SILVESTRE de SACY Antoine Isaac (1758-1838)
France

Antoine Isaac Silvestre de Sacy nait à Paris le 22 septembre 1758. Son père, Abraham Silvestre, est notaire à Paris et a plusieurs enfants. C’est pour le distinguer de ses frères qu’Antoine Isaac Silvestre ajoute à son nom celui du village de Sacy, situé dans le département de l’Yonne. Mais, il perd son père tout enfant et c’est sa mère qui l’élève dans des sentiments de grande piété.

Il montre de bonne heure une étonnante aptitude pour les langues. Dom George François Berthereau, un bénédictin, l’initie à l’hébreu. Il a alors à peine douze ans et il lit des prières écrites dans le texte original. Après l’hébreu, il apprend sans aide et sans maître le syriaque, le samaritain, le chaldéen, l’arabe, le persan et le turc. Puis c’est le tour de l’anglais l’allemand, l’italien et l’espagnol.

A la fin de ses études littéraires, il apprend le droit. Il devient conseiller à la Cour des monnaies, en 1781. Tout en exerçant ses fonctions, il continue avec ardeur ses travaux de linguistiques. Dès 1780, il commence à publier, dans le «Répertoire de littérature biblique» d’Eichhorn. Ce sont des notes sur une version syriaque du Livre des Rois, des traductions de lettres écrites par des samaritains à Scaliger, etc.

En 1785, il devient membre libre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. C’est dans le recueil de cette compagnie qu’il publie alors des «Mémoires sur l’Histoire des arabes avant Mahomet», sur l’origine de leur littérature, puis il fait des traductions et écrit notamment, de 1787 à 1791, «Sur les antiquités de la Perse», quatre mémoires qui attestent si besoin est autant d’érudition que de sagacité.

En 1791, il devient un des commissaires généraux chargés de surveiller la fabrication et le suivi des monnaies. L’année suivante Silvestre de Sacy devient membre en titre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Mais, hostile aux grandes réformes de la Révolution, il démissionne de ses fonctions de commissaire en 1792 et se retire alors au fin fond de la Brie, où il continue ses travaux favoris.

Il se livre à des études et des recherches sur la religion des Druzes. La Convention, en 1795, crée une école de langues orientales. Silvestre de Sacy y devient professeur d’arabe. Cette même année, l’Institut est rétabli et il devient alors aussi membre de la section de littérature et des Beaux-Arts.

Mais il refuse le serment de haine à la royauté le fait exclure de ce corps. Toutefois, il y prend place en 1803. C’est à cette époque qu’il devient un des rédacteurs du «Journal des savants». Il fait paraître de nombreux et importants travaux qui accroissent considérablement sa réputation et le placent au premier rang des orientalistes pour ce qui est du persan et de l’arabe.

En 1805, il doit aller à Gênes pour tenter d’y découvrir des manuscrits orientaux. Mais ses recherches sont vaines, il se borne alors à rapporter des documents historiques du plus haut intérêt. En 1806, il devient professeur de persan au Collège de France, il entre au Corps Législatif comme député de Paris en 1808.

Il y siège jusqu’à la Restauration. Silvestre de Sacy est un instrument soumis au pouvoir impérial, sans état d’âme. Mais, à la Restauration, il acclame sans retenue le retour de Louis XVIII et des Bourbons. Après les Cents-Jours, il devient membre de la commission d’instruction publique, puis du Conseil Royal et plus tard, est nommé administrateur du Collège de France et de l’Ecole spéciale des langues orientales.

Il fonde avec Abel Rémusat, la société asiatique, en 1822. C’est sur son initiative qu’on crée au Collège de France des chaires de sanscrit, d’hindoustani, de chinois et de mandchou. En 1830, il soutient la Révolution de juillet.

On l’appelle, en 1832, à siéger à la Chambre des Pairs. Il ajoute à ses fonctions celle d’inspecteur des types orientaux de l’Imprimerie Royale et de conservateur des manuscrits orientaux à la Bibliothèque Royale. Enfin, c’est aussi le Secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Malgré un emploi du temps très chargé, il continue à donner, jusqu’à son dernier souffle, des cours d’arabe et de persan.

Au moment de sa mort, il est membre de presque toutes les académies de l’Europe. Silvestre de Sacy est considéré comme l’un des plus grands philologues du XIXe siècle. Il a puissamment contribué, par ses écrits, au progrès des études orientales.

On lui doit la formation d’un grand nombre d’élèves, tant français qu’étrangers. Il décède à Paris le 21 février 1838. Il repose avec son fils, Samuel  Ustazade Silvestre de Sacy (1801-1879), journaliste et académicien, son beau-fils, Henri Joseph Léon Baudrillard (1821-1892), économiste, et avec Jean Baptiste Silvestre de Sacy (1791-1871), consul de France à Venise.

Titres : baron de l’Empire (1813.) Distinctions : chevalier (18 décembre 1803), officier (6 novembre 1814), commandeur (18 décembre 1822), grand-officier de la Légion d’honneur (7 juin 1837).

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-06-29.

Monument

Inscriptions : Famille SILVESTRE de SACY, et H. BAUDRILLART

Samuel Ustazade SILVESTRE de SACY, de l’Académie Française, né le 17 octobre 1801 décédé le 14 février 1879. Homoni bono in conspectu suo dedit Deus sapientiam, et scientiam et laetitiam.
(Latin : Dieu a donné la sagesse, la connaissance et la joie à l’homme qui était bon à ses yeux.)
Paul BAUDRILLART, né le 5 aout 1857 décédé le 8 octobre 1859. Le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent.
Cécile Marie Mathilde Geneviève SILVESTRE de SACY, née le 22 novembre 1862 décédée le 1er janvier 1863. Ils seront couronnées d’une allégresse éternelle, le ravissement de leur joie ne sera point interrompu, la douleur et les gémissements seront bannis à jamais. Les S.S. innocents.
Mme Vve U. SILVESTRE de SACY née Marguerite TROUVE, décédée le 17 mai 1888 à l’âge de 78 ans. La femme vertueuses est un excellent partage, c’est le partage de ceux qui craignent Dieu, et elle sera donnée à un homme pour ses bonnes actions. Eccle XXVL.V.3.
Henri Joseph Léon BAUDRILLART, Membre de l’Institut, né le 28 novembre 1821 décédé le 23 janvier 1892. Non derelinquis quoerentes te Domine. Ps IX.10.
(Latin : N’abandonnes pas ceux qui te cherchent, Seigneur).
Marie Antoinette Félicité SILVESTRE de SACY, veuve de Henri BAUDRILLART, née le 28 août 1836 décédée le 23 mars 1908. Bienheureuse Félicité qui par sa foi s’est montrée la servante du Christ et qui par sa parole a enfanté le Christ dans les siens. St Grégoire Office de Ste Félicité et de ses fils.
André BAUDRILLART, 4 avril 1862 – 30 novembre 1949.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 8 mars 2023