Colette (Renée) de Jouvenel (des Oursins) voit le jour le 3 juillet 1913, à Paris (16ème). C’est la fille de l’écrivain Colette et de son second mari, Henry de Jouvenel des Oursins, connue de tous les lecteurs de Colette sous le surnom de Bel-Gazou.
En juillet 1931, elle débute dans le cinéma, comme assistante de la réalisatrice Solange Bussi pour le film La Vagabonde. Elle devient ensuite assistante de réalisation pour des films scénarisés par sa mère : Lac aux dames de Marc Allégret, (sorti en 1934), puis Divine de Max Ophüls. En mai 1935, elle part pour Conakry, via l’Algérie et la Côte d’Ivoire, pour connaître la vie des planteurs.
Mais, le 11 août 1935, sous la pression familiale, qui la trouve probablement trop aventurière, elle épouse un médecin de 32 ans, Camille Dausse, qu’elle quitte deux mois plus tard et dont elle divorcera en juillet 1936. Ce choc sera suivi d’un second, celui de la mort de son père, dont elle se sentait proche, en octobre de la même année. Elle sait désormais, aussi, qu’elle préfère les femmes et, jusqu’en 1939, elle sera décoratrice d’intérieur.
En juin 1940, elle part s’installer en Corrèze, dans le château de Saint-Hilaire de Curemonte, château de famille. Elle se rapproche des antifascistes, puis participe à des activités de résistance. Elle se met au service de l’Œuvre de secours aux enfants par l’intermédiaire de sa belle-sœur. Il s’agit de mettre à l’abri des enfants dont les parents ont été arrêtés ou déportés. En 1943, elle fréquente André Malraux, et sa compagne Josette Clotis, Emmanuel Berl et sa femme Mireille, juive.
Durant cette période, elle vit alors deux histoires d’amour : d’abord avec Simy Wertheim, puis avec Jocelyne Alatini, qui lui permettent de trouver un peu de joie dans cette période agitée.
Devenue gaulliste, la guerre lui donne l’envie d’écrire. En novembre 1944, son premier article paraît dans Femmes françaises, sous le titre « Travail urgent ; travail social ». Juliette Jonvaux, directrice du journal Fraternité, lui propose une place au sein de la rédaction. Ses articles vont faire grand bruit. Ainsi, celui du 20 avril 1945 évoque le choc de l’arrivée à la gare de Lyon des survivantes de Ravensbrück.
Profondément marquée par ce qu’elle a vu et entendu, elle part alors en Allemagne. Là, pendant trois semaines, elle photographie et note les témoignages pour rendre compte de la barbarie nazie. Son reportage, Été allemand, paraît dans Fraternité en plusieurs livraisons, au cours de l’été 1945. Mais ce reportage paraît sans les photographies car la direction craint un trop gros choc sur ses lecteurs. C’est désormais une journaliste de talent et le public ne la voit plus comme uniquement « la fille de… ».
Puis, dès octobre 1945, elle utilise sa plume dans Fraternité pour défendre l’égalité des sexes. Elle réclame un statut plus juste pour les femmes, ainsi que leur promotion à des postes de responsabilité. Elle rend également compte des débats du Congrès international des femmes qui se déroule à Paris, du 25 novembre au 1er décembre 1945.
En 1948, elle reprend son travail de décoratrice et ouvre un magasin d’antiquités, rue de Verneuil. Parmi ses compagnes de l’époque, on retiendra l’actrice et réalisatrice Nicole Stéphane, avec qui elle fera un voyage à Cuba.
Après la mort de se mère, elle lance aussi l’idée de créer les Cahiers Colette, dont le premier numéro (édité par la Société des Amis de Colette) est publié en 1977. Lors d’une interview réalisée vers la fin de sa vie, à la question « qu’est-ce que cela a représenté, pour vous, d’avoir une mère si célèbre ? », elle répond simplement :
« Il faut toute une vie pour s’en remettre. »
Elle décède le 16 septembre 1981, à Créteil (Val-de-Marne) et repose avec sa mère, l’écrivaine Sidonie Gabrielle Colette (1873-1954).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2017-04-27.