PLISSONNIER Gaston (1913-1995)
France

photo par V. Akimov - Source Sputnik

Gaston Plissonnier voit le jour le 11 juillet 1913, à Bantanges (Saône-et-Loire). Fils d’un artisan chaisier, il travaille très tôt, d’abord dans l’atelier de son père, puis comme journalier agricole. Il adhère au Parti Communiste Français (PCF) en 1935, dans sa région natale. Son parcours le fait rencontrer Waldeck Rochet, issu de cette région. Membre de la Jeunesse Communiste, il organise l’Union de la jeunesse agricole de France, en Saône-et-Loire. Il s’y consacre de 1937 à 1939, tout en dirigeant le PCF dans la région de Louhans.

Réformé, donc disponible, il participe à la réorganisation du PCF clandestin. C’est d’abord en Saône-et-Loire, puis dans des responsabilités régionales et inter-régionales (Languedoc, Sud-ouest, Centre), et finalement à Toulouse (Hautes-Pyrénées).

Il est capitaine au sein des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) puis des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Il mène notamment l’évasion des internés du camp de Saint-Sulpice-La-Pointe (Tarn) en juillet 1943. Puis il joue un rôle majeur dans la libération du Sud-Ouest de la France. Mais il doit aussi protéger la famille de Jacques Duclos.

Il participe, après la Libération, à l’organisation des comités de défense et d’action paysanne, nés sous l’Occupation. Il  contribue, aux côtés de son « mentor » Waldeck Rochet, à la création en 1945 de la Confédération Générale de l’Agriculture (CGA). Mais les communistes en perdront rapidement le contrôle.

D’abord « Permanent » professionnel du PCF dès 1945, dans l’organisation des fédérations, il devient ensuite secrétaire fédéral du Loir-et-Cher (1948-1952). En 1952, il est secrétaire de la « commission de contrôle politique », au moment de « l’affaire Marty-Tillon ». Puis il gravit les échelons dans la hiérarchie du parti : membre du Comité Central (1950-1990), du Secrétariat (1956-1990) et du Bureau Politique (1964-1990).

C’est une personnalité omniprésente dans le fonctionnement du Parti. Chargé de la « montée des cadres » c’est à lui que revient le choix de promouvoir — ou de rétrograder — les cadres militants au sein de la hiérarchie communiste. En 1970, il favorise l’élection au secrétariat général de Georges Marchais aux dépens de Roland Leroy, trop proche des intellectuels, parfois contestataires.

Par ailleurs, il organise le soutien financier clandestin aux PC portugais et espagnol pendant leur clandestinité. Il assure l’intérim du secrétariat général quand Georges Marchais est frappé d’une crise cardiaque en 1976. La presse le surnomme alors le « secrétaire perpétuel » du Parti, voire l’« éminence grise ».

Au printemps 1975, un espion de la CIA, du nom de Joseph Marchal, l’approche chez lui. Le parti communiste interroge alors l’espion. La CIA a lancé une opération à budget non limité pour surveiller et suivre certains membres du PCF. Il s’agit d’introduire des micros dans les locaux et dans la voiture de Georges Marchais, en envoyant un agent ex-mannequin séduire et coucher avec des femmes secrétaires. Cette opération, nommée « Aquarium », est révélée au public par L’Humanité du 16 février 1976, tandis que Joseph Marchal disparaît du jour au lendemain.

Il meurt le 16 mai 1995 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Il repose avec d’autres membres du Comité National du PCF dont Roland Chambeiron (1915-2014), député des Vosges et membre du Comité Central et du Bureau Politique, et Roland Leroy (1926-2019), député et directeur de L’Humanité.

Publications :

  • (avec Bernard Clavaud) Avec les travailleurs des campagnes (1968).

Distinctions : chevalier, officier de la Légion d’honneur  (absentes de la Base Léonore, car probablement trop récentes) ; médaille de la résistance (11 mars 1947).

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2024-06-17.

Photos

Monument

Inscriptions : Comité National du Parti Communiste Français

Juliette DUBOIS-PLISSONNIER, 1911-1990.
Robert CHAMBEIRON, 1915-2014, Secrétaire Général Adjoint, du Conseil National de la Résistance.
Dr Samir AMIN, 1931-2018.
Gaston PLISSONNIER, 1913-1995.
Claude CABANNES, 1936-2015, Rédacteur en chef de l’Humanité, 1981-2000.
Roland LEROY, 1926-2019, Directeur de l’Humanité, Député.
Isabelle AMIN, née EYNARD, 1927-2023.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 23 août 2024