LE BORGNE de BOIGNE Claude Pierre Joseph, baron (1764-1832)
France

Claude Pierre Joseph, baron Le Borgne de Boigne, nait à Chambéry (Savoie) le 8 mars 1762. Il entre d’assez bonne heure dans l’administration des colonies et est nommé, en 1791, secrétaire de la commission envoyée à Saint-Domingue pour assurer la pacification. Il y est reste, comme agent central de l’administration, quand les commissaires, dont les pouvoirs ont été contestés, reviennent en France.

Le Borgne signale son administration par la promulgation, en 1792, de la loi qui reconnait aux nègres des droits politiques; mais les planteurs et les colons s’opposent à la mise en vigueur de cette loi. A l’arrivée à Saint-Domingue des nouveaux commissaires, il est envoyé à la Martinique avec Rochambeau, et prend une part active à la défense de cette île contre la flotte anglaise.

En 1793, à peine revenu en France, il est arrêté comme girondin et incarcéré à la Conciergerie. Remis peu après en liberté, il est nommé, en 1796, commissaire-ordonnateur du corps expéditionnaire de Saint-Domingue. Il aida, alors, dans la mesure de ses pouvoirs, Rigaud et Sonthonax dans leur mission, et est élu, le 21 germinal an VI, député de la colonie de Saint-Domingue au Conseil des Cinq-cents.

Il y prend la parole pour demander la réorganisation de la marine française et exposer un projet de descente en Angleterre. Il réclame l’annulation des nouvelles élections de Saint-Domingue parce qu’elles ont été influencées par Toussaint Louverture et obtient, le 7 septembre 1799, que l’on favorise par des primes l’armement en course. Mais la proposition, votée aux Cinq-cents, est rejetée au Conseil des Anciens.

Il prend parti contre les députés frappés au lendemain de fructidor. Le 18 brumaire l’a également pour adversaire; aussi perd-il sa place d’ordonnateur. Il n’exerce aucune fonction publique jusqu’en 1813. A cette époque, il est envoyé à l’armée d’Allemagne et fait prisonnier. Il ne rentre en France qu’en 1814, est mis à la demi-solde, et, après les Cent-jours, est réduit, avant l’âge requis, à la pension de retraite.

Il meurt à Paris le 1er mars 1832. Il repose avec le baron Pierre Charles Benoît Le Borgne de Boigne (1806-1896), son fils.

Distinctions : chevalier de Saint-Louis.

Publications :

  • L’Ombre de la Gironde à la Convention nationale ou note sur ses assassins, par un détenu à la Conciergerie (Paris 1794) ;
  • Essai de conciliation de l’Amérique et de la nécessité de l’union de cette partie du monde avec l’Europe (Paris 1817) ;
  • Nouveau système de colonisation pour Saint-Domingue (id. 1817).

Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891. Date de création : 2013-01-16.

Monument

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Date de la dernière mise à jour : 1 mars 2021