Le baron Viala Charon nait à Paris le 29 juillet 1794. Élève de l’École polytechnique, il en sort pour être sous-lieutenant du génie militaire à Metz, le 8 octobre 1813. Il fait les dernières campagnes de l’Empire. Pendant la campagne de 1814, il concourt à la défense de Metz, puis il fait la campagne de 1815 à l’armée du Nord. Viala Charon assiste donc à la bataille de Waterloo. Il devient lieutenant le 23 mai 1815, puis capitaine le 10 février 1821.
Il reste sept ans en Espagne, où il participe aux sièges de Pampelune et de Saint-Sébastien. Capitaine depuis 1821, il prend part à l’expédition de Belgique (1832) qui se termine par la prise d’Anvers. En 1835, il vient en Algérie, reste presque constamment en campagne pendant quatorze ans et y conquiert les grades supérieurs. Il défend Bougie et Blida, sans cesse attaquées par les tribus arabes et kabyles.
Il est capitaine chef du génie à Bougie, le 15 février 1835, puis chef de bataillon, le 31 décembre 1835. Le 21 juin 1840, il passe lieutenant-colonel directeur des fortifications en Algérie puis colonel commandant le génie de l’armée d’Afrique, le 4 janvier 1842. Viala Charon participe aux expéditions de Cherchell, de Milianah (1840), de Mascara (1841), du Chéliff et des Flittas (1843), et son nom est mis cinq fois à l’ordre du jour.
Il devient maréchal de camp commandant du génie en Algérie, le 24 juin 1845, puis directeur des affaires d’Algérie au ministère de la guerre, le 3 juin 1848. Le 10 juillet 1848, il passe enfin général de division, puis gouverneur général de l’Algérie, le 9 septembre 1848. Il occupe cette fonction jusque dans les premiers jours d’octobre 1850, soit pendant deux ans et deux mois.
Pendant ce temps, il doit réprimer l’insurrection provoquée par Ben-Taïeb entre Tlemcen et Mascara (janvier 1849). Puis il réprime celle dirigée par Bou-Zian dans l’Aurès et le M’Zab et qui se termine par le siège et la prise de Zaatcha (du 7 octobre au 26 novembre 1849). Enfin, il combat une troisième, commandée par Mohammed ben Chabira, chez les Ouled Naïl.
Cette dernière est vite vaincue. À peine a-t-il aperçu la colonne expéditionnaire commandée par le colonel Daumas que ben Chabira s’enfuit et que les rebelles se soumettent. Le général Charon décide néanmoins l’occupation définitive de Bou-Saada. Quelques jours plus tard, une nouvelle agitation se produit à Nahra, petite ville à 42 kilomètres au sud de Batna.
Rappelé en France en octobre 1850, le général Charon prend la tête du comité des fortifications. Il devient sénateur le 31 décembre 1852. Viala Charon préside alors le comité consultatif de l’Algérie. Il décède à Paris, le 26 novembre 1880. Il repose avec son beau-père, Antoine Schneider (1779-1847), ministre de la guerre, dans la chapelle familiale.
Sources : Faucon (Narcisse) Le livre d’Or de l’Algérie, Challamel et Cie Éditeurs Librairie Algérienne et Coloniale, 1889 ; Mullié (Charles) Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer, de 1789 à 1850, Paris, 1852 ; Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891. Date de création : 2016-04-24.
