CRISTIANI Hervé (1947-2014)
France

Auteur de « Il est libre Max »

Hervé Cristiani voit le jour le 8 novembre 1947 à Paris. Au collège des Jésuites, c’est un cancre de la 11e à la terminale. Sa présence indispensable à la chorale pèse en sa faveur pour ne pas être renvoyé. Il aime à dire que ses véritables études ont commencé le jour où elles se sont terminées.

Il joue au tennis et fait même de la compétition. Influencé par le blues et le folk dès ses débuts, il est réfractaire à la chanson française de l’époque. Il n’apprécie guère les yéyés mais la soul de Ray Charles, Marvin Gaye et Aretha Franklin le fascine.

À 15 ans, il fréquente l’American Center de Paris, creuset de la contre-culture et plateforme d’expérimentations. Bon guitariste, il partage alors la scène avec ses amis Marcel Dadi, Dick Annega, Bill Deraime, Jacques Higelin, Maxime Le Forestier. Tous, à cette époque, sont aussi inconnus que lui.

En parallèle, il fréquente aussi le petit conservatoire de Mireille. Une forte complicité s’installe entre ces deux perfectionnistes. Elle durera jusqu’à la mort de cette dernière. Il sort son premier 45 tours chez AMI Records, Quand j’ai peur d’aimer / Le palais du roi. Un second suit bientôt avec Dick Annega : La femme fleur, chanson humoristique inspirée par Georges Wolinski.

En remportant, dans un train, une partie d’échecs contre le PDG de la maison de disque Polydor, il obtient de ce dernier la promesse d’enregistrer un premier 33 tours. C’est Au pays de Mélodie (1975). On retrouve déjà son monde fait de petits riens, qu’il développera au fil des ans. Parmi les titres : Dans les étoiles noires, Au pays de Mélodie, Flapie la défonce

Les albums et les tournées – souvent en compagnie de Francis Cabrel – s’enchaînent ensuite avec des fortunes diverses. La semi-réussite commerciale de Au pays de Mélodie pousse Polydor à produire un second album concept l’année suivante : Campanules (1976). Mais c’est un échec.

En 1979, Hervé Cristiani quitte Polydor pour WEA. Il sort un nouveau disque, Récréation, qui comprend entre autres Madame Michu, Marylou et Le plombier, mais qui ne se vend malheureusement pas mieux que le précédent.

En 1980, il interprète pour la première fois une chanson dans laquelle il compose le portrait d’un être imaginaire regroupant toutes les qualités qu’il affectionne et qu’il prénomme « Max ». Cette chanson, Il est libre Max, est très appréciée par le public et Cristiani la rôde quelque temps lors d’un tour de chant donné au Théâtre de la Potinière.

Elle devient le titre d’un nouvel album publié chez RCA, en 1981. Mais ce succès ne suffit pas à convaincre sa maison de disques qui préfère promotionner Attila le Hun et L’igloo pour un premier single. Il réussit néanmoins à imposer ce titre pour le 45 tours suivant qui connaît un succès retentissant. Le chanteur rencontre enfin le grand public.

Ce 45 tours se vend à plus de 500 000 exemplaires et il connait d’innombrables adaptations, notamment par Gérard Lenorman, Vincent Delerm, Antoine, les Enfoirés, une reprise reggae par R.I.C. (Roots Intention Crew), une Urban Mix par le duo Da One, etc.

Après ce succès et la sortie d’albums qui ne rencontrent pas la même fortune, Hervé Cristiani vit sa vie d’artiste avec flegme et discrétion. Il prise peu la vie médiatique et se contente d’amitiés vraies : Souchon, Cabrel, Jonasz, Milteau, Noah.

En 1983, ravie du succès de Il est libre Max, sa maison de disques lui fait sortir un nouvel album, Salve Regina, qui comprend notamment Vermine et choléra, Beaucoup de toujours et Ma claque. Mais il n’arrive pas à imposer la chanson titre.

Il sort, les années suivantes, trois 45 tours au rythme d’un single (et d’une nouvelle maison de disques !) par an : 1984 Hey money – Boomerang (BMG)1985 Emmenez-moi – Royal Albert Hôtel (Vogue)1986 Le tango bleu – Ti amo (Apache).

En 1989, confronté à l’éducation de ses propres enfants, Hervé Cristiani se lance dans la chanson pédagogique pour les tout-petits. Il publie l’album La Multiplicato (1989) destiné à leur apprendre en musique les tables de multiplication. L’album rencontre un vif succès et devient au fil des ans un classique du genre (plus de 400 000 disques vendus). La SACEM le couronne du Prix du disque pour enfants.

En 1990 sort l’album Antinoüs, cette fois sur BMG. La chanson titre est inspirée des Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar. Malchance : sa maison de disques fait faillite le jour de la sortie du disque, qui sera très mal distribué.

En 1991, sort L’Alphabet, un nouveau disque pédagogique pour enfants. En 1992-1993, Hervé Cristiani collabore à deux films musicaux dédiés à Roland-Garros réalisés pour la télévision par Martine Bureau, Le temps d’un rêve et À chacun son regard, pour lesquels il compose une dizaine de chansons à la gloire du tennis et de ses héros du moment.

De 1994 à 2000, il diversifie sa production : publicités, concerts, chansons, compilations. En 2001, sort Bébé chante, encore un disque pour enfants.

En 2003, il publie, chez Balland, Il est libre Max, qui se donne pour défi d’expliquer la philosophie du personnage imaginaire qui l’a rendu célèbre. Reprenant les paroles de la chanson, il évoque ses goûts, retrace son propre parcours, se souvient de ses fans et lève le voile sur ses inspirations.

L’ouvrage obtient le Prix de la Ville de Toulouse et sera réédité en 2007 par les Presses de la Renaissance. La même année, il publie également un mini-album concept « de remix et réinterprétations », uniquement disponible en téléchargement, Il est toujours libre Max, comprenant treize versions du Max originel allant du reggae au hard rock en passant par le rap, le jazz, le folk, la soul, etc. . .

En 2008, il revient avec un nouvel album de 14 chansons, Paix à nos os. Très bien accueilli par la critique, il s’y montre l’égal des plus grands ciseleurs de la chanson. Il est d’ailleurs rejoint sur cet album par ses amis de toujours : Souchon, Cabrel, Jonasz, Noah.

En 2013, Cristiani révèle sur sa page Facebook qu’il est atteint d’un cancer de la gorge. Il participe jusqu’en juin 2013 à la tournée Stars 80 et cesse ensuite de donner des concerts. Il meurt le 16 juillet 2014, d’un cancer des cordes vocales. Ses obsèques ont lieu le 23 juillet 2014 en l’église Sainte-Cécile à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2014-08-08.

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Hervé CRISTIANI, 1947-2014, Il est libre Max …

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Date de la dernière mise à jour : 16 avril 2023