Robin. Il fait partie des chefs de service qui s’adressent au Conseil municipal de Paris pour obtenir des subventions pour leurs laboratoires.

En 1905, il est professeur de thérapeutique médicale à la Faculté de médecine de Paris.

Ses travaux portent sur les maladies de la nutrition, du système digestif et des reins. Effectuant de nombreuses analyses chimiques, il montre une déminéralisation des poumons chez les tuberculeux, tandis que le foie se surcharge en minéraux. Il met en évidence des différences de composition chimique du tissu osseux dans le rachitisme, l’ostéomalacie, la maladie de Paget et la syphilis.

C’est un des pionniers de la pharmacodynamie. Il suggère, par exemple, l’utilisation de solutions colloïdales de métaux dans le traitement des maladies infectieuses.

En 1905, dans son rapport intitulé « Mortalité par tuberculose en France et en Allemagne« , c’est l’un des premiers à s’opposer à la propagande officielle faisant état en France, de 150 000 morts de tuberculose par an, exagération destinée à frapper l’imagination du public, car

« lorsqu’on parle au peuple, aucune considération, de quelque ordre qu’elle soit, ne peut dispenser ceux qui parlent de dire la vérité ».

En 1911, il fait partie de ceux qui demandent la création d’une chaire médicale de bactériologie. Celle-ci ne sera créée qu’en 1918 sous le nom de « chaire de clinique des maladies infectieuses » à l’hôpital Claude Bernard. C’est l’institutionnalisation en France de ce qu’on appellera, au 21ème siècle, l’infectiologie.

Il fait aussi partie de ceux qui participent au développement du thermalisme.

Parmi ses patients célèbres, on trouve les écrivains Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, Paul Bourget et Stéphane Mallarmé. En 1913, Octave Mirbeau lui dédie son roman Dingo. Par ailleurs, c’est un ami d’Adrien Proust, le père, médecin, de l’écrivain Marcel Proust. Il fréquente le salon de la collectionneuse d’art Marguerite Charpentier et c’est le confident des courtisanes Méry Laurent et Liane de Pougy .

Par ailleurs, collectionneur, il constitue une collection d’art impressionniste et acquiert plusieurs œuvres d’Édouard Manet. Parmi celles ci, figurent Nana (depuis au Hamburger Kunsthalle ), Devant la glace (Solomon R. Guggenheim Museum ), Portrait d’Irma Brunner ( Musée d’Orsay ) et Chanteuse de Café-concert (collection privée).

Il meurt le 24 septembre 1928, à Dijon (Côte-d’Or). Son fils, André, revend une partie de cette collection d’art, et en lègue l’autre partie au musée des Beaux-Arts de Dijon (Côte-d’Or). Il s’agit notamment d’œuvres d’Ary Scheffer, d’Élisabeth Vigée-Lebrun, de Saint-Mammès-sur-le-Loing d’Alfred Sisley et d’ Étretat, la Porte d’Aval de Claude Monet.

Publications :

  • Des troubles oculaires dans les maladies de l’encéphale (1880, première thèse d’agrégation) ;
  • Des affections cérébrales consécutives aux lésions non traumatiques du rocher et de l’appareil auditif (1883, seconde thèse d’agrégation) ;
  • Les maladies de la nutrition. Les maladies de l’estomac : diagnostic et traitement, J. Rueff, Paris (1900-1901 en 3 volumes) ;
  • Index Médical des principales Stations Thermales et Climatiques de France, J. Gainche, Paris (1903) ;
  • Thérapeutique usuelle du praticien, Vigot, Paris (1910).

Distinctions : chevalier (11 juillet 1871), officier (3 janvier 1888), commandeur (15 juillet 1903), grand-officier (30 janvier 1913) de la Légion d’honneur

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2023-07-01.

Photos

Monument

La chapelle s’ouvre par une porte grille en fer forgé. Elle est ornée, au fronton, d’un bas-relief en bronze avec un médaillon d’Albert et signé par Ovide Yencesse. Sur l’autel se trouve une couronne mortuaire de fleurs en céramique et une petite Piéta en pierre.

Inscriptions :

Albert ROBIN G.O., professeur, à la faculté de médecine de Paris, né et décédé à Dijon, 1847+1928.

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Date de la dernière mise à jour : 8 janvier 2024