DUVERNOIS, Henri Simon SCHWABACHER, dit (1875-1937)
France

photo dans la Collection Félix Potin, 1922

Henri Duvernois, de son vrai nom Henri Simon Schwabacher, voit le jour à Paris, en 1875. Son père est hongrois, marchand de diamants, et sa mère hollandaise. A l’âge de onze ans, il perd son père. Après des études moyennes, il rentre à dix-sept ans, comme secrétaire de la « Bibliothèque Charpentier », célèbre collection de l’époque.

Puis, il devient journaliste et collabore à nombre de journaux et revues, dont Le Journal, Le Matin, Fémina, Comoédia, Candide ou bien encore L’Illustration. Il commence à écrire des nouvelles, sur le conseil de Catulle Mendès. Il les publie dans les journaux, et peu après en volumes : Les marchandes d’oubli, Fifinoiseau, Le Chien qui parle, La Lune de fiel, etc.

Georges Simenon, pour qui Henri Duvernois incarne la réussite, écrit :

« Mon rêve était d’avoir un conte chaque semaine dans Le Matin, comme Henri Duvernois ».

Henri Duvernois rencontre son premier succès, en 1908, avec Crapotte, un roman qui lui vaut nombre d’éloges de la part de ses confrères.

En 1910, Henri Duvernois épouse Margaretha Liebmann, née en Allemagne. Elle est alors, sous le pseudonyme de Rita del Erido, une célèbre écuyère de cirque. Egalement comédienne elle tient un rôle de cowboy dans Les Pirates de la Savane, au Châtelet, où elle traverse la scène au galop d’un cheval fougueux.

Curieusement, elle n’interprète jamais les comédies de son mari. En 1914, après avoir été blessé, Duvernois sert comme infirmier à la « Villa Molière » où il fait la connaissance d’Apollinaire, venu là pour y être trépané, en mai 1916. Séparés par la suite, les deux hommes continueront à s’écrire jusqu’à la mort du poète, le 9 novembre 1918.

En 1919, Henri Duvernois publie Edgar, fruit de quatre années de souffrance, roman qu’il dédie à sa femme et dont André Breton dit que c’est l’un des romans les plus surréalistes du monde. Sacha Guitry, deux ans plus tard, adopte une de ses nouvelles : Morte la bête, en une pièce intitulée Jacqueline.

Ensemble et avec Fayard, ils fondent Les Œuvres Libres. Sacha Guitry et Henri Duvernois sont très amis. Puis le succès vient avec des comédies en un acte telles que La Dame de Bronze et Le Monsieur de cristal ou Seul.

A partir de 1922, la grande comédienne Gaby Morlay devient son interprète fétiche. Celle-ci fonde même sa propre maison de production pour adapter et jouer Jeanne au cinéma. C’est le début d’une longue amitié dont ils ont « fixé » les voix sur deux disques. Ces derniers sont en fait les premiers essais de théâtre phonographique.

Henri Duvernois signe les dialogues de cinq films, dont Le Scandale de Marcel L’Herbier. Il devient ami avec Colette, et c’est à lui qu’elle doit « La reposante habitude du papier teinté de bleu ». Henri Duvernois est apprécié de grands noms tels que Marcel Proust, Jean Cocteau, Rachilde, Edmond Jaloux pour ne citer qu’eux.

Dans sa villa d’Antibes, il reçoit le Tout-Paris : Mistinguett, Dranem, le peintre Van Dongen, ou bien encore, Maurice Donnay. C’est un gastronome et un incorrigible gourmand. André Gide, en 1929, le découvre par hasard et il ne tarit pas d’éloges pour lui.

De 1931 à sa mort, il publie des romans tels que Les Sœurs Hortensias, La Poule, A l’ombre d’une femme ou encore, L’Homme qui s’est retrouvé, son unique roman fantastique. Riche et célèbre, il meurt en janvier 1937, à 62 ans, des suites d’une grave maladie de l’estomac. Son épouse le rejoint en 1959.

Quatorze livres posthumes, dont cinq inédits, paraissent jusqu’en 1964.

Pour voir la liste de ses œuvres dans Wikipedia

Hommage : Une rue porte son nom à Paris (20ème).

Sources : article de Laurent François, président de l’association « Les Amis d’Henri Duvernois » (13 rue de Marseille 75010 Paris). Date de création : 2006-02-21.

Photos

Monument

Inscriptions :

Henri DUVERNOIS, 1875-1937.
Mme Henri DUVERNOIS.

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Date de la dernière mise à jour : 11 février 2024