LECOMTE Claude Martin (1817-1871)
France

Photo par Bertaud, Paris
Général fusillé par la Commune

Claude Martin Lecomte nait le 8 septembre 1817 à Thionville (Moselle). Saint-Cyrien de la promotion de la Comète (1835-1837), il devient colonel le 13 août 1865. Puis il commande en second, en 1869, le Prytanée militaire de la Flèche. Général de brigade en 1870, il fait partie de l’armée du Nord, commandée par Faidherbe, et prend part aux batailles d’Amiens, de Saint-Quentin et de Pont-Noyelles.

Rentré à Paris après la capitulation, où il remplace l’amiral Fleuriot de Langle dans le commandement du sixième secteur, il commande provisoirement une brigade de la nouvelle armée de Paris. Puis il devient directeur de l’école militaire de la Flèche (Sarthe).

Comme général de brigade, il prend part au siège de Paris pendant la guerre franco-prussienne de 1870. Après la capitulation de la capitale, il passe commandant du 2e secteur. Il est sur le point de partir pour la province, lorsqu’éclate l’insurrection du 18 mars 1871. Le gouvernement d’Adolphe Thiers le charge de récupérer les canons de Montmartre que la Garde nationale y avait amenés au moment de l’entrée des Prussiens aux Champs-Élysées. Il attend vainement les attelages, destinés à l’enlèvement des pièces.

La foule qui s’oppose au départ des canons le cerne. Pour se dégager, il donne alors l’ordre de tirer. Ses soldats mettent la crosse en l’air, fraternisent avec les habitants, le font prisonnier et le mènent au Château Rouge. En fin d’après-midi, on le conduit avec le général Clément-Thomas dans un jardin de la rue des Rosiers où on les fusille. Les officiers faits prisonniers avec eux sont remis en liberté le soir même.

Selon Histoire de la Commune de 1871 (1876) de Lissagaray, lorsque le général Lecomte est arrêté par sa troupe, le Comité de vigilance de Montmartre, en particulier Ferré, Jaclard et Bergeret, émet un ordre au commandant de la Garde nationale chargé de la garde du général à Château-Rouge afin d’assurer sa protection en vue de son jugement.

L’ordre arrive juste après qu’on ait changé d’endroit le général Lecomte. On fusille le général malgré les efforts, sur place, du maire du 18e arrondissement, Georges Clémenceau. Le général Lecomte repose avec le général Jacques Léonard Clément-Thomas (1809-1871), fusillé avec lui par la Commune.

Sources : Bernard Noël Dictionnaire de la Commune, Flammarion, 1878. Date de création : 2005-12-22.

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Monument

La concession à perpétuité a été attribuée gratuitement par arrêté préfectoral du 25 novembre 1871. Les deux généraux reposent sous un imposant monument élevé par souscription nationale qui est signé mais non daté et est dû à l’architecte Georges Ernest Coquart (1831-1902) et est orné d’une statue représentant « la patrie », signée mais non datée, de Louis Léon Cugnot (1835-1894).

Inscriptions :

République Française. L’Assemblée Nationale a adopté. Le président du Conseil, chef du pouvoir exécutif de la République Française, promulgue la loi dont la teneur suit :
art. 1, L’assassinat des généraux CLEMENT-THOMAS et LECOMTE, est un deuil public auquel l’assemblée appelle le pays tout, entier à s’associer.
art. 2., L’assemblée nationale assistera à un service, solennel qui sera célébré à cette occasion dans, la cathédrale de Versailles.
art 3. Un monument funèbre sera élevé, aux frais de l’état, aux généraux, CLEMENT-THOMAS et LECOMTE.
Loi du XXVI mars, MDCCCLXXI.

Claude Martin LECOMTE, général de Brigade, commandeur de l’ordre, de la légion d’honneur, et de St Grégoire Le Grand, né à Thionville Meurthe, le VIII septembre MDCCCXXVII.

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Date de la dernière mise à jour : 17 février 2023