LANGLE Honoré François Marie (1740-1807)
France

portrait par Elisabeth Vigée Lebrun - Musée d'Art de Monaco

Honoré François Marie Langlé voit le jour à Monaco en 1741. Il appartient à une famille originaire de Picardie mais établie en Italie au 18ème siècle. Il fait preuve très tôt de bonnes aptitudes musicales. Ainsi, le prince Honoré III de Monaco l’envoie à Naples, à 15 ans, pour y apprendre la composition. Entré au Conservatorio della Pietà dei Turchini, il y étudie l’harmonie et le contrepoint sous la direction de Pasquale Cafaro.

Restant près de huit ans dans cet établissement, il y devient, à la fin de ses études, répétiteur. À cette époque, il compose des messes et plusieurs motets qui le font connaître en Italie. On l’appelle, ensuite, à Gênes pour y prendre, encore très jeune, la direction du théâtre de la ville. En 1768, Langlé part pour la France.

À Paris, il donne des leçons de clavecin, de chant, de composition. Il se fait remarquer pour sa participation aux concerts spirituels fondés par Philidor, qui se donnent dans la capitale les jours de relâche de l’opéra. Il y fait exécuter, avec succès, plusieurs morceaux, dont les Monologues d’Alcide et La cantate de Circé. Les dix années qui suivent le font connaître dans le monde parisien de la musique ainsi qu’à Versailles. Sous le nom de «Langlois» – qui sera ensuite à l’occasion le pseudonyme de ses fils et petits-fils -, il entre à la cour où il donne au début des années 1780 des leçons de clavecin, et du tout nouveau « piano-forte », à la reine Marie-Antoinette.

Quand, en 1784, le baron de Breteuil institue l’École royale de chant et de déclamations, Langlé y enseigne le chant. Il conservera cette fonction jusqu’à la transformation de l’institution sous la Révolution. Pour autant, lors de la création du Conservatoire, en 1795, Langlé devient bibliothécaire. Il y conservera ces fonctions jusqu’en 1802. En 1786, il fait représenter sans succès, à Versailles, un opéra intitulé Antiochus et Stratonice.

Cinq ans plus tard, en pleine Révolution, il fait jouer à l’Académie de musique un opéra en trois actes, Corisandre, qui ne recueille pas plus d’écho. Sans pouvoir les présenter au public, Langlé écrit toutefois de nombreux opéras jusqu’à la fin de sa vie. Il compose aussi plusieurs chants inspirés par le nouveau régime. Ainsi, en 1794, un Hymne à Bara et à Viala qui sera enseigné dans les écoles tout au long du 19ème siècle. Établi à la fin de sa vie dans sa propriété de Villiers le Bel, il se consacre au jardinage, passe-temps devenu pour lui une véritable passion.

Si certains contemporains, sinon certains critiques musicaux comme Fétis, trouvent peu de génie dans ses œuvres, Langlé s’est néanmoins acquis une bonne réputation par ses ouvrages didactiques. Ainsi, son Traité d’harmonie et de modulation, publié en 1795, le consacre dans l’art de la composition. Ccependant, il fait preuve d’un certain esprit de système, y faisant l’apologie de la tierce, selon lui, seul et unique intervalle générateur de tous les accords.

Il meurt à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), le 20 septembre 1807. Il repose avec son fils, Marie Joseph Adolphe Langlé (1798-1867), auteur dramatique et fondateur des Pompes Funèbres Générales.

Sources : Larousse (Pierre) Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, tome XIII, 1875 ; Fétis (François-Joseph), Pougin (Arthur) Biographie universelle des musiciens, et bibliographie générale de la musique: Supplément et complément, vol. 1, Firmin-Didot, Paris, 1881, tome V, 1868. Date de création : 2009-08-23.

Monument

Inscriptions : Famille LANGLE

Photos


Date de la dernière mise à jour : 18 août 2023