MARC’O, Marc-Gilbert GUILLAUMIN, dit (1927-2025)
France

Marc-Gilbert Guillaumin, dit Marc’O, voit le jour le 10 avril 1927, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Il déménage rapidement à Paris.

Là, il anime avec Boris Vian les soirées du Tabou et y produit en octobre 1950, en compagnie de son ami Michel Le Clerc, un récital lettriste (L’Univers des « Bruites »). Il fréquente André Breton et le mouvement lettriste (Isidore Isou, Guy Debord…) de 1950 à 1953.

En 1951, il produit le Traité de bave et d’éternité, film d’Isidore Isou. Il édite et dirige les revues lettristes Le Soulèvement de la jeunesse et Ion, avec unique numéro en avril 1952. Ensuite, il réalise son premier long métrage, Closed vision présenté à Cannes, en 1954, par Jean Cocteau et Luis Buñuel. Puis il se tourne vers le théâtre.

Il veut transformer le comédien en acteur/créateur. Son travail se fonde sur les possibilités créatives propres aux acteurs et à leur capacité interactive dans une équipe. Quelques années plus tard, il publie cette théorie sur l’acteur dans son article « Théâtralité et Musique ».

Il fonde et il dirige, pendant 7 ans, l’école de théâtre de l’American Center à Paris. Il la transforme en une pépinière d’acteurs reconnus : Michèle Moretti, Marpessa Dawn, Bulle Ogier, Jean-Pierre Kalfon, Jacques Higelin, Élisabeth Wiener, etc.

Par ailleurs, il écrit et met en scène une quinzaine de pièces de théâtre associant la musique et le jeu de l’acteur, qui marquent fortement le théâtre français des années 1960 à 1970. Introduisant la musique comme composante fondamentale de l’expression théâtrale, il invente ce qu’aujourd’hui on appelle le Théâtre musical.

En 1965, il recrute Brigitte Fontaine pour la pièce Les Bargasses, au théâtre Édouard-VII. En 1966, sa pièce musicale Les Idoles connaît un grand succès et devient un spectacle culte. Il en tire, un an plus tard, un film du même nom qui réunit André Téchiné comme assistant, Bulle Ogier et Pierre Clémenti, Jean-Pierre Kalfon comme acteurs.

Puis il se rend à Rome où il tourne plusieurs longs et courts-métrages, dont De l’impossibilité de jouer Electra aujourd’hui. En 1967, avec des intellectuels italiens, il mène des activités théâtrales avec la population de Reggio Emilia contre la guerre au Vietnam. Puis, en 1972, il tourne, au Maroc, le long-métrage Tamaout avec Dominique Issermann. En 1978, il réalise pour le service recherche de l’INA l’opéra rock Flash Rouge.

Le projet Pixigraf, sur le développement des nouvelles technologies de l’image, voit le jour, en 1982, suite à ses rencontres avec François Mitterrand. Puis il réalise pour la télévision de Reggio Emilia le film-vidéo L’Adolescenza dell’arte, autour du jeu de l’acteur.

En février 1985, le Centre Pompidou expose son spectacle audiovisuel sur plusieurs écrans en multivision accompagné d’une vidéo. Il l’intitule « l’image 3D, problèmes artistiques et technologiques à partir du tableau La Vocation de saint Mathieu du Caravage ».

Puis ENI lui demande, en 1988, avec Cristina Bertelli, de réaménager le département audiovisuel de l’agence de presse italienne AGI (Agenzia Giornalistica Italia). Ils conçoivent un projet qui associe l’AGI à l’Unesco. C’est le magazine audiovisuel Orient/Occident, dans le cadre du programme de l’Unesco sur Les Routes de la soie. Le but est de rendre compte de l’état culturel, social et économique des 27 pays traversés par cette route, de la France à la Chine. Ils développent ce projet audiovisuel jusqu’en août 1990.

En juin 1991, il présente, à l’Élysée Montmartre et au Théâtre de l’Européen, sa pièce Génération Chaos 1 – avant la chute du mur. Il fonde, en 1992 à Paris, avec Cristina Bertelli, le Laboratoire d’Études Pratiques sur le Changement. C’est là que nait le groupe d’action artistique Génération Chaos et, en 1993, la revue Les périphériques vous parlent. Pendant une dizaine d’années, il écrit et met en scène cinq pièces de théâtre musical avec Génération Chaos.

En 2003, il publie L’Impossible et pourtant, puis Théâtralité et Musique, et une pièce de théâtre, L’Autre côté des merveilles, en 2011. Il réalise aussi des vidéos retraçant son travail sur le jeu de l’acteur avec Génération Chaos.

En 2013, il réalise une vidéo de la pièce Citoyens en France, et en 2014 le film Utopia avec Édouard Glissant. Puis suit, en 2015, le court-métrage Mais comment exprimer mon désarroi, une œuvre poétique dénonçant la toxicité environnementale. En 2014, il fait l’objet d’un épisode de la série Cinéma de notre temps, intitulé L’archipel du cas’O. Puis, ensemble, ils signent un film Que je naisse se fasse présenté au FID de Marseille en 2019.

Il meurt à l’âge de 98 ans, le 11 juin 2025, à Paris (19ème).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2025-12-22.

Photos

Monument

Inscriptions :

(Plaque) Marc’O, 1927-2025, auteur théoricien metteur en scène cinéaste, Résistant.

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Date de la dernière mise à jour : 22 décembre 2025