GEOFFROY Jean-Marie Joseph (1813-1883)
France

Comédien du Gymnase et du Palais-Royal

Jean-Marie Joseph Geoffroy voit le jour à Paris, en 1813. Son père, un ouvrier bijoutier, tient à ce que son fils apprenne ce métier. Mais ce dernier est bien plus intéressé par le théâtre. Il se fait engager, en 1838, dans une troupe ambulante, contre la volonté de ses parents.

Jean-Marie Joseph Geoffroy commence par jouer dans les environs de Paris, puis circula en province, à Paris, et jusqu’en Italie, à Florence et à Naples. Il ne se fixe qu’en juin 1844, alors qu’il est âgé de plus de trente ans, obtenant enfin un engagement au Théâtre du Gymnase à Paris. Il va y rester 19 ans, devenant un des acteurs de premier plan de cette troupe.

En 1862, le Gymnase propose dans la même soirée «Les Pattes de mouche» de Victorien Sardou, et la reprise du succès vieux de deux ans, «Le Voyage de Monsieur Perrichon», où Geoffroy tient toujours le rôle principal. La direction estime bon de placer cette pièce en lever de rideau.

Geoffroy se sent froissé de ce traitement et son caractère, autoritaire, grognon et peu sociable, fait le reste. Pour une question d’amour-propre, il rompt son contrat avec le Gymnase. Le Théâtre du Palais-Royal est ravi de récupérer ce comédien exceptionnel, d’autant que la troupe est amputée par les décès de Sainville en 1854, et de Grassot en 1860.

Geoffroy en devient rapidement le premier acteur, avec un salaire de trente mille francs par an, ce qui est, à l’époque, très confortable, et correspond au traitement d’un sénateur. Il sait également chanter agréablement, se présente sur scène avec beaucoup d’aisance et il a la science des effets.

Son jeu sûr et constant fait dire de lui qu’il est aussi bon à la première représentation d’une pièce qu’à la centième. Il sait surtout incarner avec beaucoup de bonheur le « bourgeois », dont l’archétype est le personnage de Joseph Prudhomme, créé par Henri Monnier.

Geoffroy est l’interprète de nombreuses variations autour de ce thème, créées par Balzac (Mercadet), Labiche (Perrichon, Célimare, etc.), Gondinet (Marjavel, Pontérisson), Meilhac et Halévy (le comte Escarbonnier). Labiche lui bâtit des rôles sur mesure et reconnait plus tard tout ce qu’il lui doit.

Le jour de son élection à l’Académie française, il lui écrit :

« On m’a donné un fauteuil, mais je t’en dois bien au moins un bras ! »

Il meurt le 6 septembre 1883, dans sa petite maison de Belleville, située fort à propos rue des Solitaires, et qu’il appelait son « palais de chaume ». Lors de l’inhumation, René Luguet prononce un discours au nom de la Société des acteurs.

Il était marié à Louisa Kersent, elle-même comédienne, qui débute à Marseille, puis tient à partir de 1839 des rôles de soubrettes au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Elle meurt en 1864, au moment où son mari connait de grands succès au Théâtre du Palais-Royal. Cette disparition peut expliquer en partie la misanthropie de Geoffroy.

Rôles :

  • Antoine dans «Rodolphe ou frère et sœur», drame en 1 acte d’après Goethe, de Scribe et Mélesville en 1844 ;
  • Pepito, premier rôle de Geoffroy au Gymnase, dans «Rebecca» de Scribe le 2 décembre 1844 ;
  • Pierre Mauclerc dans «L’Image », vaudeville de Scribe et François Sauvage, création le 17 avril 1845, où il fait une vive impression à Scribe ;
  • Anatole dans «Jeanne et Jeanneton» de Scribe et Varner le 29 avril 1845 ;
  • Decius dans «L’Enfant de la maison» de Labiche, Varin et Nyon le 21 novembre 1845 ;
  • Daniel dans «La Loi salique» de Scribe le 30 décembre 1845 ;
  • Crosby dans «La Protégée sans le savoir» de Scribe le 5 décembre 1846 ;
  • Simoun dans «La Déesse» de Scribe le 30 octobre 1847 ;
  • Charlot Canigou dans «Didier l’honnête homme» de Scribe le 19 novembre 1847 ;
  • Thouvenel dans «L’Art de ne pas donner d’étrennes» de Labiche et Lefranc le 29 décembre 1847, etc.

Rôles tenus au Palais-Royal :

  • Montaudouin dans Les «37 sous de M. Montaudoin» de Labiche et Édouard Martin le 30 décembre 1862 ;
  • Célimare dans «Célimare le bien-aimé» de Labiche et Delacour le 27 février 1863 ;
  • Poparel dans «La Commode de Victorine» de Labiche et Édouard Martin le 23 décembre 1863 ;
  • Champbourcy dans «La Cagnotte» de Labiche et Delacour le 22 février 1864, etc.

Sources : -. Date de création : 2008-05-17.

Photos

Monument

La stèle est surmontée d’une urne et ornée d’un buste en marbre par Mathieu Meusnier, non signé, représentant Geoffroy, d’un grand bas-relief figurant une guirlande et d’un autre figurant un bouquet de fleurs.

Inscriptions :

Jean-Marie-Joseph GEOFFROY, artiste dramatique né en 1813, décédé le 6 septembre 1883.
Claire-Emma CAILLEUX Vve GEOFFROY 27 décembre 1840 – 9 avril 1892.

(Dans la guirlande) BOURGEOIS

(Au verso, ses rôles) Panache, Cagnotte, Mercadet, Célimare, Perrichon, Bourgeois de Paris.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 13 avril 2022