CHAMPOLLION Jean-François (1790-1832)
France

portrait de Jean-François Champollion par Léon Coignet - Musée du Louvre
Archéologue, auteur de « La grammaire égyptienne »

Jean-François Champollion voit le jour en décembre1790, à Figeac (Lot). Son frère aîné, Jacques-Joseph adoptera le patronyme de Champollion Figeac (ou Figeac, tout court) se distinguer de son cadet.

Enfant très précoce, il apprend à lire tout seul à cinq ans. « C’est un jeu passionnant, maman m’avait fait apprendre par cœur les prières que je récitais chaque soir. Un jour, j’ai eu la chance de découvrir ces prières dans un missel. Alors, je me suis amusé à recomposer moi-même l’alphabet et à l’appliquer au texte ». A onze ans, il connaît le grec, le latin et l’hébreu.

C’est à cette époque qu’il fait la connaissance du préfet de l’Isère, savant éminent, le mathématicien Joseph Fourier. Ce dernier lui montre les objets et papyrus qu’il avait ramené d’Egypte.

« Je me passionne pour tout ce qui concerne ce pays. On connaît quelque chose sur l’Egypte ancienne par les sources grecques et latines. C’est pour cela que je me suis empressé d’apprendre le grec et le latin. La Bible parle des Pharaons, j’ai voulu la lire dans le texte et je me suis mis à apprendre l’hébreu. »

A douze ans, il publie son premier livre : Histoire des chiens célèbres. A treize ans, il se lance, sans maître, dans l’étude de l’arabe, du chaldéen, du syriaque, suivis bientôt par le copte, le persan et l’éthiopien. Après avoir obtenu une bourse, il devient interne au lycée de Grenoble, nouvellement créé par le Premier Consul.

Le 1er septembre 1807, il termine ses études au lycée. Il achève alors son : «l’Egypte sous les Pharaons ou essai d’une description géographique de l’Egypte», et en donne lecture à l’Académie de Grenoble qui le reçoit comme membre correspondant. Il a alors dix-sept ans.

Une semaine après, il rend visite à Fourier. Celui ci lui montre alors un parchemin portant trois textes écrits l’un au-dessus de l’autre en trois écritures différentes. Celle du haut est écrite  en hiéroglyphes, celle du milieu en cursive, le démotique, écriture du peuple, enfin l’inscription inférieure est en grec et est déjà traduite. C’est une  copie de la pierre de Rosette, portant une décision prise par les prêtres de Memphis de glorifier Ptolémée V, pour l’exemption pour ses sujets de certains impôts.

Champollion pense que c’est la clé pour déchiffrer les hiéroglyphes. Trois savants travaillent déjà au déchiffrage de la pierre de Rosette qui se trouve au British Muséum de Londres. Il s’agit de Silvestre de Sacy (son futur professeur à l’école des langues orientales), du suédois Ackerblad et de l’anglais Young.

Les professeurs le considèrent comme un jeune savant et l’invitent volontiers à leurs soirées. Il étudie les langues du Proche-Orient en les décomposant et en les reconstituant.

L’un de ses professeurs, Audran, lui demande de l’aider à mettre au point une grammaire syriaque. Puis ils travaillent à une grammaire comparative des langues arabes et hébraïques. Estimant Champollion plus fort que lui en la matière, Audran le charge de faire le cours à sa place. Champollion se perfectionne ensuite dans le copte avec un prêtre copte de Saint-Roch, étant persuadé que cette langue dérive de l’ancien égyptien.

Il compose une grammaire et un dictionnaire copte et parvient à déchiffrer quelques passages du papyrus en écriture cursive. Un camarade lui dit alors que les hiéroglyphes ont été déchiffrés par le professeur Alexandre Lenoir. Il achète la brochure qui s’intitule Explications nouvelles, que Lenoir vient de publier.

Il se rend compte que l’ouvrage n’est qu’un fatras d’assertions fantaisistes, présentées sous forme d’une thèse érudite. A dix-neuf ans, il est professeur suppléant à la chaire d’histoire ancienne à la Faculté des Lettres de Grenoble où son frère est professeur de littérature grecque. Malgré sa tâche, il continue ses recherches et fait des exposés devant l’Académie de Grenoble.

