MARZBAN Reza (1928-2013)
Iran

Reza Marzban voit le jour le 21 mars 1928, à Machhad (Iran). Issu d’une famille traditionnelle et pieuse, l’invasion anglo-soviétique de l’Iran en septembre 1941 lui forge une conscience politique.

Âgé de 14 ans il fonde une antenne du parti « Ba Hemad-e Azadeghan » (traduction: Ensemble, les libéraux), parti d’extrême gauche du philosophe Kasravi. Son premier article parait en 1946 dans le journal Le soleil d’Orient. Après l’assassinat de son mentor, il décide de continuer ses études à Téhéran, en 1947.

En 1948, il entreprend un voyage avec son ami d’enfance, le poète Mehdi Akhavan Sales, afin d’alphabétiser les enfants des villages inaccessibles. Ses convictions virent alors au marxisme. Il pratique toujours le journalisme.

L’hiver suivant le coup d’état du 18 août 1953, les forces du Shah l’arrêtent et l’emprisonnent comme prisonnier politique. Ses idées révolutionnaires marxistes lui valent deux ans de prison et de torture. Mis en liberté surveillée dès 1956, il intègre le journal Kayhan, puis est nommé rédacteur en chef du journal Peygham Emrooz.

Il continue ses activités politiques et syndicales malgré la surveillance constante de la police secrète, la Savak. Il devient secrétaire général du syndicat des écrivains et des journalistes d’Iran. En 1974, le climat de censure qui pèse sur les médias ne lui permet plus d’écrire sous son nom. Il prend alors le pseudonyme de « Raze » (traduction: secret).

Parallèlement, la faculté des sciences médiatiques de Téhéran l’invite à donner des cours de journalisme. Il y enseigne jusqu’à la révolution de 1979. Il prend alors la tête du journal Peygham Emrooz dont il a été jusque-là rédacteur en chef.

Au lendemain de la révolution islamique, c’est un des premiers intellectuels à deviner les dangers que représente la toute-puissance du clergé et la concentration des pouvoirs étatiques. Il se soulève et écrit des articles pour la démocratie et la liberté.

Pour avoir dénoncé la politique de la république islamique d’Iran au Kurdistan, mais surtout pour avoir été le premier journaliste à qualifier Khomeiny et ses disciples de « terroristes », il est condamné à mort. Son journal est interdit et ses bureaux brûlés.

Finalement, après trois années de vie clandestine, sa famille et lui fuient l’Iran en 1982. Ils demandent l’asile politique en France. Là, il met tous ses espoirs dans un nouvel hebdomadaire Baraye Azadi (traduction : Pour la liberté). Mais l’aventure s’arrête après deux tirages faute de moyens.

Il reste néanmoins un fidèle collaborateur des revues de gauche iraniennes. Simultanément à sa carrière de journaliste, il écrit des poèmes et des œuvres littéraires variées, allant de la prose lyrique au manifeste politico-social en passant par des contes pour enfants.

Reza Marzban succombe à la maladie le 28 décembre 2013, à l’hôpital Danielle Casanova, à Saint-Denis(Seine-Saint-Denis).

Publications :

  • Le clergé et les transformations sociales en Iran, Forough, Köln (1995, rédité en 2006) ;
  • Le feu dans la forêt, Sonboleh, Hamburg (1999) ;
  • Tapeye sabz poush (La colline de vert vêtue) ;
  • Telesmeh shahreh tariki (Le talisman de la ville de l’obscurité) ;
  • Koutcheh baghhaye shahreh khab (Les sentiers de la ville des rêves) ;
  • Fantaisi nist (Ceci n’est pas une fantaisie).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-06-22.

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Monument

Inscriptions :

Kamal Rafat SAFAI, poète, 1957-1994.
Reza MARZBAN, 1928-2013.

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Date de la dernière mise à jour : 20 septembre 2022