GRAAFF Antoine, dit Tony de (1916-1989)
France

Antoine de Graaff, dit Tony, alias Grammont, alias Maurice, voit le jour le 14 août 1916, à Paris, dans une famille de banquiers juifs d’origine hollandaise. Son père Louis de Graaff et son oncle Pierre Wellhoff dirigent la banque familiale.

Mobilisé sur place à la base aérienne de Saint-Cyr, en 1939, à la fin de son service militaire dans l’Armée de l’Air, de Graaff est sous les ordres du commandant Henri Manhès. Au moment de la débâcle, Tony organise, pour le compte de Manhès, le sabordage du dépôt de matériel militaire. Il répartit à des civils les autos du parc de la base, avec consigne de les conduire dans le Sud-Ouest.

Démobilisé en août 1940, et toujours en relation avec Manhès, de Graaff cherche à contacter des résistants dans la région de Vichy. En octobre 1940, il milite au mouvement Compagnons de Clermont-Ferrand. Puis il quitte, en décembre 1941, pour rejoindre sa famille repliée à Lyon.

En novembre 1942, par l’intermédiaire de Manhès, on le met en contact avec l’équipe de Jean Moulin, alors délégué général du général de Gaulle en Zone Libre. Il assure la liaison avec son père chargé de convertir en francs les dollars et les sterlings envoyés par Londres. Tony de Graaff héberge parfois Jean Moulin lors de ses séjours à Lyon.

En mars 1943, le général de Gaulle étend la mission de Moulin à la Zone Nord. Jean Moulin charge Daniel Cordier d’organiser à Paris le nouveau commissariat central. Il nomme à sa place Tony de Graaff pour diriger à Lyon le secrétariat de la Zone Sud. De l’équipe de Daniel Cordier, Tony de Graaff garde Hélène Vernay (secrétariat) et Laurent Girard (courrier).

Il reste à ce poste jusqu’en octobre 1943, quand ses camarades le persuadent de partir pour la Grande-Bretagne, après le coup de filet de Caluire. En août, le Sipo-SD met sa tête à prix (50 000 francs). Le 28 octobre 1943, son père meurt subitement au moment de son arrestation. L’épouse de Tony est arrêtée puis relâchée. La mère, Suzanne, la tante Édith, l’oncle Pierre sont internés. Transféré de la prison Montluc, l’oncle Pierre disparaît.

À Londres, on l’affecte au BCRA. Trois fois, il est parachuté en France. Après avoir participé au débarquement du 6 juin 1944, on l’affecte au ministère des prisonniers, déportés et rapatriés d’Henri Frenay. En 1946, il retourne à la vie civile.

Tony de Graaff, en 1975, alors directeur commercial chez Matra, crée, avec l’appui du Rotary, une organisation humanitaire, Hôpital sans Frontières, afin d’apporter les infrastructures indispensables aux organisations telles que Médecins du monde. En 1977, il succède au professeur Debré à la présidence de cette association. Tony de Graaf meurt le 31 décembre 1989.

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (non documentée dans la Base Léonore); croix de guerre avec palmes ; médaille de la Résistance avec rosette.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2021-09-10.

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Date de la dernière mise à jour : 5 janvier 2024