Il continue à rêver aux hiéroglyphes. D’autres savants comme le danois Zoëga et l’anglais Young devinent que les signes encadrés s’un ovale (ou cartouche) représentent des noms de Pharaons.

C’est à cette époque qu’il rencontre sa future épouse, Rosine Blanc. Lors du retour de Napoléon, en mars 1815, il le rencontre à Grenoble. Napoléon lui promet alors de faire publier le dictionnaire copte qu’il termine. Son frère Figeac devient secrétaire de l’empereur et va à Paris. Champollion s’occupe alors du Journal de l’Isère à sa place.

Le 19 mars 1816, les deux frères s’exilent auprès de leur famille, à Figeac. Il aide alors son frère dans ses recherches archéologiques pour trouver l’emplacement de la ville d’Uxellodunum. Peu après, il épouse Rosine et retrouve sa chaire d’histoire à la Faculté des Lettres.

Alors qu’il est malade, le nouveau préfet lui retire sa chaire et il doit fuir sur Paris. Commence alors pour lui une nouvelle vie. Champollion parvient à communiquer un mémoire sur l’écriture hiératique à l’Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres.

Il y lit ensuite son mémoire sur l’écriture démotique. Silvestre de Sacy et Ackerblad, en comparant le texte démotique à la traduction en grec, repèrent l’emplacement du nom de Ptolémée. L’abbé Barthélemy suppose et le danois Zoëga démontre que les hiéroglyphes entourés d’une ligne ovale ou cartouche contiennent des noms de Rois.

Champollion se demande si les signes sont phonétiques, idéographiques ou symboliques. Puis, il se demande pourquoi le texte égyptien de la pierre de Rosette comporte plus de signes que le texte grec, malgré la mutilation de la pierre.

L’idée lui vient alors que l’égyptien est phonétique et idéographique. Il doit y avoir des signes qui se lisent et d’autres, non. Champollion décide alors d’étudier l’obélisque de l’île de Philoen, en Angleterre, qui comporte une inscription hiéroglyphique avec deux cartouches et sa traduction en grec, avec les noms de Ptolémée et de Cléopâtre.

Il est évident pour Champollion que les deux cartouches de l’obélisque correspondent aux noms de ces deux souverains. De plus, le cartouche contenant le nom du pharaon est identique à celui de la pierre de Rosette où se trouve le même nom. Champollion en déduit que le second cartouche contient le nom de la reine Cléopâtre. Il compose les noms des deux souverains et remarque trois hiéroglyphes communs aux deux noms, ceux correspondant aux lettres P, O et L.

Il découvre aussi deux signes traduisant les variantes du son T. En comparant d’autres cartouches, surtout les deux envoyés par l’architecte Hayot, il découvre les lettres M S et arrive à lire Pamsès et Thoumés. Il vient de déchiffrer les hiéroglyphes, le 19 septembre 1822. Le 27 suivant, il expose sa découverte, sous la coupole de l’Institut, en présence de 25 académiciens attentifs.

Le 18 août 1828, il débarque à Alexandrie à la tête d’une mission comprenant huit français et six italiens, pour enfin réaliser son rêve : étudier les monuments égyptiens sur place. En visitant le magnifique palais de Louqsor, il voit le fameux obélisque, qu’il choisit un peu plus tard, sur la demande de Mohammed Ali (Pacha d’Egypte), pour être emmené à Paris.

Malgré sa santé plus que chancelante, son voyage dure dix-neuf mois. Il ramène dix grandes caisses destinées au Musée du Louvre qui lui doit sa salle égyptienne, ouverte sous sa direction le 4 novembre 1827. Le 7 mai 1830, il est élu membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Mais, très gravement malade, il s’éteint le 4 mars 1832, à l’âge de 41 ans.

Pour en savoir plus sur Champollion.

Sources : -. Date de création : 2005-11-14.

Photos

Monument

Champollion repose sous un obélisque.

Inscriptions : CHAMPOLLION le jeune

Ici repose, Jean-François CHAMPOLLION, né à Figeac dept du Lot, le 23 décembre 1790, décédé à Paris, le 4 mars 1832.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 22 décembre 2023