Honoré Daumier voit le jour le 26 février 1808, à Marseille (Bouches-du-Rhône). Son père, poète à ses heures exerce la profession de vitrier. Rapidement, il délaisse son emploi et vient habiter à Paris. Le jeune Honoré est d’abord employé dans une maison de librairie. Pendant ses loisirs, dès la journée de travail finie, il s’essaye au dessin et compose des vignettes de romances.
On sait peu de choses des débuts de son existence. Une note du 30 août 1830 parue dans la Caricature dit ces mots : « Au moment où nous écrivions ces lignes, on arrêtait, sous les yeux de son père et de sa mère; dont il est le seul soutien, M. Daumier, condamné à six mois de prison pour la caricature de Gargantua ». L’artiste et l’homme sont tout entiers dans cette note. Le Gargantua incriminé représente un Roi, en l’occurrence il s’agit de Louis-Philippe, en train de dévorer de gros budgets.
Le journal la Caricature retrace jour après jour les premières années du règne du Roi citoyen, le crayon de Daumier et de Granville ne s’arrêtent pas : le souverain est épié dans les moindres actes de sa vie privée et publique, et avec lui, tous les dignitaires, la famille royale, les militaires etc… Philipon charge Daumier de reproduire les traits des notables inamovibles, en commençant par le vieux conventionnel Lameth, survivant de la Révolution.
Ces dessins ont tous pour vecteur la haine profonde des jeunes républicains pour les tenants de la royauté. La Caricature est sans pitié pour tous les travers physiques des gouvernants de l’époque. Tous ces portraits sont d’abord signés Rogelin, pseudo de Daumier. Guizot, Thiers n’échappent pas à son crayon féroce. Daumier dessine aussi pour le Charivari une galerie de portraits en 1833.
Qui veut, de nos jours, se rendre compte de l’époque de Louis-Philippe, doit consulter l’œuvre d’Honoré Daumier. Après la révolution de 1848, il songe un instant à abandonner la caricature. Son bilan : de 1830 à 1852, il brosse à grands traits un immense panorama de la bourgeoisie, toute puissante à cette époque.
Bien avant Meilhac et Halévy et leur complice et ami Offenbach, Daumier cloue au pilori du ridicule l’antiquité classique avec ses héros et ses dieux. Mais, l’œuvre de l’artiste s’affaiblit considérablement entre 1856 et 1858. En 1860, Daumier retrouve la plénitude de ses moyens. Son œuvre est le miroir sans fard de son époque.
On peut la détailler ainsi : Les Bourgeois, La Province, Les Roberts Macaires, Les Bas Bleus, Les Enfants, Paris, Les inventions, Les Villégiatures, Le Théâtre, Les Artistes. Tout historien qui aborde l’histoire de cette époque doit puiser dans Daumier. Daumier reste fidèle au Charivari, mais, il n’a plus la même liberté que jadis. Il s’éteint en 1879.
Sources : -. Date de création : 2005-12-08