Marie Hortense Fiquet voit le jour en 1850, à Saligney (Jura). C’est la fille aînée de Claude Antoine Fiquet, fermier, et de Marie Déprez. Ses parents s’installent à Paris quand elle a quatre ans. Son père devient relieur de livres. Sa mère meurt quand elle a dix-sept ans.
Elle travaille comme relieuse avec son père. Elle est, en plus, modèle professionnel pour artistes, à partir de 1869, alors que son père rentre dans le Jura, la laissant seule à Paris, à 19 ans.
Surnommée « Biquette » ou la « belle Biquette », elle a le physique musclé, une largeur d’épaules égale à celle des hanches et le visage au nez grec. Elle a « une grâce naturelle, réservée et ennuyeuse « .
Elle pose à l’académie Suisse, un atelier de peinture parisien dirigé par un ancien modèle de David. C’est un lieu de rencontre pour nombre d’artistes qui, en début de carrière, n’ont pas les moyens de s’offrir des modèles professionnels et qui préparent les Beaux-Arts.
C’est là qu’elle fait la connaissance de Paul Cézanne, en 1869. Ils entament une relation amoureuse et, après la guerre franco-prussienne, ils quittent Paris pour l’Estaque (aujourd’hui une partie de Marseille).
Craignant d’offenser son père, Louis Auguste Cézanne, un banquier aisé d’Aix-en-Provence, donc de compromettre son allocation financière, Paul dissimule sa liaison avec Hortense Fiquet, qu’il surnomme « la Boule ».
Ils gardent secrète l’existence de leur fils Paul, « le Boulet », né à Paris, pendant quelques années. Hortense Fiquet et Paul Cézanne s’installent à Auvers-sur-Oise (Val d’Oise), sous la protection du Docteur Gachet. Hortense vit seule avec l’enfant dans la maison, selon Gachet :
« Il loue une bicoque qui lui permet tout juste de peindre dehors, et ayant bien du mal à trouver les cent francs par an qu’il doit à Marguerite Drop, même en ne payant pas l’épicerie qu’il prend chez Rondest… »
En 1872, le père d’Hortense revient à Paris. En 1874, elle s’installe 120, rue Vaugirard avec son fils, alors que le peintre Paul Cézanne lui passe l’été seul en Provence.
Zola aide financièrement Hortense Fiquet, mais ni madame Zola, ni madame Gauguin ne l’apprécie. Elle est régulièrement reçue par les Choquet, les amis collectionneurs de Renoir.
Loin de Paul Cézanne, entre 1872 et 1886, elle pose pour d’autres membres du groupe impressionniste, à Paris. En 1882, elle apparait dans un dessin de Georges Manzana-Pissarro, le fils du peintre, en compagnie d’Armand Guillaumin, Pissarro, Gauguin et Cézanne.
Après seize ans de concubinage, Hortense Fiquet et Paul Cézanne se marient, le 28 avril 1886. Néanmoins, elle vit à Paris la moitié de l’année seule alors que Paul est en Provence.
Peu après la mort de son père, en 1886, Paul s’installe à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), avec sa femme et son fils. Il laisse sa sœur et sa mère qui n’aiment pas Hortense au Jas-de-Bouffan. Autoritaire mais d’une patience infinie et d’humeur égale, elle lit à Cézanne dans des crises d’insomnies ou de diabète des poèmes ou des écrits sur l’Art. Elle l’accompagne aussi dans ses séjours de cures thermales.
Claude Antoine Fiquet, le père d’Hortense, meurt le 13 décembre 1889 à Lantenne-Vertière (Doubs). C’est pour liquider la succession, dont Hortense est l’unique héritière, qu’elle s’y rend avec Paul Cézanne. Ils mettent aux enchères publiques, en 1890, les terres.
Paul Cézanne donne un tiers de ses rentes à Hortense Fiquet, un tiers à son fils, gardant le reste. Puis il la déshérite des biens de la famille Cézanne et lui rend les biens de la famille Fiquet. Paul hérite, lui, de tous les biens de son père. Hortense dilapide au jeu l’argent reçu de son fils.
Paul Cézanne continue à peindre des portraits de sa femme jusque dans les années 1890. Coquette et élégante, elle aime la mode et les robes. Elle s’éteint le 3 mai 1922, dans l’appartement de son fils, à Paris (8ème). Elle repose avec son fils, Paul Cézanne (1872-1947).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-05-17.
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