Damase Jouaust voit le jour le 25 mai 1834, à Paris. C’est le fils de l’imprimeur Charles Jouaust (1801-1864) et de son épouse Josèphe Préseau (1805-1891).
En 1864, il prend la suite de son père, après une licence de droit. Il imprime en 1866, pour l’éditeur Alphonse Lemerre, les Poèmes saturniens de Paul Verlaine, dont c’est le premier recueil, publié à compte d’auteur.
Il épouse le 23 août 1864 Sarah Fortin (1839-x). Ils auront trois enfants : Charles (1865-1874), Laure (1870-1895) et Maurice (1877-1949), futur médecin qui épousera Jeanne Michel, arrière-petite-fille du général Paul Doré et arrière-petite-nièce du peintre et graveur Gustave Doré.
À partir de l’atelier d’imprimerie de son père, il crée en 1869 sa maison d’édition, la « Librairie des bibliophiles ». Celle ci se consacre aux rééditions très soignées des classiques français et étrangers. Il s’agit d’œuvres illustrées qui « respectent tous les critères du livre de luxe ». L’emblème de la maison est une ancre marine, surmontée de la devise latine « occupa » (« tiens le port »). Celle ci vient de l’ode XIV du premier livre des Odes d’Horace. L’adresse est au 338 rue Saint-Honoré, à Paris (1er).
Le public qu’il vise se compose de collectionneurs et de bibliophiles. Il publie aussi des textes contemporains comme ceux de Charles Baudelaire ou Théophile Gautier, avec un soin particulier pour la fabrication.
Parmi ses publications, on trouve Le Chevalier sans cheval d’Erasme (1872) ou des essais de Jules Janin, illustrés par Hédouin (1874). Il y a aussi la Collection de documents relatifs à l’histoire de Paris pendant la Révolution française (1889). La plupart des ouvrages comportent par ailleurs un frontispice exécuté par le graveur Adolphe Lalauze.
C’est un véritable érudit, autant un imprimeur qu’un auteur (pour ses notes et ses introductions), un metteur en page ou un journaliste.
Il publie aussi des périodiques. Ainsi, en 1874, il livre les trois numéros de l’éphémère Revue du monde nouveau. C’est dans celle-ci que parait le poème Le Démon de l’analogie de Stéphane Mallarmé. Dans celle ci aussi qu’on trouve des textes des parnassiens Théodore de Banville, Leconte de Lisle, Villiers de l’Isle-Adam et Charles Cros.
On lui doit la « Bibliothèque elzévirienne ». Son nom vient de l’illustre famille de typographes néerlandais, les Elzevier. En plus, elle est au format qui leur est associé (un petit in-12°). C’est aussi le créateur de la Lettre-Journal, Gazette des absents, qui parait durant le siège de Paris de 1870-71. Celle ci laisse deux pages pour la correspondance privée.
En 1891, du fait de difficultés financières et malgré sa tentative de diversification avec des écrivains contemporains, il est contraint de vendre son stock à Flammarion à un prix dérisoire. Le dernier livre sorti de ses presses est une édition en anglais de Roméo et Juliette imprimée pour l’éditeur Duprat & Co. Puis il cède son imprimerie à Léopold Cerf, le 1er janvier 1893.
Ernest Flammarion écrit en 1892 :
« Les éditions de la Librairie des Bibliophiles seront la gloire de ce siècle, et le nom de Jouaust a sa place marquée à la suite des Estienne et des Didot, qui ont élevé à un si haut point la typographie française ».
Octave Mirbeau qui lui consacre une de ses « Chroniques de Paris », dans laquelle il affirme que Jouaust est surnommé « le prince de la typographie ».
Il meurt le 26 mars 1893. Inhumé de façon provisoire, le 28 mars, au cimetière de Montmartre, il rejoint cette chapelle le 28 avril 1893. À sa mort, sa renommée est internationale. Ainsi, le New York Times lui consacre une nécrologie, indiquant que « ses livres sont des objets d’art ».
Distinctions : chevalier (2 novembre 1872), officier (18 janvier 1881) de la Légion d’honneur.
Sources : Base Léonore (Légion d‘honneur) ; Wikipedia ; Geneanet. https://histoire-bibliophilie – damase jouaust.html. Date de création : 2025-12-22.
