HIGELIN Jacques (1940-2018)
France

Jacques Higelin voit le jour le 18 octobre 1940, à Brou-sur-Chantereine (Seine-et-Marne). Son père, Paul, est alsacien et sa mère, Renée, belge et il passe son enfance dans ce village.

Son père, cheminot et musicien, initie ses deux fils à certaines formes de musique. Jacques fréquente, à Chelles, l’école La Paix-Notre-Dame. C’est dans cette ville qu’il fait ses premiers pas dans la chanson, sur la scène de la salle paroissiale Albert-Caillou.

Passionné par Charles Trenet, il auditionne en 1954, à quatorze ans, au théâtre des Trois Baudets devant Jacques Canetti. Impressionné par son talent, mais refusant de faire travailler des enfants, ce dernier lui donne rendez-vous « dans dix ans ». Sa vocation est marquée par cette audition ainsi que par sa rencontre avec Sidney Bechet, avec lequel il joue dans une comédie musicale, La Nouvelle-Orléans. À seize ans, il intègre le cours Simon pour y apprendre l’art dramatique.

Jacques Higelin débute sa carrière artistique dans le cinéma avec Irène Chabrier, dans Le bonheur est pour demain, en 1962. Ses débuts dans la chanson se font avec des reprises de Boris Vian. La correspondance qu’il envoie à Irène est publiée en 1987 sous le titre Lettres d’amour d’un soldat de vingt ans.

Lors du tournage du film, il rencontre le guitariste Henri Crolla, accompagnateur et ami d’Yves Montand. Jacques Higelin habite plusieurs mois chez les Crolla, devenus sa seconde famille. Henri Crolla lui apprend à bien jouer de la guitare.

Dans les années 1960, il fait un long service militaire, en Allemagne puis en Algérie. Ensuite, il tourne dans plusieurs films (dont Bébert et l’Omnibus d’Yves Robert, 1963) ou dans des épisodes télévisés comme Une fille dans la montagne. Il rencontre alors Pierre Barouh. En 1964, il retrouve Jacques Canetti grâce à Brigitte Fontaine qui vient d’enregistrer son premier album avec sa maison de production

Jacques Higelin tourne, en 1973, au côté de Marthe Keller, dans un long métrage de Gérard Pirès, Elle court, elle court la banlieue, l’histoire d’un jeune couple et de ses déboires dans une banlieue HLM. En 1966, Jacques Higelin enregistre ses premières chansons.

En juin 1966, Jacques Canetti ouvre le cafés théâtre du Bilboquet, rue Saint-Benoît à Paris, où Higelin vient se produire. A cette époque, il rencontre Bulle Ogier, Georges Moustaki et bien d’autres. Il chante avec Brigitte Fontaine, en duo, pour Cet enfant que je t’avais fait, La Grippe, On est là pour ça. Il chante aussi aussi Elisabeth Wiener avec laquelle il enregistre plusieurs duos.

En 1969, avec Brigitte Fontaine et Areski Belkacem, il joue au Lucernaire, Niok, entre théâtre et chanson. Au début des années 1970, il expérimente des micro-spectacles de théâtre de rue. L’auteur-compositeur-interprète Yves Simon mentionne Higelin et sa chanson Remember dans une chanson en 1975 : «Tu t’es passé / Aux écouteurs / Ce truc d’Higelin, / Remember.».

Le 23 juillet 1973, il assure, à l’Olympia, la première partie du groupe Sly and the Family Stone. Habillé de vêtements blancs et amples avec un accordéon sur les épaules, l’artiste funambule détonne un peu avec l’ambiance. C’est une rupture. Le public est sans pitié. De retour chez lui, il change de look, cheveux courts, cuir et rock. Il n’abandonne pas les ballades : Une mouche sur ma bouche et Cigarette l’attestent mais il se tourne vers le rock avec l’album BBH 75.

