DELILLE, Jacques MONTAGNIER, dit l’Abbé (1738-1813)
France

estampe par Pierre Michel Alix - Musée de la Révolution française, Vizille (Isère)

Jacques Montagnier, dit l’Abbé Delille, est un monument de la littérature de la fin du 18ème et du début du 19ème siècle. Né près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), en 1738, il est tout d’abord enseignant dans divers collèges à Beauvais (Oise), à Amiens (Somme) puis à Paris.

Il prépare pendant ce temps une traduction des Géorgiques qu’il publie en 1769. Voltaire, sans connaitre le poète, en est frappé. Il écrit à l’Académie Française pour le louer et le recommander. On y présente Delille, en 1772, mais, jugé trop jeune, on ne l’admet que deux années plus tard.

Son grand poème Des jardins, publié en 1782, est bientôt traduit en plusieurs langues. On y trouve les accents mélancoliques qui préfigurent le style et le lyrisme de Lamartine. Il écrit à la suite d’un voyage en Grèce et à Constantinople un poème intitulé L’imagination, recueil de ses impressions.

En 1781, il occupe la chaire de poésie latine au Collège de France où il récite ses propres vers après ceux de Virgile. Il se retire à Saint-Dié (Vosges) pendant la Révolution pour trouver le calme lié à son inspiration.

Il achève dans la plus grande solitude sa traduction de L’Enéide commencée trente années auparavant. On le surnomme alors le «Virgile Français». Il part finalement en exil et fait montre d’un travail débordant. En remerciement de l’hospitalité anglaise, il traduit Le paradis perdu de Milton, ce dernier étant considéré comme le poète moderne par excellence.

C’est l’auteur des Trois règnes de la nature dans lequel il tente d’exprimer poétiquement les principes et définitions scientifiques. Dans La Pitié, paru en 1803, son inspiration est politique et censurée en France. Il condamne les excès de la Révolution et stigmatise l’esclavage dans ses considérations.

Il n’est pourtant pas abolitionniste, se contentant de plaindre les malheurs des colons, mais il se déclare ennemi de toute violence. En 1812, on le considère comme le plus grand des écrivains français vivants. Il meurt en 1813 et a des funérailles grandioses.

Il repose avec Stanislas Jean, marquis de Boufflers (1738-1815), homme de lettres et académicien, Françoise Eléonore, marquise de Boufflers (1750-1827), Jean François marquis de Saint Lambert (1716-1803), homme de lettres et académicien, et Jean François Delharpe, dit de La Harpe (1739-1803), auteur dramatique et académicien, dans l‘enclos Delille dont le concessionnaire est l’Académie Française.

Sources : -. Date de création : 2005-09-13.

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Monument

La concession à perpétuité est entretenue gratuitement par la ville de Paris. L’abbé est bien oublié aujourd’hui et la sépulture ne retient plus l’attention, si ce n’est par le site qui l’accueille. Elle a été restaurée, ce qui lui enlève un peu de son cachet. L’architecte Alexandre Théodore Brongniart (1739-1813), le concepteur du cimetière, a conçu un monument qui ressemble à une maison en pierre avec une porte.

Inscriptions : Jacques DELILLE

(Arrière) Jacques DELILLE

 

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Date de la dernière mise à jour : 18 octobre 2023