RAJCHMAN Mélanie Amélie, née HIRSCHFELD (1857-1913)
Pologne

Melanie Amelie Hirszfeld voit le jour le 29 avril 1857, dans une famille juive de Varsovie (Pologne). Son père est le banquier Ludwik Hirszfeld (Hirschfeld) et sa mère Róża de domo Bein. C’est la sœur de Bolesław Hirszfeld (1849-1899), riche industriel, naturaliste et philanthrope.

Le 17 juillet 1878, elle épouse Aleksander Rajchman. C’est un éditeur et le rédacteur en chef de « Echo Muzyczne », cofondateur et premier directeur de l’Orchestre philharmonique de Varsovie. Ensemble, ils tiennent un salon fréquenté par l’aristocratie et de nombreux artistes dont Eliza Orzeszkowa, Maria Konopnicka et Zenon Pietkiewicz. Ils organisent aussi des concerts avec des artistes étrangers comme Pietro Mascagni, Arthur Nikisch et Richard Strauss.

Par ailleurs, elle écrit des textes critiques et des reportages pour « Echo Muzyczne » sous le pseudonyme de Witold Janicki. Parmi ceux ci figurent une biographie d’Adolf Fryderyk Schade et un compte rendu des lettres de Piotr Chmielowski sur Paulina Wilkońska (avril 1884). Elle tient aussi une chronique régulière intitulée « Affaires de femmes », qu’elle signe parfois de ses initiales. Elle aborde aussi  le sujet de l’éducation des enfants. Ainsi, elle prépare, par exemple, un questionnaire à l’intention des mères sur les problèmes d’éducation ou organise des rassemblements de mères.

C’est aussi un membre actif du Cercle des femmes de la Couronne et de la Lituanie, et plus tard de l’Association pour l’égalité des femmes à Varsovie. Elle organise le premier Congrès des femmes, du 8 au 12 juin 1907. Celui ci a lieu dans le cadre du jubilé solennel du quarantième anniversaire de l’activité d’Eliza Orzeszkowa. Elle assume le rôle de secrétaire du congrès et commence à utiliser le pseudonyme Orka, qu’elle gardera jusqu’à sa mort. Au cours de la soirée de clôture du Congrès,  Anna Tomaszewicz-Dobrska lui porte un toast : « pour la santé de l’infatigable employée du Congrès, qui ne permet pas de révéler son vrai nom… », qui est accueilli avec enthousiasme.

Avec Aniela Szycówna, ils projettent de créer un Institut pédagogique à Varsovie. Elles préparèrent un programme et collectent des fonds pour son ouverture. Elle fonde aussi la maison d’édition Eliza Orzeszkowa « Les femmes dans la vie sociale ». Cet éditeur publie Les idéaux du mouvement des femmes de Teodora Męczkowska, La mère de Szycówna et Le mouvement des femmes en Pologne de Cecylia Walewska.

En 1909, elle émigre avec sa famille à Paris. Elle fait alors partie de la section polonaise de l’association Salon International, fondée en 1908 par Maria Szeliga. Avec cette dernière, elle travaille au sein de l’organisation du Congrès Permanent du Féminisme International sur l’émancipation et les droits des femmes. Maria Szeliga en est la présidente, et elle la secrétaire.

Elles présentent des rapports sur les activités sociales et scientifiques des femmes polonaises vivant dans les trois partitions lors de réunions mensuelles. Elle écrit également sur le mouvement d’éducation et d’émancipation pour des magazines de Varsovie. Ses textes sont publiés dans « Bluszcz », « Pravda » (1910-1911) et « Echo Literacko-Artystyczne ».

En décembre 1910, elle rend compte dans la Pravda des travaux du Congrès international de Madrid. Elle collabore régulièrement à La Française, un magazine qui se concentre sur les questions d’émancipation. En 1911, sous un pseudonyme, elle publie La femmes à la Diète et dans les Communes, dans lequel elle décrit les droits des femmes aux États-Unis et en Scandinavie.

Elle a eu trois enfants : Helena, une activiste sociale, Aleksander, un mathématicien, et Ludwik, un bactériologiste, parmi les fondateurs de l’UNICEF.

Le 21 février 1913, elle se suicide à Paris.

Sources : -. Date de création : 2024-03-01.

Monument

Inscriptions :

Mélanie Amélie, RAJCHMAN, née HIRSZFELD, née à Varsovie, 29 avril 1858, décédée à Paris, le 21 février 1913.
Melania, Alexandrowa, RAJCHMANOVA, (orra), […].

Photos


Date de la dernière mise à jour : 18 mars 2024