DETROYAT Léonce Pierre (1829-1898)
France

photo en général commandant le camp de La Rochelle, 1870

Pierre Léonce Détroyat voit le jour le 7 septembre 1829, à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), dans une famille modeste. Il va à l’école à Pons (Charente-Maritime). Puis il étudie au Collège d’Aumale, à Lorient (Finistère), pour préparer pour les examens d’entrée à l’Ecole Navale de Brest.

En 1847, il monte à bord du Borda, avec le grade d’aspirant de marine de 2ème classe. Il participe d’abord à la guerre de Crimée. Mais la campagne en Chine et en Indochine est sa première expédition importante. Il la décrit en détail dans les lettres qu’il écrit à sa mère et à son frère, Henri.

À son retour en France, il passe sous-lieutenant, le 11 Juillet 1860. Le 10 juillet 1862, il rejoint les forces navales dans le golfe du Mexique. Il prend part, sur le Mars au combat de Xalapa et à ceux de la ville assiégée de Puebla, en mai 1863. Après être entré dans la ville de Mexico, il devient officier d’état-major des généraux Berthier et Douay, puis du général Bazaine.

Le 28 mai 1864, l’empereur Maximilien débarque au port de Veracruz et se rend à Mexico. Il inclut Léonce Détroyat dans son cabinet. C’est probablement dû au fait que cet officier parle couramment l’espagnol.

Le 25 novembre, sur ordre de l’empereur, il est détaché auprès du ministère mexicain de la guerre par le maréchal Bazaine, comme Secrétaire d’Etat à la Marine. En mars 1866, Maximilien en fait son secrétaire particulier et lui confie la «direction générale des affaires militaires».

Une fois la guerre civile américaine terminée, le gouvernement américain commence à avoir une attitude menaçante et Léonce Détroyat réalise très vite que Napoléon III souhaite se retirer du Mexique. Il tente d’ouvrir les yeux de Maximilien et l’implore d’abdiquer. Maximilien refuse, mais il lui demande d’accompagner l’impératrice Charlotte en l’Europe.

Le 1er juillet, ils quittent la ville de Mexico, et le 10, ils montent à bord du paquebot L’Impératrice Eugénie. Un mois plus tard, ils arrivent à Saint-Nazaire. L’impératrice Charlotte tente d’obtenir l’appui de Napoléon III pour l’empire mexicain. Mais, déçue par l’accueil glacial qui lui est réservé, elle retourne dans son pays natal, la Belgique.

A Paris, Léonce Détroyat fait un rapport à la Direction des Opérations de la flotte et dénonce les méthodes de maréchal Bazaine au Mexique. Personne n’y croit, et, tombé en suspicion, on lui interdit de retourner au Mexique. En décembre 1866, il est attaché au service des cartes de la Marine jusqu’en mars1867 où on le met en retraite de la Marine.

Le 20 décembre 1866, il épouse Hélène Louise Garre, à Paris. Devenu par son mariage le neveu d’Émile de Girardin, il se tourne vers le journalisme. Il fait ses débuts dans La Liberté, un journal libéral. Ses articles, pleins de verve et d’élan, lui attirent l’attention du public.

Le 31 mai 1870, Girardin lui confie la direction de La Liberté. A l’établissement de la Commune, le 18 mars 1871, Émile de Girardin et Léonce Détroyat sont condamnés à mort. Mais ils réussissent à s’échapper de Paris.

Léonce Détroyat va jusqu’à Bordeaux où il transfère son journal, La Liberté. Souhaitant jouer un rôle actif dans les événements, il contacte Gambetta. Une fois la paix rétablie, il reprend sa plume et contribue à la défaite de la tentative, en 1871, de restaurer la monarchie en France.

Après 1876, il dirige le journal Le Bon Sens qui va bientôt fusionner avec L’Estafette, dont il est le rédacteur en chef. En 1885, il est directeur du fugace Constitutionnel.

Par ailleurs, pendant ces années, il devient l’ami de grands musiciens et compositeurs, comme Charles Gounod, Benjamin Godard, Théodore Dubois, Camille Saint-Saëns. Il correspond aussi avec Piotr Ilitch Tchaïkovski, Jacques Offenbach, Giacomo Meyerbeer …

Il devient, enfin, librettiste. En collaboration avec Armand Silvestre, il écrit le livret d’Henri VIII. Il l’offre d’abord à Charles Gounod, qui le refuse, puis à Camille Saint-Saëns, qui l’accepte. Puis il écrit, avec M. de Lauzières, le livret de Pedro de Zalamea pour Benjamin Godard, puis celui fin, le livret de Aben-Hamet pour Théodore Dubois.

Il est, pendant un temps, directeur du Théâtre de la Renaissance. Il décède le 18 janvier 1898, à Paris.

Théâtre : Entre l’enclume et le marteau, comédie.

Publications :

  • La Cour de Rome et l’Empereur Maximilien (1868) ;
  • L’intervention au Mexique (1868) ;
  • Du recrutement, de l’organisation et de l’Instruction de l’Armée (1870) ;
  • La Liberté de l’enseignement et les Projets de Jules Ferry (1879) ;
  • Le secret et scrutin de liste (1881) ;
  • La France en Indochine (1887) ;
  • Les chemins de fer en Amérique (1886).

Distinctions : chevalier (9 mars 1859), officier (11 février 1864) de la Légion d’honneur (1863), croix de Saint Ferdinand d’Espagne ; croix de Victoria (Guerre de Crimée).

Merci à Jean-Pierre Mabille pour son aide dans la rédaction de cette notice.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2012-01-31.

Photos

Monument

Inscriptions : Sépulture GARRE et DETROYAT

Théodore, GARRE, décédé le […].
[…], GARRE, […].

Paul GARRE, décédé le mars, 1871. […] GARRE, né le, […] 1842, décédé le […].

[…] DETROYAT, officier de la Légion d’Honneur, 1829-1898.
Mme Vve Hélène DETROYAT, née GARRE, 1844-1926.
Maurice DETROYAT, officier de la Légion d’Honneur, 1868-1951.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 11 février 2024