MUTIAUX Eugène (1846-1925)
France

Parrain de Marcel Proust

Eugène (François Jules) Mutiaux voit le jour le 20 juillet 1846, à Paris. C’est le fils d’Eugène Louis Joseph Mutiaux, négociant, et de Laure Antoinette Baudoin, son épouse. Il devient un grand collectionneur d’art. Il prête régulièrement des pièces pour des expositions au début du 20ème siècle, comme en témoignent nombre de catalogues de cette époque (céramiques musulmanes, art décoratif, laques japonais, poteries coréennes, miniatures, art gothique, estampes, livres rares …)

Lors du siège de Paris durant la commune, il est garde mobile, auprès de l’architecte Alfred Vaudoyer. Puis il entame une carrière de magistrat, interrompue par l’épuration républicaine.  Dégoûté alors des affaires publiques et possédant une certaine aisance, il ne s’occupe plus que de sa collection.

Elève à l’École pratique des Hautes Études, à partir de 1903, il suit aussi des cours au Collège de France et à l’école du Louvre. Il lègue à sa mort une grande partie de sa collection à des musées français (Louvre …).

Par ailleurs, c’est le parrain de l’écrivain Marcel Proust qui lui dédicace ses deux traductions de Ruskin, La Bible d’Amiens en 1904 et Sésame et les lys en 1906. C’est aussi un ami du journaliste et collectionneur Raymond Koechlin.

Il décède 19 novembre 1925, à Paris.

Extrait (Raymond Koechlin,  « Eugène Mutiaux », Revue des arts asiatiques. t. 3, n° 2, juin 1926, p. 71-72) :

« Nous voudrions avoir fixé dans ces quelques pages les traits de ce parfait galant homme qui fut un amateur comme le présent siècle n’en verra sans doute plus. Tout de même que Jules Maciet […], Eugène Mutiaux se garda de se laisser embrigader dans une spécialité et il se plut à toutes les manifestations de l’art ; grâce à la sûreté de son goût, il sut, avec des moyens limités, se faire une collection où l’Égypte et la Chine coudoyaient le moyen âge, l’Orient musulman et le Japon, ce goût très personnel donnant leur unité à tous ces éléments.

Assurément il y aura encore des gens de goût dans la France de demain et nous ne voulons pas croire que la barbarie submergera tout ; mais la raréfaction des belles œuvres du passé et les prix considérables qu’elles ne manqueront pas d’atteindre en suite des jeux de la concurrence internationale, obligeront les amateurs, sauf quelques milliardaires, à se restreindre à la possession d’un petit nombre d’objets et ce serait miracle qu’ils en pussent faire heureusement voisiner, venus d’horizons si divers ; il y faut une sûreté d’œil que donne seule une incessante pratique.

Mais surtout on doit le craindre, ce qui différenciera d’eux un Maciet ou un Mutiaux, c’est l’absolu désintéressement de tels hommes, leur indifférence pour la plus-value des objets acquis par eux et leur haine de la spéculation, de l’agiotage sur les œuvres qui leur étaient chères. »

Sources : Mutiaux, Eugène (20/07/1846 – 19/11/1925), Paris (inha.fr). Date de création : 2024-01-15.

Photos

Monument

La stèle est ornée d’une palme brisée en bronze, de facture inconnue.

Inscriptions :

Charlotte, LEROY, 1809-1823.
Marie, LEROY, 1773-1851.
Louis, DUCROT, 1851-1852.
Antoinette, LEGRAND Vve LEROY, 1778-1856.
François, BAUDOIN, 1798-1875.
Anne Antoinette, CRADOS Vve BAUDOIN, 1802-1877.
Eugène, MUTIAUX, 1806-1882.
Paul, MUTIAUX, 1852-1885.
Pauline, BAUDOIN Vve CRETE, 1828-1885.
Laure, BAUDOIN Vve MUTIAUX, 1826-1905.
Charles, BAUDOIN, 1858-1906.
Eugène MUTIAUX, 1846-1925.

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Date de la dernière mise à jour : 6 mars 2024