MENIER Emile Justin (1826-1881)
France

Chocolatier

Emile Justin Menier nait à Paris, le 16 mai 1826. C’est dans la capitale qu’il passe toute son enfance. Il navigue entre tous les établissements que possède son père. Il reçoit une stricte éducation à l’image de celle que reçut son père au Prytanée militaire de La Flèche. Le jeune Emile Justin fait de solides études scientifiques.

Il prend de 1843 à 1852, les diplômes et brevets nécessaires et impératifs pour exercer en pleine connaissance de cause le commerce de produits chimiques fabriqués à Saint-Denis et surtout Noisiel. Il a également d’autres centres d’intérêt : le droit et l’économie qui lui serviront pour ses futures prises d’intérêt à l’étranger.

Emile Justin Menier passe son diplôme de pharmacien sur les chaudes recommandations de son père. Mais ce n’est déjà plus sa préoccupation première. Au service de Menier et Compagnie, il voyage beaucoup et sillonne l’Atlantique pour voyage d’affaires. Il séjourne en Amérique du Nord, en Amérique Centrale ou il se rend acquéreur de plantations de cacaoyer.

De passage en Angleterre, il découvre le libre-échange. Mais, en 1852, son père, Jean Antoine Brutus est frappé d’une attaque de paralysie le 16 mars et s’éteint le 19 décembre 1853, rue Singer à Paris. La succession est on ne peut plus mouvementée, les rapports mère-fils sont conflictuels. Mais tout s’arrange en faveur d’Emile Justin.

Ce dernier est absent, le 20 août 1879, lors des funérailles de sa mère. En juillet 1850, Emile Justin épouse Claire Gérard, fille d’un des commanditaires les plus importants de la Société Menier. C’est l’occasion d’accroître le capital de l’entreprise. Les traditions qui ont fait le bonheur et la prospérité de l’entreprise s’essoufflent, la notion de « droguerie » a fait son temps.

Il fait moderniser l’usine de Noisiel et réaliser l’usine de produits chimiques de Saint-Denis, en 1852. De ces laboratoires sortent en 1853, la synthèse de l’acétylène, en 1855 celle de l’alcool méthylique et en 1856, celle de l’éthylène.

Emile Justin Menier s’intéresse au plus haut point à la recherche fondamentale et aux découvertes. En 1875, il publie son  Mémoire sur la pulvérisation des engrais qui donne suite à son fameux manuel sur la pulvérisation en 1877.

L’homme est aussi un humaniste avec une grande élévation de pensée, l’aspect humanitaire est également présent dans sa vie. Il fait des efforts importants pour produire en France de la morphine et de la quinine artificielles. Il échoue à cause de l’impôt de guerre.

En 1863, l’usine de Noisiel se consacre entièrement à la production du chocolat. En 1867, il fait construire l’usine de grenelle, à l’époque, la plus importante de France. On y fabrique des câbles électriques souterrains et sous-marins. Une succursale est créée en Prusse à Harbourg.

Politiquement, après la déclaration de guerre de 1870, Emile Justin Menier s’affirme comme républicain. Il fait partie de la Garde Nationale et est membre de la Croix-Rouge. Il participe activement et financièrement au secours des blessés. Mais il ne peut pas se rendre à Noisiel car le site de l’usine est occupé par les prussiens qui font un hôpital militaire de campagne.

De la défaite à la défense de Paris, il n’a de cesse de parfaire sa volonté républicaine. La paix revenue, il se fait élire député de Meaux (Seine-et-Marne). Emile Justin Menier décède en 1881. Il repose avec son fils, Gaston Menier (1855-1934) qui reprend l’usine de Noisiel et ses responsabilités politiques.

Sources : -. Date de création : 2006-09-10.

Photos

Monument

Emile Justin Menier repose dans l’un des chapelles les plus importantes du cimetière, signée de l’architecte Henri Parent et datée de 1887. Elle est ornée de deux statues en marbre représentant le Travail et la Bienfaisance, d’un buste en marbre d’Emile Justin, dans une niche, ainsi que de frises avec deux angelots tenant une couronne mortuaire avec un M, toutes œuvres de François Gilbert.

La porte, en bronze, est constituée de panneaux identiques avec une arabesque de fleurs et est signée par le fondeur Thiébaut Frères. Enfin, deux vitraux ronds permettent d’éclairer l’intérieur.

Inscriptions : Sépulture de la famille MENIER

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Date de la dernière mise à jour : 13 décembre 2022