Fin 1981, il s’installe au Cirque d’Hiver, à Paris, pour un spectacle qui marquera sa carrière : Jacques, Joseph, Victor dort. C’est une adaptation des titres composés pour le film La Bande du Rex, sorti en 1979, mélangés à des textes plus anciens (la Putain vierge, Beauté crachée et Boogie rouillé). Le spectacle comprend des morceaux inédits comme Jack au banjo, Nascimo, Lobotomie-Autonomie et Manque de classe. Ceux ci seront édités sur l’album Higelin 82.

Musicalement, il se nourrit de plus en plus de rythmes africains (Nascimo et plus tard Criez Priez). Il invite Youssou N’Dour et Mory Kanté à partager la scène de Bercy. Il participe au premier Printemps de Bourges, en 1977, en compagnie de Charles Trenet, auquel il consacre un spectacle en 2004-2005. Jacques Higelin enchante Trenet, avec lequel il tourne un an. En 1988, il participe à l’hommage rendu à Léo Ferré à La Rochelle, où il reprend Jolie môme. Dans les années 1990, toujours présent sur scène, mais avec la crise du disque, il éprouve des difficultés à être produit.

Il est sur scène à Lyon (Rhône), la nuit du passage à l’an 2000, devant quarante mille personnes. Le 17 novembre 2006, sort l’album studio Amor doloroso. Le 21 juin 2007, à l’invitation du groupe Sweet Air, il se produit pour un concert à l’Élysée Montmartre. Le 7 mars 2008, France 3 diffuse un documentaire tourné par Romain Goupil, Higelin en chemin, avec des images d’archives. Par ailleurs, la photographe Laurence Leblanc publie un livre-disque, Higelin en cavale, aux Éditions Textuel.

Le 1er avril 2013, il publie Beau Repaire, nouvel album écrit et composé par ses soins, coréalisé par Mahut et Édith Fambuena, et sur lequel figure un duo avec Sandrine Bonnaire. L’album reçoit un accueil critique enthousiaste, notamment de « Télérama » qui lui attribue ses 4F.

Au cours des années 1980, Jacques Higelin fait partie des artistes de gauche qui, comme Barbara, Renaud ou Maxime le Forestier s’investissent dans des concerts humanitaires. Ainsi, en mai 1980, il participe à un concert de soutien contre le projet d’implantation d’une centrale nucléaire à Plogoff, en Bretagne. Il y transforme pour l’occasion son Paris-New York, N.Y-Paris en un Paris-Plogoff, Plogoff-Paris inédit.

Il soutient la candidature présidentielle de François Mitterrand en 1988. En 1991, il réalise avec Coline Serreau un clip inclus dans le film Contre l’oubli et consacré à un couple emprisonné, Vera Chirwa et son époux.

Il enregistre, en janvier 2008, avec le groupe Sweet Air le projet Baltimore, en soutien aux otages du monde. En avril 2009, avec d’autres artistes, il participe à un disque collectif, Les Amoureux au ban public, avec une  association qui défend les droits des couples composés d’un français et d’un étranger.

Dès octobre 2010, des concerts programmés sont reportés ou annulés pour raison de santé. Puis, à partir d’octobre 2016, tous ses concerts sont annulés après celui donné à Toulouse le 24 mai 2016. Fin 2017, Bernard Lavilliers annonce que Jacques « ne va pas trop bien en ce moment ».

Dans un communiqué à l’AFP, sa famille annonce sa mort, le 6 avril 2018 en région parisienne. Ses obsèques ont lieu le 12 avril 2018. On lui organise un hommage au Cirque d’hiver de Paris en présence de personnalités : la ministre de la Culture Françoise Nyssen, la maire de Paris Anne Hidalgo etc…

Sources : Wikipedia. Date de création : 2108-04-14.

Photos

Monument

Inscriptions :

(Plaque) Jacques HIGELIN, 1940 2018.

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Date de la dernière mise à jour : 15 mai 2023